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Raymond Duchamp, dit Duchamp-Villon 1876-1918 Duchamp-Villon (Pierre-Maurice-Raymond Duchamp, dit R.

Publié le 05/04/2015

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Raymond Duchamp, dit Duchamp-Villon 1876-1918 Duchamp-Villon (Pierre-Maurice-Raymond Duchamp, dit R. Duchamp-Villon), né le 5 novembre 1876 à Damville (Eure), fit ses études classiques à Rouen, au Lycée Corneille (1886 à 1894). Il se destinait à la médecine et prit les seize inscriptions réglementaires alors, mais, presque arrivé au terme de ses études, il fut immobilisé par une grave crise de rhumatismes. Les loisirs qui lui furent alors imposés par sa douloureuse maladie, il les consacra à la sculpture qui l'avait toujours attiré et à laquelle il s'était, déjà, souvent exercé. Il n'avait pas été un étudiant en médecine particulièrement intégral. De cette époque datent de petites statuettes. Sa première oeuvre plus importante, un Nu couché, fut exposé à la Société Nationale des Beaux-Arts, en 1904. En 1905, il expose au Salon d'Automne, un marbre : Femme qui lit ; une maquette en plâtre : Joueurs de football et un buste en bronze : M. D. (son père). En 1906 un bronze : Dans le silence, un buste en plâtre : Esope. Tous les ans, dorénavant, nous le trouverons représenté au Salon d'Automne. 1907 : Torse, Vieux paysan ; 1908 : Chanson, plâtre, Portrait de jeune fille ; 1909 : Jeune Fille assise, Chanson, bois ; 1910 : Pastorale ; 1911 : Nymphe des bois, Baudelaire, Vasque ...
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« à ceux de la vie qui nous entoure.

Besoin de connaître et d'aimer les objets avant le besoin d'extériorisation, fusion de la pensée l'objet pensé. Les premières œ uvres de Duchamp-Villon furent cependant conçues sous le signe de Rodin.

Au Musée d'Art Moderne se trouve un grand torse de femme.

Mais il sut vite se dégager de cette influence, subie d'ailleurs sans servilité et le besoin de construire ses œ uvres en architecte se fit bientôt sentir.

En 1911, le buste de Baudelaire illustre la conception affirmée de sa nouvelle tendance, conception réalisée également dans la Pastorale et le Torse d'homme de 1910, dans la Fille des Bois de 1911. En 1912, le peintre André Mare devant exposer un ensemble décoratif fit appel à Duchamp-Villon pour la présentation de cet ensemble.

Naissance d'une façade (qu'il construisit entièrement de ses mains) de dix mètres de longueur sur trois mètres de haut donnant accès à un intérieur moderne.

A édifier cette façade, R.

Duchamp-Villon put s'en donner à c œ ur joie, équilibrer les masses avec subtilité, créer une chanson des volumes. Ainsi naquit la maison dite cubiste. 1914.

Il destinait au Salon d'Automne de cette année-là le Cheval, la Femme assise, le Portrait de Maggy. Mais ce fut la guerre.

La guerre de 14 lui fut fatale.

Réformé, il avait tenu à être réintégré dans son grade de médecin auxiliaire après un passage au IIe Cuirassiers ; il fut affecté à une formation de la voie de 60.

Il contracta en Champagne une fièvre typhoïde dont il guérit mal ; traîna, pendant deux ans, d'hôpital en hôpital, et mourut de septicémie quelques jours avant l'armistice.

Son amour de la vie, le désir d'accomplir son œ uvre, n'avaient pu triompher du mal.

Il est resté dans le cimetière militaire de Cannes, parmi les morts de la guerre de 14. Son amour de la vie, sa foi dans la vie étaient grands et son besoin de lui créer une équivalence spirituelle non moins ferme.

Cette foi, il savait la communiquer à ceux qui l'entouraient, aux artistes en général, en particulier à ceux du Comité du bureau du Salon d'Automne (dont il faisait partie depuis 1908), aux médecins qui le soignèrent ; car son besoin de prosélytisme semblait exacerbé par le drame que vivait la France. Il fit alors de nombreux projets, ayant l'intention de réviser le Cheval de 1914 ; car, mobilisé en 14 dans une formation montée, il put acquérir une connaissance plus approfondie des rapports du cheval avec la mécanique. Pour l'hôpital de Mourmelon où il fut d'abord soigné, il conçut un rideau pour le théâtre aux armées, le décora d'un beau médaillon, le Coq. En collaboration avec le Docteur Jean Keller, il écrivit et dessina les costumes des Sémaphores, pièce burlesque, de haute fantaisie. Également de lui à cette époque, des caricatures sculptées des médecins de l'hôpital, à l'occasion d'un banquet offert au professeur Gosset, médecin chef, promu Commandeur de la Légion d'honneur. L' œ uvre de Duchamp-Villon, malgré son aspect sévère, n'est jamais agressive.

Elle semble sortir du passé et si les formes sont nouvelles, l'émotion qui les a fait naître est pleine de l'expérience et de l'émotion des artistes qui l'ont précédé, dans les cavernes aussi bien que dans les cathédrales.. »

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