Nezaualcoyotl 1408-1472 À l'époque (deuxième moitié du XIVe siècle, début du XVe) où Azcapotzalco étendait progressivement son hégémonie sur le Mexique central, la cité de Texcoco, sur la rive orientale du grand lac, avait atteint un haut degré de civilisation.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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L'histoire traditionnelle décrit toute une série de stratagèmes et de guets-apens auxquels
Nezaualcoyotl échappa, souvent de justesse.
Il lui fallut retourner à la vie errante, dans les
montagnes, notamment parmi les rudes Indiens Otomi, peuple d'origine très ancienne qui
parlait un langage obscur sans relation avec le nahuatl des cités civilisées.
En une occasion,
ces Indiens le dérobèrent aux assassins lancés à sa poursuite en le cachant dans un grand
tambour qui rythmait leurs danses rustiques.
Cependant la conjoncture politique, dans la vallée, était en train de se modifier
profondément.
À la suite du meurtre de Chimalpopoca et de l'élection d'Itzcoatl, les
Aztèques s'apprêtaient à se révolter contre Azcapotzalco.
Nezaualcoyotl commença à
rassembler des partisans et se rendit secrètement en bateau à Tenochtitlán pour se
concerter avec son oncle Itzcoatl.
La courte guerre de 1428-1429 mit fin à la suprématie d'Azcapotzalco, et la ligue tricéphale
formée de Mexico, Texcoco et Tlacopan fut fondée en 1431.
Bien que le souverain aztèque
détînt, au sein de cette confédération, le pouvoir militaire, le rôle de Texcoco demeura très
important pendant tout le règne de Nezaualcoyotl, qui devait mourir en 1470 et qui fut
donc le contemporain de trois empereurs aztèques : Itzcoatl (1428-1440), Moctezuma Ier
(1440-1469) et Axayacatl (1469-1481).
En tant que roi de Texcoco, il exerçait directement son pouvoir sur l'ancien royaume de
son père, qui comprenait entre autres les villes de Uexotla, Coatlichán, Chimalhuacán,
Coatopec, Acolman, Xaltocan, Teotihuacán, Otumba, etc… Ayant proclamé une amnistie
générale en faveur de ceux qui avaient collaboré avec les usurpateurs tépanèques pendant
les dix années de l'occupation, il réorganisa l'administration de son État, redistribua les
terres entre les villages, les clans (calpulli) et le domaine royal et instaura un système de
tribut destiné à subvenir aux dépenses de l'État et des palais.
Il gouvernait avec l'assistance de quatre conseils (et non d'un seul comme à Mexico), les
conseils de la guerre, des finances, de la musique et des sciences, de la justice.
Il veillait
particulièrement sur les tribunaux.
L'usage s'établit que toutes les affaires des provinces
fussent jugées en appel à Texcoco.
Des audiences spéciales avaient lieu tous les
quatre-vingts jours (quatre mois du calendrier autochtone), pour traiter les affaires
demeurées en souffrance.
Nezaualcoyotl entreprit de codifier lui-même sous forme
d'ordonnances les usages alors en vigueur.
Il créa aussi une sorte de “ bureau des
réclamations ”, où des scribes notaient en pictographie les plaintes formulées par les gens
des cités sujettes.
Ces “ dossiers ” étaient soumis au roi.
De nombreuses anecdotes
rapportées par les historiens indigènes nous montrent celui-ci préoccupé de connaître les
maux dont souffraient les habitants de son pays et d'y porter remède.
Il consacrait une
grande partie des tributs qu'on lui payait à fournir nourriture et vêtements aux malades,
aux blessés de guerre, aux veuves et aux orphelins.
En même temps, il réprimait
sévèrement les abus des dignitaires et punissait de mort les juges qui se laissaient
corrompre.
Protecteur des poètes, et poète lui-même, il établit des concours, sortes de jeux floraux, où
poètes et musiciens rivalisaient et qu'il dota de prix.
Certains des poèmes de
Nezaualcoyotl sont parvenus jusqu'à nous.
Ils expriment avec force et élégance une.
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