Philippe IV le Bel par Jean Favier Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Rouen Le petit-fils de Saint Louis, tel nous apparaît avant tout le second fils de Philippe le Hardi qui devient roi de France à dix-sept ans en 1285.
Publié le 05/04/2015
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Philippe IV le Bel par Jean Favier Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Rouen Le petit-fils de Saint Louis, tel nous apparaît avant tout le second fils de Philippe le Hardi qui devient roi de France à dix-sept ans en 1285. De haute taille, vigoureux, excellent cavalier, n'aimant pas la guerre mais s'y comportant en chevalier courageux, c'est aussi un roi instruit qui lit du latin et philosophe volontiers. L'homme est épris de justice et de vertu, respectueux du droit. Bienveillant, dévoué à sa famille, fidèle à ses amis, voilà l'homme privé. L'homme d'État, au contraire, est de glace. Il écoute, il parle peu. " Ce n'est pas un homme, dit l'un de ses adversaires, ce n'est pas une bête, c'est une statue. " Philippe le Bel sait fort bien qu'être le successeur d'un saint confère autant de devoirs que de prestige : considérant la royauté comme un office mystique, le roi se sent responsable devant Dieu de l'intégrité de sa couronne et du salut éternel de ses sujets. Pour ceux qui mettent en cause l'autorité royale, il est donc sans pitié, car la révolte lui paraît sacrilège. Ce roi silencieux laisse agir ses proches : ses frères, d'abord, Louis d'Évreux et Charles de Valois ; ses conseillers, surtout, parmi lesquels des hommes de loi, les " légistes ", mais aussi des chevaliers, des clercs et des bourgeois. Ces conseillers ne sont pas de simples prête-noms : exécutants d'une politique, ils en sont souvent les instigateurs car le roi suit leurs avis. Il y a une politique de Flote, puis une politique de Nogaret, puis une politique de Marigny, chacune ayant cependant pour fin le renforcement de l'autorité royale. D'ailleurs, derrière les gens du roi, il y a toujours le roi, et nul ne s'y trompe. C'est à son propre choix qu'il doit d'avoir de bons ministres, car c'est lui qui juge des compétences avant de s'attacher les hom...
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