Pyrrhus 319-272 Roi d'Épire La carrière d'Alexandre le Grand détermina la création d'un nouveau monde.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
l'Ambracie.
Il pouvait désormais porter ses regards plus avant et à la mort d'Antigone, il
épousa Lanassa, fille d'Agathacle, le fameux tyran de Syracuse ; il reçut en dot la Leucade et
Corcyre, étendant ainsi ses possessions dans le nord-ouest de la Grèce.
Exploitant un système
éprouvé en matière de politique, Pyrrhus contracta deux nouveaux mariages polygames, avec
les filles d'un roi illyrien et d'Audoléon, roi de Péonie.
Ses ambitions l'entraînèrent alors dans
une nouvelle guerre contre Démétrios qui, entre-temps, s'était emparé du trône macédonien.
Pyrrhus infligea à son général Pantauchos une lourde défaite et se rendit maître de la moitié
occidentale de la Macédoine en même temps que de la Thessalie, puis délivra Athènes de
Démétrios qui l'assiégeait.
Mais en 283, Lysimaque, l'un des vainqueurs d'Ipsos, l'enferma à
Edessa, sema la révolte parmi ses hommes et le refoula en Épire où son peuple lui fit
cependant un accueil glorieux, le surnommant l'“ Aigle ”.
C'est à cette époque que les affaires d'Orient et d'Occident commencèrent à s'imbriquer, grâce
à l'action de Tarente, colonie spartiate établie dans le “ coup de pied ” de l'Italie.
Les Tarentins
sollicitaient l'aide de Pyrrhus contre les Romains avec lesquels ils venaient d'avoir une récente
et sérieuse escarmouche.
Pyrrhus traversa le Détroit d'Otrante en 281 avec quelque vingt-cinq
mille hommes, occupa Tarente et infligea une accablante défaite au général romain
P.
Valerius Laevinus, à Héraclée en 280, en partie grâce à sa cavalerie et à ses éléphants —
animaux peu connus des Romains qui les surnommaient “ b œ ufs lucaniens ”.
D'Héraclée,
Pyrrhus avança hardiment sur Rome mais trouva toutes les villes munies de garnisons.
Incapable de se frayer un chemin au-delà de Palestrina (Praeneste) où il put, du haut de sa
citadelle, dominer du regard les vingt miles le séparant de son objectif, il recula et entama des
négociations diplomatiques.
Mais à Rome, Appius Claudius, homme politique âgé et aveugle,
persuada le Sénat de congédier son ministre Cinéas et de refuser toute négociation tant que
les troupes de Pyrrhus fouleraient le sol italien — acte non seulement lourd de sens pour la
compréhension de la morale romaine mais encore chargé d'implications politiques de la plus
haute portée : une sorte de “ doctrine de Monroë ” allait dorénavant prévaloir en Italie
comme étant du ressort exclusif de Rome.
En 279, Pyrrhus remporta une autre victoire, sanglante pour les deux partis, à Asculum en
Apulie ; c'est d'ailleurs de ces triomphes équivoques que naquit l'expression “ une victoire à
la Pyrrhus ”.
Plutarque rapporte en outre cette remarque, peut-être apocryphe, proférée par
Pyrrhus lui-même : “ Si nous remportons une bataille de plus sur les Romains, nous serons
complètement ruinés.
” A cette époque pourtant, Pyrrhus reçut deux propositions
alléchantes, l'une pour retourner dans son pays où la défaite de Ptolémée Kéraunos devant
des Gaulois itinérants avait ouvert de nouvelles perspectives d'invasion de la Macédoine,
l'autre pour se rendre en Sicile et, en tant que gendre d'Agathocle, y soutenir la cause des
Grecs contre les Carthaginois devenus récemment alliés de Rome.
Symboliquement, il choisit
de nouveau l'aventure, fit la traversée en 278 et, en tant que “ roi de Sicile ” conquit la
majeure partie de la province punique.
Cependant les Grecs de Sicile supportaient mal la
discipline qu'il leur infligeait et finirent par se révolter.
Pyrrhus repartit alors en Italie en 276
pour y reprendre la guerre.
Un an plus tard, il livrait une dernière bataille près de Bénévent,
au cours de laquelle les Romains marquèrent un loger avantage — sans remporter toutefois
l'écrasante victoire décrite par les historiens romains.
Mais la guerre avait déjà cessé de.
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