René Laennec par Édouard Rist de l'Académie de médecine, Paris René-Théophile-Hyacinthe Laennec naquit à Quimper le 17 février 1781 et mourut au manoir de Kerlouarnec près de Douarnenez le 13 août 1826, âgé de 45 ans.
Publié le 05/04/2015
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René Laennec par Édouard Rist de l'Académie de médecine, Paris René-Théophile-Hyacinthe Laennec naquit à Quimper le 17 février 1781 et mourut au manoir de Kerlouarnec près de Douarnenez le 13 août 1826, âgé de 45 ans. Tout entière inscrite en une période tourmentée de convulsions révolutionnaires et de tumulte guerrier, cette vie si brève, aux prises avec une santé chétive, lui a suffi pour accomplir des découvertes fondamentales et d'une immense portée. En les faisant connaître et - non sans peine accepter des meilleurs de ses contemporains par la seule vertu de son clair, probe et sobre génie, il a délivré la médecine des systèmes chimériques qui, depuis l'antiquité, la maintenaient dans l'enfance. La nourrissant de faits concrets patiemment observés dans leur enchaînement naturel, il l'a rendue adulte. Pour la première fois dans l'histoire il l'a dotée d'une méthode faisant d'elle une science au sens moderne de ce mot. Tout le prodigieux développement qu'elle a pris, d'un mouvement accéléré, au cours du XIXe siècle et que nous voyons se poursuivre de nos jours, a dans l'oeuvre de Laennec la source de son élan. Il était de souche bourgeoise, ses ancêtres en lignée paternelle occupant depuis le XVIe siècle des charges honorables au Parlement de Bretagne et dans l'administration royale. Orphelin de mère à cinq ans, quasiment abandonné par un père égoïste et prodigue, il fut recueilli par un oncle paternel, Guillaume Laennec, docteur en médecine de Montpellier, installé à Nantes, où il professait à la Faculté. Cet homme de vaste culture, passionné de son art, caractère d'élite, ouvrit à son neveu le foyer le plus chaud, le plus sain, le plus vivifiant qu'on pût rêver. L'enfant se montra charmant, aimant, confiant et riche de dons exceptionnels. Aussi ouvert aux lettres qu'aux sciences naturelles, il apprenait comme en se jouant, ravissant son oncle par sa précoce maturité. Malgré l'agitation révolutionnaire, malgré la Terreur, il était à douze ans en rhétorique, à treize ans en physique. A quatorze ans - telle était la rigueur des temps - il fallut choisir une carrière. L'exemple, mais non la pression, de l'oncle Guillaume qu'il admirait et chérissait, le détermina pour la médecine. Mais la Convention avait supprimé l'Université de Nantes sans rien mettre à la place. Quelques courageux praticiens de la ville improvisèrent tant bien que mal un enseignement libre de la médecine. Laennec apprit l'anatomie, disséqua, et s'initia aux rudiments de ce qu'était alors la clinique auprès de son oncle Guillaume qui dirigeait un hôpital militaire. Il eut vite fait de s'assimiler tout ce qu'on pouvait acquérir dans des conditions si précaires. Cette plante extraordinairement vivace ne pouvait que végéter à Nantes. Guillaume s'en désolait. Il savait bien que, transplantée à Paris, elle y trouverait le seul sol propice à sa floraison. Il fallut longuement négocier avec le père insouciant. Enfin, en 1801, au prix de lourds sacrifices pécuniaires, Théophile partit pour la capitale et s'inscrivit à l'École spéciale de Santé qui, depuis 1794, avait remplacé l'ancienne Faculté. Qu'était donc la méd...
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