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Mithridate VI Eupator vers 132-63 av.

Publié le 05/04/2015

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Mithridate VI Eupator vers 132-63 av. JC Ce roitelet d'un pays presque inconnu du nord de l'Anatolie, mais qu'il agrandit et transforma en un puissant royaume où s'épousèrent les influences helléniques et orientales, provoqua l'alarme et l'admiration de Rome par son génie et son héroïsme. Irréductible, il parvint à incarner durant une trentaine d'années, face aux Romains, la résistance de l'Orient, qu'il embrasa d'une ultime révolte. Il ne manqua même pas à cette belle carrière la fin tragique du héros frappé par le destin. " Le plus grand des rois auxquels Rome fit la guerre ", a écrit Cicéron. L'Asie Mineure, théâtre de ce règne, est à la fin du second siècle avant notre ère, la proie d'ambitions rivales. Victorieux des Macédoniens et des Séleucides, maîtres de la Grèce, protecteurs des Lagides d'Égypte et de nombreux clients en Anatolie, les Romains, depuis longtemps, imposent leur loi à l'Orient. En 133, par l'héritage du royaume de Pergame, ils pénètrent en Asie, où s'excite vite leur appétit ; partout, par leurs exactions ou leur mépris, ils éveillent la haine. L'Asie Mineure comprend donc deux parties. L'une revient aux Romains : la province d'Asie, créée en l29, et la Cilicie-Pamphylie, simple commandement encore ; l'autre est aux " clients " de Rome : les trois républiques grecques de Rhodes, Héraclée et Cyzique, la Galatie et les royaumes de Paphlagonie, de Cappadoce, de Bithynie et du Pont. C'est en 280, au moment où se stabilise le monde hellénistique, que Mithridate Ctistès (le Fondateur) a établi la royauté du Pont : fils en fuite d'un obscur dynaste perse de Cios tué par les Macédoniens en 302, il s'est jeté dans les montagnes. Aidée par une population rebelle aux Grecs, par une nature facile à défendre et riche,...

« Le royaume comprend trois parties, que la mer seule relie bien : Cappadoce du Pont (ou Pont), Crimée et Colchide.

Ces deux dernières sont en fait des colonies d'outre-mer, rétives et exploitées.

Le royaume du Pont proprement dit est seul sûr.

C'est un pays très montagneux, mais riche en forêts, en pâturages et en champs, auxquels s'ajoutent les minerais et le commerce côtier.

La population est composée d'une majorité de Barbares peu iranisés et fidèles souvent à leurs vieux cultes matronaux et orgiastiques, et qui côtoient, sans fusion, la minorité dominante des aristocrates perses et l'élite grecque des ports conquis, Amastris, Sinope, Amisos... La monarchie est le seul ciment de cet agrégat.

Elle est absolue et héréditaire.

Cumulant tous les pouvoirs civils, militaires et religieux, Mithridate se repose sur une bureaucratie de type hellénistique.

Les “ Premiers Amis ” et les “ Amis ” y tiennent le rôle essentiel ; l'on distingue parmi eux des “ préposés ” à la guerre, à la justice, et peut-être aux finances. L'administration provinciale est encore plus mal connue : Colchide et Crimée forment deux satrapies, mais le royaume lui-même est divisé en sections dont on ignore le nombre et le nom ; les libertés des ports grecs sont réduites.

Butin, mines, domaines royaux, douanes et impôts directs (en argent et en nature, sans doute) font de Mithridate un roi très riche. Cette fortune entretient une puissante force militaire.

Aux traditionnels mercenaires grecs et galates, corps d'élite, Mithridate ajoute la cavalerie et les troupes légères de ses clients du Nord et surtout une armée “ nationale ” instruite souvent par des transfuges romains. Mais sa principale création est la flotte, sans rivale en mer Noire. D'une taille colossale, d'une physionomie dont les monnaies et le magnifique portrait pergaménien en Héraclès (Louvre) nous révèlent l'énergie et la beauté, Mithridate est un merveilleux cavalier, sinon un grand capitaine.

D'une très vive intelligence, il sait dissimuler, séduire, recourir aux ruses de la diplomatie.

Son activité est incessante et sa méfiance l'oblige à tout contrôler.

Sa cour fastueuse qui le suit dans ses nombreuses résidences, son harem n'engourdissent jamais son esprit nourri de lectures, d'études médicales et du commerce des philosophes.

Sans scrupules, génialement fourbe, il a des accès étonnants de générosité.

Bref, il ne fallait rien moins que cet ensemble de qualités et de défauts, avec de la démesure, pour oser affronter Rome. L'inévitable conflit éclate en 88.

Dès 90 a commencé une lutte oblique et vaine que les exigences du légat M.

Aquilius et la fermeture du Bosphore par le roi de Bithynie transforment en guerre générale (88).

Abolissant les dettes, affranchissant les esclaves, prodigues du droit de cité, les troupes de Mithridate sont bien accueillies ; en quelques mois, les forces romaines sont jetées à la mer, dont la marine pontique s'assure la maîtrise ; 80 000 Italiens sont massacrés.

Les îles, sauf Rhodes mais avec Délos, la Grèce continentale, sauf le Nord, se rallient, Athènes donnant l'exemple.

Éphémère succès ! Débarqué en Épire en mars 87, Sylla s'empare l'année suivante d'Athènes et du Pirée ; puis il écrase à Chéronée et à Orchomène deux armées mithridatiques.

A l'entrevue de Dardanos, devant Sylla, Mithridate renonce à toutes ses conquêtes, promet des livraisons et une indemnité de guerre de 3 000 talents.. »

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