Pépin II, dit de Herstal Maire du palais d'Austrasie de 679 à 714 L'État franc, créé par Clovis, a témoigné, en dépit des divisions patrimoniales dont il fut l'objet, d'une réelle vitalité jusqu'au règne de Dagobert (639).
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Levant une armée dans les pays de la Meuse où se trouvaient ses principaux domaines, il
avance le long de la chaussée romaine de Maastricht à Bavai, vers Cambrai, et à proximité
de Tertry (près de Saint-Quentin), il remporte, en juin 687, une brillante victoire sur
l'armée neustrienne.
Ce fait d'armes fut décisif : l'Austrasie, tenue en respect par la
Neustrie depuis près d'un siècle, l'emporte ; son rôle sera désormais prépondérant dans
l'État franc.
On a souvent considéré l'opposition entre Neustrie et Austrasie d'un point de vue trop
exclusivement ethnique.
Or, il est indéniable que nombre de Neustriens ont, entre 679 et
687, soutenu la cause de Pépin.
Il est donc plus conforme à la réalité de penser que les
ambitions et les appétits de l'aristocratie — seule classe sociale organisée à cette époque —
ont été les impératifs essentiels qui ont déterminé les ralliements à Pépin.
Prudent, celui-ci
laissa “ régner ” en Neustrie ces princes fantoches mérovingiens qui n'ont plus pour eux
que la crainte superstitieuse qui s'attache à leur “ légitimité ”.
L'unité du royaume était, en fait, rétablie, car la Bourgogne et l'Aquitaine s'inclinèrent, du
moins en apparence, devant l'autorité du duc d'Austrasie qui est, en réalité, “ le premier
souverain carolingien ”.
Parmi les options politiques qu'il fut amené à prendre durant les trente années de son
principat, plusieurs préfigurent déjà celles des rois carolingiens.
Telles sont, par exemple,
ses luttes contre les Frisons et ses interventions en Germanie, sans parler de l'aide qu'il
apporte à l'évangélisation, du rapprochement qu'il esquisse avec la jeune Église anglaise et
de la faveur qu'il accorde aux nouvelles abbayes.
Tout cela constitue, à bien des égards,
soit une innovation, soit une reprise plus hardie et plus systématique de ce qu'avaient
ébauché les Mérovingiens dans la première moitié du VIIe siècle.
D'autre part, il rompt avec certains aspects de la politique de ses prédécesseurs : plus
d'expéditions en Italie, plus ou guère d'interventions en Aquitaine, plus de rapports avec
Byzance.
Résidant presque exclusivement en Austrasie, recrutant la majorité de ses
officiers ou de ses fidèles parmi les grands de cette région, Pépin fait graviter l'État franc
vers le Nord.
Il va sans dire que cette nouvelle orientation lui a été imposée par la conjoncture de son
temps.
Dans le cours du VIIe siècle, une activité commerciale non négligeable avait commencé à
se manifester dans les régions septentrionales de l'État franc.
Des ateliers monétaires s'y
étaient multipliés ; quelques centres urbains et commerciaux s'étaient développés le long
de la Meuse, depuis Verdun jusqu'à Duurstede, le port d'où l'on gagnait la Frise, la Saxe,
l'Angleterre.
Ce dernier pays, récemment christianisé, possédait un clergé jeune et militant
qui aspirait à faire œ uvre de mission sur le continent et affichait sa fidélité envers l'Église
romaine.
Beaucoup de pèlerins originaires de la grande île traversaient l'Austrasie en route
vers Rome.
Des ecclésiastiques anglo-saxons commencent à prêcher le christianisme chez
les Frisons qui commerçaient et naviguaient dans la mer du Nord.
L'évêque Wilfred
recueille quelques succès parmi eux mais, vers 680, une réaction païenne se dessine sous le
“ roi ” frison Radbod..
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Liens utiles
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