Raymond Duchamp, dit Duchamp-Villon 1876-1918 Duchamp-Villon (Pierre-Maurice-Raymond Duchamp, dit R.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
à ceux de la vie qui nous entoure.
Besoin de connaître et d'aimer les objets avant le besoin
d'extériorisation, fusion de la pensée l'objet pensé.
Les premières œ uvres de Duchamp-Villon furent cependant conçues sous le signe de
Rodin.
Au Musée d'Art Moderne se trouve un grand torse de femme.
Mais il sut vite se
dégager de cette influence, subie d'ailleurs sans servilité et le besoin de construire ses
œ uvres en architecte se fit bientôt sentir.
En 1911, le buste de Baudelaire illustre la
conception affirmée de sa nouvelle tendance, conception réalisée également dans la
Pastorale et le Torse d'homme de 1910, dans la Fille des Bois de 1911.
En 1912, le peintre André Mare devant exposer un ensemble décoratif fit appel à
Duchamp-Villon pour la présentation de cet ensemble.
Naissance d'une façade (qu'il
construisit entièrement de ses mains) de dix mètres de longueur sur trois mètres de haut
donnant accès à un intérieur moderne.
A édifier cette façade, R.
Duchamp-Villon put s'en
donner à c œ ur joie, équilibrer les masses avec subtilité, créer une chanson des volumes.
Ainsi naquit la maison dite cubiste.
1914.
Il destinait au Salon d'Automne de cette année-là le Cheval, la Femme assise, le Portrait
de Maggy. Mais ce fut la guerre.
La guerre de 14 lui fut fatale.
Réformé, il avait tenu à être
réintégré dans son grade de médecin auxiliaire après un passage au IIe Cuirassiers ; il fut
affecté à une formation de la voie de 60.
Il contracta en Champagne une fièvre typhoïde
dont il guérit mal ; traîna, pendant deux ans, d'hôpital en hôpital, et mourut de septicémie
quelques jours avant l'armistice.
Son amour de la vie, le désir d'accomplir son œ uvre,
n'avaient pu triompher du mal.
Il est resté dans le cimetière militaire de Cannes, parmi les
morts de la guerre de 14.
Son amour de la vie, sa foi dans la vie étaient grands et son besoin de lui créer une
équivalence spirituelle non moins ferme.
Cette foi, il savait la communiquer à ceux qui
l'entouraient, aux artistes en général, en particulier à ceux du Comité du bureau du Salon
d'Automne (dont il faisait partie depuis 1908), aux médecins qui le soignèrent ; car son
besoin de prosélytisme semblait exacerbé par le drame que vivait la France.
Il fit alors de nombreux projets, ayant l'intention de réviser le Cheval de 1914 ; car, mobilisé
en 14 dans une formation montée, il put acquérir une connaissance plus approfondie des
rapports du cheval avec la mécanique.
Pour l'hôpital de Mourmelon où il fut d'abord soigné, il conçut un rideau pour le théâtre
aux armées, le décora d'un beau médaillon, le Coq. En collaboration avec le Docteur Jean
Keller, il écrivit et dessina les costumes des Sémaphores, pièce burlesque, de haute fantaisie.
Également de lui à cette époque, des caricatures sculptées des médecins de l'hôpital, à
l'occasion d'un banquet offert au professeur Gosset, médecin chef, promu Commandeur
de la Légion d'honneur.
L' œ uvre de Duchamp-Villon, malgré son aspect sévère, n'est jamais agressive.
Elle semble
sortir du passé et si les formes sont nouvelles, l'émotion qui les a fait naître est pleine de
l'expérience et de l'émotion des artistes qui l'ont précédé, dans les cavernes aussi bien que
dans les cathédrales..
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