Nadêr Chah 1688-1747 Celui qu'on a appelé le dernier des grands conquérants
Publié le 05/04/2015
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dynastique ne fut tranché qu'en 1736, lorsque Nadêr, après s'être illustré dans de nouvelles
campagnes contre les Ottomans, en Irak (1733) où il assiégea Bagdad, et en Transcaucasie
(1734-1735) où il prit Erevan, se fit plébisciter par une grande assemblée de notables au
Mughân, sur le bord du bas-Araxe.
Il se fit couronner le 8 mars 1736.
L'Iran n'était pas encore entièrement rétabli dans ses anciennes frontières.
Restait à
conquérir la province de Qandahar, d'où était partie l'offensive afghane qui avait renversé
l'État safavide.
Nadêr Chah l'occupa en 1737, cependant que Qandahar même résistait
toute une année.
Depuis deux siècles, la ville avait été un enjeu entre les Safavides et les
Grands Moghols.
Du succès de Nadêr naquit sa plus fameuse campagne : il poussa jusqu'à
Delhi, où il entra le 20 mars 1739, aux côtés de l’empereur moghol Mohammad-Chah, dont
il avait réussi par d'habiles man œ uvres à vaincre les forces, numériquement supérieures
aux siennes.
Il demeura deux mois à Delhi, y faisant ramasser une immense rançon.
En
firent partie le fameux Trône du Paon et les collections de joyaux qui sont encore dans le
trésor de la Couronne des chahs d'Iran.
De retour en Iran, Nadêr Chah s'en alla couvrir sa frontière du Nord-Est.
Après avoir
imposé son protectorat au khan de Boukhara, il marcha contre le Khârazm, soutenu par
une flottille de onze cents bateaux qui descendit l'Amou-darya avec vivres et artillerie (fin
1740).
Après quoi, il reparut au Caucase, s'enlisa pendant un an et demi dans une guerre
de pacification contre les montagnards du Dâghestan.
En 1743, eut lieu une nouvelle
campagne en Haute-Mésopotamie.
En août 1745, une armée ottomane était de nouveau
écrasée près d'Erevan.
Sur un autre théâtre d'opérations, où il ne parut pas en personne, Nadêr Chah entendit
restaurer la puissance iranienne, au-delà même de ce qu'un Chah Abbâs Ier avait tenté.
En
1734, il créait à Bandar-Bouchir, jusqu'alors pauvre village de pêcheurs, une base navale
qui fut appelée Bandar-Nadêriyye (“ le port nadêrien ”).
En 1736, la petite flotte iranienne
reprenait possession de Bahreyn ; en 1737-1738, puis en 1742, elle appuyait l’action de
corps de débarquement envoyés à la conquête de l'Oman.
Ces deux expéditions se
soldèrent par des échecs.
Nadêr Chah avait le plus grand mal à créer une force navale
ex-nihilo.
Pour éviter d'avoir à acheter des vaisseaux en Inde, il décida en 1741 d'utiliser le
bois des forêts du littoral de la mer Caspienne.
Des pièces de bois furent donc transportées,
jusqu'au golfe Persique, à dos d'homme, en soixante jours de marche.
Un Français résidant
à Ispahan, et qui clamait son incompétence, fut d'autorité promu ingénieur naval.
Le tout
se termina par un fiasco.
En vingt ans, grâce au génie militaire de Nadêr Chah, l'Iran avait opéré un redressement
surprenant.
Mais fragile.
Très appliqué à entraîner ses hommes, à préparer jusque dans le
détail ses plans d'opérations, Nadêr Chah, homme de guerre avant tout, avait consacré
trop peu d'attention aux problèmes intérieurs, qui étaient graves.
Avec des capacités
intellectuelles évidentes, son horizon politique resta essentiellement celui d'un Turkmène.
La nécessité d'une restauration économique du pays passa pour lui après le goût des
conquêtes.
Au Khorassan, dont le chef-lieu, Machhad, fut sa capitale — il y embellit le
sanctuaire de l'imam Rezâ — il installa quantité de groupes tribaux déportés de leurs
habitats d'Iran occidental.
Les mesures qu'il prit pour améliorer les rentrées fiscales par un
meilleur contrôle des agents, par la confiscation au profit de la Couronne des biens de.
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