Oral EMC : La Turquie contemporaine, un régime hybride ?
Publié le 19/05/2024
Extrait du document
«
La Turquie contemporaine, un régime hybride?
Swann
Lou
INTRO:
Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, le monde a connu différentes vagues de diffusion
de la démocratie, notamment après la guerre froide.
La démocratie contemporaine est à
vocation universelle, devant être accessible et proposée par tous les gouvernements du
monde à leur population, de par les valeurs qu’elle incarne; comme l’égalité, la liberté et les
droits qu’elles est censée garantir aux individus; civils et civiques.
Bien qu'elle se soit
majoritairement imposée dans le monde, ce processus de démocratisation reste inachevé
dans certaines parties de la planète.
Notamment fragilisé par l’existence de régimes
imparfaits, tels qu’avec les démocraties défectueuses ou les régimes hybrides, pouvant
mener à des phases de reculs, voire à des retour à des formes d’autoritarisme.
Aujourd’hui, à travers le cas de la Turquie, nous allons étudier les caractéristiques du régime
hybride et pourquoi peut on considérer le régime turque comme tel.
À savoir que c’est le résultat d’une transition incomplète d’un régime autoritaire à un régime
démocratique, soit un déséquilibre entre les deux.
Afin d’y répondre, nous verrons l’origine du pays, sa conception, et les principes
démocratiques initiaux sur lesquels il repose, puis ses tendances autoritaires, allant à
l’encontre d’un système libérale.
I.
Origine de la Turquie et ses principes fondateurs
La Turquie est un pays qui est apparu lors de l’effondrement de l’empire Ottoman en 1922.
Le pays doit sa création à Mustafa Kemal, devenu le premier président turque.
Ce dernier
avait la volonté de faire de la Turquie un pays moderne, notamment en démocratisant le
pays, sur le modèle des régimes occidentaux.
Ce processus consiste à moderniser le pays
en s’identifiant comme républicain, laïque et représentatif du peuple.
Notamment en mettant
en pratique les principes démocratiques: l’égalité des citoyens devant la loi, la séparation
des pouvoirs, la participation du peuple à la vie politique via des élections ou encore le
respect des libertés fondamentales.
Ainsi, en 1923, sous l’idéologie kémaliste, la transition democratique s’opère rapidement.
Notamment avec
-la séparation des pouvoirs (pouvoir exécutif exercé par le gouvernement, pouvoir législatif
partagé entre le gouvernement et le parlement, et le pouvoir judiciaire indépendant des
deux)
-puis par le droit de vote d’abord accordé aux hommes, puis aux femmes en 1934 (soit 11
ans avant la France),
-mais aussi grâce au code civil, assurant l’égalité des citoyens devant la loi, appuyant tout
particulièrement sur la laïcité du pays (en garantissant la liberté religieuse des citoyens qu’ils
soient musulmans ou non).
Néanmoins, la démocratisation de la Turquie reste imparfaite.
L’apparition tardive du
multipartisme, avec les 1ères élections législatives pluralistes en 1946, n’a pas suffi pour
éviter les trois coups d’Etats militaires entre 1960 et 1980.
Ce qui relève de la fragilité de
cette mutation et de problèmes majeurs non pris en compte.
Le principal problème rencontré à cette période est la question kurde, face à l’affirmation de
l’islam.
La démocratisation vient à en être freinée car cela agite la vie géopolitique du pays.
Ces derniers sont minoritaires au sein de la Turquie, et le gouvernement refuse de
reconnaître leur existence.
Il en vient même à y interdire la langue.
Ce n’est que bien plus tard, en 1990 que le gouvernement reconnaît l'existence et l’identité
des Kurdes.
Cette reconnaissance tardive a participé à cette instabilité politique.
Cependant,
ce n’est pas l’unique raison pour laquelle aujourd’hui il y existe un déséquilibre politique en
Turquie.
II.
La Turquie aujourd’hui, vers la fin de la démocratie, un régime autoritaire qui
connaît des limites
La situation actuelle en Turquie suscite des préoccupations quant à l'état de la démocratie
dans le pays.
Depuis plusieurs années, le gouvernement turc dirigé par le président Recep
Tayyip Erdoğan est accusé d'avoir instauré un régime autoritaire, restreignant les libertés
civiles et politiques, et renversant les institutions démocratiques.
En effet, la montée au pouvoir en 2002, du parti politique de l’AKP (Parti de la justice et du
développement) a marqué un tournant dans la politique turc.
Si Erdogan exerce un pouvoir
respectueux tourné vers la démocratie en tant que premier ministre, en tant que président il
n’a que durcit son régime, dû à son pouvoir qui s’est renforcé.
Le passage vers un régime autoritaire en Turquie a alors été un processus progressif,
marqué par plusieurs événements clés.
Tout d’abord, par la répression de la liberté d’expression et de la liberté presse.
Toutes
critiques contre le gouvernement, ont été dissuadées.
Notamment par l'arrestation et
l’emprisonnement des journalistes qui avaient critiqué le gouvernement ou avaient exprimé
des opinions révoltées.
Suite à cela, des lois pour contrôler la narration médiatique ont été
mises en place, avec des médias....
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