Ramsès II par Jacques Pirenne Au moment où Ramsès II monta sur le trône (1298 av.
Publié le 05/04/2015
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Ramsès II par Jacques Pirenne Au moment où Ramsès II monta sur le trône (1298 av. JC), l'Égypte était engagée dans un duel avec le Hatti. Son père Sethi Ier, après de durs combats, venait de porter momentanément la frontière de l'Égypte sur l'Euphrate en faisant la conquête de l'Amourou. De son côté le Hatti, par une action diplomatique constante, avait groupé autour de lui les petits États qui le séparaient de la Méditerranée. La paix avait été signée entre l'Égypte et le Hatti en 1312 av. JC. A ce moment, l'Égypte portait son effort sur ses relations maritimes qu'elle étendait jusqu'à la mer Noire, se heurtant dans la mer Égée à la rivalité du Hatti qui y prétendait à l'hégémonie. De son côté, en faisant alliance avec Qadesh, le Hatti se préparait à la lutte contre l'Égypte en Syrie. Ramsès II, qui voulait faire de l'Égypte et de la Syrie un seul empire, transporta sa capitale de Thèbes à Tanis, située au point de jonction des voies maritimes et caravanières qui reliaient les cités du Delta avec les ports syriens, l'Asie et la mer Rouge. De plus en plus la Basse Égypte, orientée vers le trafic maritime, se séparait de la Haute Égypte qui se repliait sur elle-même dans une vie purement agricole. La Haute Égypte, dominée par les temples, allait peser de tout son poids sur la politique intérieure du pays. Les villes du Delta au contraire, dont la prospérité dépendait de leurs relations avec la Syrie, allaient déterminer sa politique étrangère. Afin d'être reconnu comme roi de Syrie et d'Égypte, Ramsès II allait continuer l'oeuvre de syncrétisme religieux (tentative de fusion des différentes doctrines) qu'avait entreprise Ramsès Ier. Renonçant à imposer à la Syrie le culte solaire, comme avait voulu le faire Aménophis IV, il conçut le plan d'introduire les dieux asiatiques dans la cosmogonie égyptienne. Seth, perdant le caractère de dieu du mal, avait déjà été introduit à Tanis par Ramsès Ier comme Grand Dieu, confondu avec le dieu syrien Baal. Persévérant dans la même voie, Ramsès II divisa Tanis en deux quartiers, un quartier oriental consacré à la déesse syrienne Ishtar, assimilée à Hathor et donnée comme fille du dieu primordial Ptah, et un quartier occidental, voué à la déesse royale égyptienne Ouadjet. Baal y prit rang à côté de la triade Amon, Rê et Ptah, représentant le Grand Dieu sous les trois formes du dieu primordial (Ptah), l'esprit diffus (Amon) et la conscience créatrice (Rê). L'Asie débordait sur l'Égypte où le culte de Baal introduisit les sacrifices humains - tels ceux que Ramsès II célébra lors de la construction du grand temple de Tanis. L'armée égyptienne, qui était formée de trois corps placés sous le patronage d'Amon, de Rê et de Ptah, fut dotée d'un quatrième corps consacré à Seth, formé d'Asiatiques, de troupes coloniales levées en Nubie, de mercenaires et de prisonniers de guerre enrôlés dans l'armée égyptienne. Et en 1294 av. JC, Ramsès II, se donnant comme le fils du dieu Baal, fit un voyage d'inspection dans tout l'empire. Le Hatti, à ce moment, reprit les hostilités. Toute l'armée égyptienne, prête au combat, se porta à la rencontre de l'armée hittite qu'elle devait affronter sous les murs de Qadesh. C'est la première grande bataille dont nous ayons une relation détaillée. Trompé par les rapports de ses officiers, Ramsès s'approchait de Qadesh, s'imaginant que l'armée hittite avait battu en retraite. Mais le " corps d'Amon ", qui formait l'avant-garde des forces égyptiennes, surpris en pleine marche, fut attaqué par deux mille cinq cents chars hittites qui le mirent en déroute et parvinrent jusqu'au camp de Ramsès. Rassemblant en hâte sa charrerie, celui-ci fonça sur la charrerie hittite et la refoula. Lorsque les corps de " Rê et de Ptah ", appelés en hâte, rejoignirent le roi, les Hittites, refusant d'engager le gros de leurs forces, avaient battu en retraite. De cette bataille indécise, Ramsès II fit une grande victoire que relate le poème de Pentaour, gravé sur les murs de...
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