Modest Petrovitch Moussorgsky par Dr Jacques Handschin Professeur à l'Université de Bâle Comme presque tous les compositeurs russes du XIXe siècle et comme les écrivains, Moussorgsky est issu de la noblesse.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
Modest Petrovitch Moussorgsky par Dr Jacques Handschin Professeur à l'Université de Bâle Comme presque tous les compositeurs russes du XIXe siècle et comme les écrivains, Moussorgsky est issu de la noblesse. Mais dans la noblesse il y avait beaucoup de familles ruinées, et celle de Moussorgsky était du nombre. Ainsi sa vie fut-elle pleine de difficultés. Et il n'était pas de ceux qui savent se plier aux nécessités de la vie... Modest Petrovitch Petrovitch Moussorgsky naquit le 28 mars 1839 à la campagne, au district de Pskoff, dans la propriété de ses parents. Il y passa une heureuse enfance. Il aimait surtout les contes que récitait sa vieille bonne, la " nyanya ". Le futur compositeur de musique caractéristique s'annonçait en lui déjà à cette époque, car en tâtonnant le piano, il trouvait des formules qui représentaient les personnages des contes de fées. A l'âge de dix ans, Modest Petrovitch entra dans les écoles à Saint-Pétersbourg. Bientôt il passa dans une école militaire ; mais en même temps, il travaillait avec succès le piano. A l'âge de dix-sept ans, il était dès lors officier de la Garde Impériale. Ainsi sa carrière semblait décidée. Mais le jeune officier était de plus en plus absorbé par la musique. Il avait fait la connaissance de Dargomyshski et Balakirev, les deux compositeurs qui détenaient la tradition de Glinka, mort à l'étranger en 1857. Dargomyshski était de vingt-six ans plus âgé que Moussorgsky, Balakirev de deux ans seulement. Balakirev possédait déjà une vaste érudition musicale, et Moussorgsky, se sentant entraîné vers la composition, lui demanda des conseils. Ce furent d'abord des leçons, ensuite des réunions amicales où l'on étudiait les oeuvres de Beethoven, Glinka, Schumann, plus tard celles de Berlioz et Liszt. Ces réunions furent d'autant plus fructueuses que les deux amis étaient animés du même idéal. Balakirev reconnut aussitôt les dispositions spéciales de Moussorgsky pour la musique dramatique et le dirigea dans ce sens. A cette époque, Moussorgsky fit encore la connaissance de Borodine et de Cui, jeunes gens qui aspiraient à la musique comme lui, et un peu plus tard celle de Rimski-Korsakov. Ainsi se forma le groupe des " Cinq ", la " petite bande puissante " : Balakirev, Moussorgsky, Cui (celui-ci occupait en réalité une position un peu à part), Borodine, Rimski-Korsakov. Les tendances musicales de ce groupe étaient, d'une part, révolutionnaires - d'où leurs sympathies pour Berlioz et Liszt - et d'autre part nationalistes. Dans les deux sens ils allaient plus loin que Glinka ; mais ils se réclamaient toujours de lui, et surtout de son Rousslan et Loudmila. Les adversaires auxquels ils s'attaquaient étaient donc le classicisme allemand, représenté à Saint-Pétersbourg par le Conservatoire de Rubinstein, et l'opéra italien, cultivé par le Théâtre Impérial. A cette époque, les efforts de Glinka n'avaient pas encore porté leurs fruits, et ses continuateurs, Dargomyshski et Balakirev, étaient assez isolés. Les faveurs du grand public allaient &agr...
« par Dr Jacques Handschin Professeur à l'Université de Bâle. »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Antonín Dvorák par Dr Jacques Handschin Professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et à l'Université de Bâle Antonín Dvorák, nom qui se prononce Dvorjak, est issu du terroir tchèque.
- Mikhaïl Ivanovitch Glinka par Dr Jacques Handschin Professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et à l'Université de Bâle La vie de Mikhaïl Ivanovitch Glinka (1804-1857) fut celle d'un grand seigneur et même d'un oisif.
- Robert Peel par Norman Gash Professeur à l'Université de Saint Andrews Sir Robert Peel, fondateur du Parti conservateur et deux fois Premier ministre de Grande-Bretagne, fut l'un des plus grands hommes d'État anglais du XIXe siècle.
- François Guizot par Douglas Johnson Professeur d'Histoire de France à l'Université de Londres François-Pierre-Guillaume Guizot est un des plus célèbres hommes d'État et peut-être le plus grand historien de la France au XIXe siècle.
- L'Allemagne au XIXe siècle par Alfred Grosser Professeur à l'Institut d'Études Politiques de Paris L'histoire de la France doit tenir compte de Nice et de la Savoie qui l'agrandissent au milieu du siècle, de l'Alsace et de la Lorraine absentes de 1871 à 1918.