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Pépin II, dit de Herstal Maire du palais d'Austrasie de 679 à 714 L'État franc, créé par Clovis, a témoigné, en dépit des divisions patrimoniales dont il fut l'objet, d'une réelle vitalité jusqu'au règne de Dagobert (639).

Publié le 05/04/2015

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Pépin II, dit de Herstal Maire du palais d'Austrasie de 679 à 714 L'État franc, créé par Clovis, a témoigné, en dépit des divisions patrimoniales dont il fut l'objet, d'une réelle vitalité jusqu'au règne de Dagobert (639). C'est ensuite, durant un demi-siècle, une période de troubles au cours de laquelle s'ébauchent de nouvelles structures. Les rois perdent progressivement leur puissance économique et politique, au profit de l'Église et de l'aristocratie. Ce fait favorise les particularismes ethniques ; dès la fin du VIe siècle, deux " régions " se dessinent au nord de la Loire : la Neustrie, pays romanisé qui englobe, en gros, le bassin de la Seine, l'Austrasie, pays à prédominance germanique qui s'étend sur les bassins de la Meuse et du Rhin moyen. Dans ce dernier, deux grandes familles possédaient de nombreux domaines et jouissaient d'importants pouvoirs. Le chef de la première, Arnoul, cumulait de hautes fonctions civiles avec la charge de l'évêché de Metz ; il finira ses jours dans la retraite et sera élevé sur les autels. À la tête de l'autre lignée, on trouve Pépin dit de Landen qui fut maire du palais en Austrasie. Un mariage vint consolider l'alliance de ces deux familles : Begge, la fille de Pépin, épousa Anségisel, fils de saint Arnoul de Metz. De cette union, naquit, vraisemblablement vers 635-640, un fils, Pépin (II) dit de Herstal. Héritier d'immenses domaines situés entre les Vosges et la Meuse, son prestige était servi par le renom de sainteté qui s'attachait à la personne de son grand-père paternel et par le rôle politique éminent qu'avait joué son grand-père maternel. Il put d'autant plus vite s'imposer comme chef de 1'aristocratie austrasienne qu'il épousa " la très noble et très intelligente " Plectrude, fille du sénéchal franc Hubert (qu'on a voulu, à tort, identifier avec l'évêque de Liège du même nom) et d'Irmina d'Oeren, issue d'une importante famille franque possessionnée dans les pays de Trèves et de la Sûre. Au moment où Pépin arrivait à l'âge adulte, son oncle Grimaud, maire du palais sous Sigebert III d'Austrasie (634-656), avait usurpé la couronne royale au profit de son propre fils ; à la suite d'une réaction dont les causes nous échappent, Grimaud et son fils furent tués en 662. La dynastie légitime fut rétablie et les Arnulfiens, vi...
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« Levant une armée dans les pays de la Meuse où se trouvaient ses principaux domaines, il avance le long de la chaussée romaine de Maastricht à Bavai, vers Cambrai, et à proximité de Tertry (près de Saint-Quentin), il remporte, en juin 687, une brillante victoire sur l'armée neustrienne.

Ce fait d'armes fut décisif : l'Austrasie, tenue en respect par la Neustrie depuis près d'un siècle, l'emporte ; son rôle sera désormais prépondérant dans l'État franc. On a souvent considéré l'opposition entre Neustrie et Austrasie d'un point de vue trop exclusivement ethnique.

Or, il est indéniable que nombre de Neustriens ont, entre 679 et 687, soutenu la cause de Pépin.

Il est donc plus conforme à la réalité de penser que les ambitions et les appétits de l'aristocratie — seule classe sociale organisée à cette époque — ont été les impératifs essentiels qui ont déterminé les ralliements à Pépin.

Prudent, celui-ci laissa “ régner ” en Neustrie ces princes fantoches mérovingiens qui n'ont plus pour eux que la crainte superstitieuse qui s'attache à leur “ légitimité ”. L'unité du royaume était, en fait, rétablie, car la Bourgogne et l'Aquitaine s'inclinèrent, du moins en apparence, devant l'autorité du duc d'Austrasie qui est, en réalité, “ le premier souverain carolingien ”. Parmi les options politiques qu'il fut amené à prendre durant les trente années de son principat, plusieurs préfigurent déjà celles des rois carolingiens.

Telles sont, par exemple, ses luttes contre les Frisons et ses interventions en Germanie, sans parler de l'aide qu'il apporte à l'évangélisation, du rapprochement qu'il esquisse avec la jeune Église anglaise et de la faveur qu'il accorde aux nouvelles abbayes.

Tout cela constitue, à bien des égards, soit une innovation, soit une reprise plus hardie et plus systématique de ce qu'avaient ébauché les Mérovingiens dans la première moitié du VIIe siècle. D'autre part, il rompt avec certains aspects de la politique de ses prédécesseurs : plus d'expéditions en Italie, plus ou guère d'interventions en Aquitaine, plus de rapports avec Byzance.

Résidant presque exclusivement en Austrasie, recrutant la majorité de ses officiers ou de ses fidèles parmi les grands de cette région, Pépin fait graviter l'État franc vers le Nord. Il va sans dire que cette nouvelle orientation lui a été imposée par la conjoncture de son temps. Dans le cours du VIIe siècle, une activité commerciale non négligeable avait commencé à se manifester dans les régions septentrionales de l'État franc.

Des ateliers monétaires s'y étaient multipliés ; quelques centres urbains et commerciaux s'étaient développés le long de la Meuse, depuis Verdun jusqu'à Duurstede, le port d'où l'on gagnait la Frise, la Saxe, l'Angleterre.

Ce dernier pays, récemment christianisé, possédait un clergé jeune et militant qui aspirait à faire œ uvre de mission sur le continent et affichait sa fidélité envers l'Église romaine.

Beaucoup de pèlerins originaires de la grande île traversaient l'Austrasie en route vers Rome.

Des ecclésiastiques anglo-saxons commencent à prêcher le christianisme chez les Frisons qui commerçaient et naviguaient dans la mer du Nord.

L'évêque Wilfred recueille quelques succès parmi eux mais, vers 680, une réaction païenne se dessine sous le “ roi ” frison Radbod.. »

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