Muhammad Rizâ (Chah d'Iran) 1919-1980 Au moment où Muhammad Rizâ assure à vingt-deux ans la relève du fondateur de la dynastie Pahlévi, en septembre 1941, l'Iran n'est plus maître de son destin.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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combats anti-impérialistes d'après 1945 : Mossadegh qui proclame vouloir “ détacher les
chaînes qui entravent les pieds de l'Iran ”.
Sur le fond, Muhammad Rizâ est d'accord avec
Muhammad Mossadegh en ce qui concerne l'émancipation économique du pays, mais
l'exercice des pleins pouvoirs que revendique Mossadegh, Premier ministre, va
progressivement dresser les deux hommes l'un contre l'autre.
Tandis que Mossadegh,
appuyé sur une masse de partisans animés de fervents sentiments nationalistes, met en
veilleuse les principales institutions du pays telles le Sénat, la Cour suprême et le
Parlement, le Chah se voit de plus en plus dépossédé des moyens de recours à la nation, y
compris de son titre de commandant en chef que lui arrache le Premier ministre.
Cependant la rapidité de l'offensive de Mossadegh contre les prérogatives royales va se
retourner contre lui.
L'échec de sa politique pétrolière commence à mécontenter tous ceux
qui en attendent les bénéfices.
S'il réussit à appliquer la loi de nationalisation du pétrole, il
est en revanche incapable d'en écouler la production.
Il a espéré en vain, qu'il mettrait en
appétit les compagnies pétrolières américaines rivales de l'Anglo-Iranian Oil Company, qu'il
sèmerait ainsi la division dans le camp occidental au profit de l'Iran.
Autre erreur, c'est
d'avoir tenté cette extraordinaire politique dans l'isolement le plus complet.
La
Maison-Blanche, à laquelle il s'adresse à plusieurs reprises pour obtenir des fonds,
l'éconduit sous le prétexte qu'en vendant son pétrole il disposerait de tout l'argent dont
son gouvernement a besoin.
Aussi, après deux ans de gouvernement Mossadegh, le pays est-il au bord de la ruine.
La
déception s'est répandue ; l'avenir paraît incertain et sombre.
Les puissances étrangères,
opposées à la politique neutraliste de Mossadegh — politique intolérable en période de
guerre froide — favorisent le désenchantement parmi le peuple.
Abandonné par les
bourgeois et les nationalistes qui lui avaient apporté leur concours au début, il ne lui reste
bientôt plus que l'appui équivoque du parti Toudeh dont les liens avec Moscou sont
notoires.
C'est dans ces circonstances que le Chah essaie de réagir.
Il recueille l'appui de chefs
religieux offusqués par les mesures antimonarchiques de Mossadegh.
Un groupe
d'officiers prend en main l'organisation d'un coup d'État qui aboutit à l'arrestation de
Mossadegh et de ses collaborateurs.
Incertain sur l'issue de l'entreprise, Muhammad Rizâ
avait précautionneusement quitté l'Iran pour Rome (16 août 1953).
Quelques jours plus
tard, il rentrait dans sa capitale, acclamé par un peuple qui paraissait délivré d'un
cauchemar.
Dès lors, le Chah s'engage avec détermination dans la conduite des affaires de l'État.
Sur le
plan international, il sort de l'ornière du neutralisme pour s'engager ouvertement du côté
du “ monde libre ” (adhésion au pacte de Bagdad, le 23 octobre 1955).
En janvier 1963, il
met sur pied la réforme agraire, appelée à transformer profondément les rapports sociaux.
Il s'impose avec énergie contre l'opposition conjuguée des grands latifundiaires et d'une
partie du clergé.
Pour s'attacher les milieux féodaux, il leur propose de reconvertir leurs
capitaux dans l'industrie et le commerce En outre, dès le début des années soixante,
Muhammad Rizâ cherche à se façonner un nouveau profil international.
Il ne veut pas être
taxé d'homme de paille des Américains.
Ainsi, les visites officielles se succèdent en Union
Soviétique (1956, 1965, 1968, 1972, 1974) et dans les pays socialistes.
Il est de plus en plus
apprécié des pays européens et du Japon ; il reçoit dans les années soixante-dix les
encouragements de la Chine de Mao qui accueille l'impératrice Farah..
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