Ouroukagina Vers 2350 av.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
détriment des classes pauvres, des “ économiquement faibles ”.
Devant la montée de la
misère du peuple, Ouroukagina prit le parti de déposer Lougalanda, le prince de Lagash, et
de prendre sa place.
Pour affirmer son autorité et son indépendance, il n'hésita pas, dès la
première année de sa prise de pouvoir, à s'attribuer le titre de “ roi ” sans s'inquiéter de
l'approbation du “ Grand Roi ”.
Dès la première année de son règne, l'usurpateur s'affirme réformateur et fait rédiger par ses
scribes les fameux “ Cônes ” d'argile où il édictera les mesures prises pour le retour à une
existence normale des plus déshérités.
Avant de passer à l'examen même de ses décrets, il convient de s'arrêter un instant aux
activités courantes d'un roi digne de ce nom, à savoir la construction des édifices religieux ou
profanes et le creusement de canaux.
La grande inscription des “ réformes ” commence par
mentionner la construction du “ palais Tirash pour le dieu Ningirsou, le guerrier d'Enlil ”.
Il
bâtit aussi un temple à la déesse Baba, deux autres à la même déesse : le “ boursag, le temple
de ses offrandes ” et le “ mallour de la ville sainte ”.
Il se prévaut encore d'avoir construit “ le
mur d'enceinte de Girsou ”.
Bâtisseur, Ouroukagina rappelle qu'il a procédé à d'autres travaux publics essentiels pour la
vie du pays, ceux qui concernent les canaux.
Il cite le creusement du “ canal qui va à la ville
de Ninâ, le canal aimé ” de la déesse Ninâ et il ajoute qu'“ il en égala le réservoir au centre de
la mer ”.
Après ce rappel des grands devoirs royaux, construction de demeures divines et
aménagement de nouvelles voies d'eau, Ouroukagina passe à l'énumération des abus qui se
commettaient dans la ville et dans tout le royaume.
On pourrait s'étonner de voir précédé de
la mention de bâtisses et d'autres travaux publics, l'énumération des mesures qu'il a prises
pour remédier à une situation sociale désespérée.
On s'attendrait à une sorte de recueil de
décrets analogue à celui que firent composer plus tard Our Nammou, Lipit-Ishtar,
Hammourapi et Bilalâma.
Mais il importe de noter que le document des “ réformes ” se
présente sous la forme d'un cône d'argile destiné à servir de document de fondation et qu'à ce
titre il doit rappeler à la postérité toutes les actions du règne dignes d'être rapportées.
En prenant le pouvoir, Ouroukagina s'est trouvé devant une situation où l'équité sociale
n'était guère respectée.
Dans la première partie de son “ rescrit ”, il énumère les multiples
abus qui sévissaient aussi bien dans la masse des habitants de Lagash qu'au Temple ou au
Palais.
Au second volet du diptyque, figurent les mesures prises pour leur répression.
“ Depuis des temps reculés, depuis l'origine, en ce temps-là, un surveillant était placé sur le
bateau ; un surveillant était placé auprès des ânes ; un surveillant était placé près des
moutons ; un surveillant était placé près des pêcheurs...
Les bergers ne disposant pas de laine
de moutons blancs devaient livrer au contrôleur sa contre-valeur en argent...
Les b œ ufs
appartenant aux dieux étaient employés aux travaux des champs d'oignons du Prince.
Sur les
bons champs des dieux...
le Prince agissait selon son caprice.
Il attelait à ses attelages d'ânes
les b œ ufs de trait appartenant aux prêtres.
Il donnait à ses soldats l'orge des prêtres comme.
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