Pierre Gaultier de Varennes de La Vérendrye 1685-1749 Dans l'histoire de la découverte du continent américain, La Vérendrye ne fait pas seulement figure d'explorateur.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Pluie, le fort Saint-Charles (1732), sur le lac des Bois, le fort Maurepas (1733), près de
l'embouchure de la rivière Winnipeg dans le lac du même nom.
Autant de jalons qui
sanctionnaient l'occupation de la voie d'accès du lac Winnipeg par les Canadiens français.
Au delà, le sieur de La Vérendrye aborda les étendues du Park-Land et de la Prairie,
encore inconnues de ces derniers.
Sur les principaux cours d'eau, il érigea également des
postes d'importance variable, destinés à épauler la pénétration et à fixer l'alliance des
indigènes : le fort Maurepas (1734), sur le cours inférieur de la Rivière-Rouge, le fort Rouge
(1738), au confluent de la Rivière-Rouge et de l'Assiniboine, sur le site de la future
métropole de Winnipeg, le fort La Reine (1738), sur la rivière Assiniboine, le fort Dauphin
(1741), sur la Mossy-river, émissaire du lac Dauphin, le fort Bourbon enfin (1741), sur la
Saskatchewan inférieure, près du Cedar lake.
Toutes ces positions étaient bien choisies :
non seulement les postes se dressaient dans des zones productrices de pelleteries, domaine
des tribus ojibwa, cree et assiniboine, qui excellaient dans la chasse aux animaux à
fourrure, mais ils dominaient les voies de passage que les Indiens utilisaient pour gagner
le littoral de la baie d'Hudson et permettaient d'intercepter les pelleteries destinées aux
postes britanniques.
Un cercle d'investissement se dessinait ainsi dans l'intérieur, qui
prenait à revers les postes anglais du littoral et paralysait leurs opérations.
Pour mieux
sceller l'alliance commerciale des indigènes et prévenir l'écoulement de leurs fourrures
vers les postes ennemis, La Vérendrye, reprenant les procédés de Champlain, n'hésitait pas
à intervenir dans les conflits des tribus indigènes.
En fait il poursuivait un idéal de paix.
Conscient des entraves que ces conflits apportaient à l'exploitation de la fourrure, il
s'efforçait de les prévenir ou de les interrompre de trêves prolongées.
Fréquemment, il
réunissait en grand apparat dans ses forts les principaux représentants des tribus, et il
s'efforçait, par d'onéreuses distributions de présents, de leur “ barrer le chemin ” de leurs
adversaires.
Mais chez ces populations nomades la guerre était une habitude invétérée qui
s'incorporait à leur code de l'honneur.
Il était vain de prétendre la leur interdire, d'autant
plus que les présents mêmes qu'il leur faisait, surtout les munitions et les armes à feu,
fortifiaient leur puissance offensive contre leurs ennemis, ce qui exposait les Français au
ressentiment de ces derniers.
D'ailleurs La Vérendrye, pour conserver l'alliance des
indigènes, devait éviter de contrecarrer trop ouvertement leur passion de la guerre.
S'il put
obtenir des trêves momentanées, il dut aussi faire des concessions aux instincts de ces
populations guerrières, et, parfois même, les seconder contre leurs ennemis.
Aussi La
Vérendrye, pris dans la complexité croissante de la politique indigène, paralysé en outre
par des difficultés matérielles qui ne cessaient de s'aggraver, ne pouvait-il concentrer son
activité sur la découverte de la mer de l'Ouest.
Lorsque, sur les instances du gouvernement
français, il tenta la réalisation de ce projet, il ne put franchir le territoire occupé par les
Mandans du Missouri (1738-1739).
En 1743, ses fils reprirent 1' œ uvre inachevée.
A travers
les plaines du Dakota méridional, ils gagnèrent les abords des Montagnes Rocheuses, mais
ils durent s'arrêter au pied des Black Hills, laissant à des explorateurs de langue anglaise le
privilège d'atteindre les premiers, un demi-siècle plus tard, les rives du Pacifique
septentrional..
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