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Ouroukagina Vers 2350 av.

Publié le 05/04/2015

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Ouroukagina Vers 2350 av.J.-C. Prince de Lagash La civilisation sumérienne, qui devait laisser des traces si profondes et si durables en Babylonie d'abord, puis dans toutes les autres régions de l'Asie antérieure, nous a été révélée au dernier quart du vingtième siècle grâce aux efforts conjugués du fouilleur Ernest de Sarzec, de l'archéologue Léon Heuzey et de l'assyriologue François Thureau-Dangin. Dès 1877, des recherches furent entreprises, en Babylonie méridionale, aux ruines de Tellô, dont on sait aujourd'hui qu'elles ne recouvraient pas la ville de Lagash, mais bien celle de Girsu. Les richesses archéologiques et artistiques sorties de ce sol généreux font la gloire des salles du Musée du Louvre consacrées aux antiquités orientales, mais les inscriptions sumériennes ramenées au jour ont été si nombreuses et si variées qu'elles permettent à l'historien de retracer le passé de Lagash pendant un demi-millénaire (vers 2600 2100 av. J.-C.). Dans la longue suite des princes qui ont détenu le pouvoir en cette ville, on relève souvent de simples noms. D'autres nous sont mieux connus grâce à des inscriptions plus étendues, tels Our-Nanshé, Eanatum, Entemena et Lougalanda, qui ont régné à l'époque sumérienne archaïque (vers 2430-2370). Pour des temps plus récents, une documentation écrite exceptionnellement riche nous a révélé avec le nom de Goudéa un grand moment de la civilisation sumérienne. Mais de toute la lignée des maîtres de la principauté de Lagash, il n'en est guère dont l'activité politique ait suscité autant d'intérêt que celle d'Ouroukagina (vers 2350). En fait, il apparaît aux yeux de l'historien de l'Ancien Orient comme le premier " réformateur ". Le personnage nous est connu par de nombreuses inscriptions gravées sur argile ou sur ...

« détriment des classes pauvres, des “ économiquement faibles ”.

Devant la montée de la misère du peuple, Ouroukagina prit le parti de déposer Lougalanda, le prince de Lagash, et de prendre sa place.

Pour affirmer son autorité et son indépendance, il n'hésita pas, dès la première année de sa prise de pouvoir, à s'attribuer le titre de “ roi ” sans s'inquiéter de l'approbation du “ Grand Roi ”. Dès la première année de son règne, l'usurpateur s'affirme réformateur et fait rédiger par ses scribes les fameux “ Cônes ” d'argile où il édictera les mesures prises pour le retour à une existence normale des plus déshérités. Avant de passer à l'examen même de ses décrets, il convient de s'arrêter un instant aux activités courantes d'un roi digne de ce nom, à savoir la construction des édifices religieux ou profanes et le creusement de canaux.

La grande inscription des “ réformes ” commence par mentionner la construction du “ palais Tirash pour le dieu Ningirsou, le guerrier d'Enlil ”.

Il bâtit aussi un temple à la déesse Baba, deux autres à la même déesse : le “ boursag, le temple de ses offrandes ” et le “ mallour de la ville sainte ”.

Il se prévaut encore d'avoir construit “ le mur d'enceinte de Girsou ”. Bâtisseur, Ouroukagina rappelle qu'il a procédé à d'autres travaux publics essentiels pour la vie du pays, ceux qui concernent les canaux.

Il cite le creusement du “ canal qui va à la ville de Ninâ, le canal aimé ” de la déesse Ninâ et il ajoute qu'“ il en égala le réservoir au centre de la mer ”. Après ce rappel des grands devoirs royaux, construction de demeures divines et aménagement de nouvelles voies d'eau, Ouroukagina passe à l'énumération des abus qui se commettaient dans la ville et dans tout le royaume.

On pourrait s'étonner de voir précédé de la mention de bâtisses et d'autres travaux publics, l'énumération des mesures qu'il a prises pour remédier à une situation sociale désespérée.

On s'attendrait à une sorte de recueil de décrets analogue à celui que firent composer plus tard Our Nammou, Lipit-Ishtar, Hammourapi et Bilalâma.

Mais il importe de noter que le document des “ réformes ” se présente sous la forme d'un cône d'argile destiné à servir de document de fondation et qu'à ce titre il doit rappeler à la postérité toutes les actions du règne dignes d'être rapportées. En prenant le pouvoir, Ouroukagina s'est trouvé devant une situation où l'équité sociale n'était guère respectée.

Dans la première partie de son “ rescrit ”, il énumère les multiples abus qui sévissaient aussi bien dans la masse des habitants de Lagash qu'au Temple ou au Palais.

Au second volet du diptyque, figurent les mesures prises pour leur répression. “ Depuis des temps reculés, depuis l'origine, en ce temps-là, un surveillant était placé sur le bateau ; un surveillant était placé auprès des ânes ; un surveillant était placé près des moutons ; un surveillant était placé près des pêcheurs...

Les bergers ne disposant pas de laine de moutons blancs devaient livrer au contrôleur sa contre-valeur en argent...

Les b œ ufs appartenant aux dieux étaient employés aux travaux des champs d'oignons du Prince.

Sur les bons champs des dieux...

le Prince agissait selon son caprice.

Il attelait à ses attelages d'ânes les b œ ufs de trait appartenant aux prêtres.

Il donnait à ses soldats l'orge des prêtres comme. »

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