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Midhat pacha 1822-1884 Midhat pacha, le père de la Constitution ottomane de 1876, fut, en son temps, une des figures les plus célèbres du Proche-Orient.

Publié le 05/04/2015

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Midhat pacha 1822-1884 Midhat pacha, le père de la Constitution ottomane de 1876, fut, en son temps, une des figures les plus célèbres du Proche-Orient. Sa popularité était si grande que lorsqu'il devint Premier ministre, au début du règne d'Abdül-Hamid, les obligations ottomanes montèrent en flèche sur les places de Paris et de Londres. Bismarck avait pour lui des mots flatteurs, et l'ambassadeur britannique, Sir Henry Elliot, dans une dépêche envoyée à son gouvernement, le décrivait comme un libéral actif et efficace, digne de la plus grande sympathie. Il était né à Istanbul en 1822, d'un notable de Roustchouk qui lui avait donné une excellente éducation classique. A treize ans, il connaissait le Coran par coeur et maîtrisait la calligraphie de style divani. Très doué, il gravit assez vite les divers échelons de la bureaucratie ottomane. En 1842, il débutait comme secrétaire à Damas. Dans les années 1850, on le chargeait de plusieurs missions délicates dont il se tirait, à chaque fois, fort honorablement : inspection de l'armée d'Arabie en 1852, inspection de la Roumélie en 1854-1855, puis en 1857. Les promotions se suivaient à un rythme accéléré et en 1861 il accédait au poste de gouverneur de Nich, en Serbie. Ici, comme dans ses fonctions antérieures, il manifesta son savoir-faire. Il lui incombait de parer aux ingérences des puissances étrangères, qui critiquaient la politique balkanique du gouvernement ottoman et diffusaient, quant au sort des minorités chrétiennes, des nouvelles alarmantes. Il prit, en conséquence, des mesures pour enrayer le banditisme et restaurer la bonne entente entre les musulmans et les chrétiens. A cette époque, la Porte, inquiète des menées occidentales, songeait à transformer les structures administratives des vilayet de Roumélie. Le projet gouvernemental pr...
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« Il était courant, dans l'Empire ottoman, d'exiler les personnalités déchues sous le couvert d'une mission quelconque.

Conformément à son tempérament, Midhat pacha tira le meilleur parti possible de son infortune.

Il réorganisa l'armée irakienne, résolut les conflits frontaliers avec l'Iran et, surtout, s'attacha à gagner la confiance des populations en procédant à une “ réforme ” agraire.

Par ailleurs, comme dans les Balkans, il prit des mesures pour développer l'économie de l'Irak.

Mais l'accession, en 1871, de Mahmud Nedim pacha — un ennemi personnel de Midhat — à la dignité de grand vizir lui porta un grand coup.

Soupçonné de malversations, il dut résigner ses fonctions et rentrer à Istanbul. Cet épisode malheureux marqua pourtant un nouveau départ dans sa carrière politique. Désormais, en effet, les circonstances le plaçaient dans l'opposition au régime despotique d'Abdül-Aziz.

Bureaucrate prestigieux, connu pour ses convictions réformatrices en matière d'administration et comptant à son actif des réalisations remarquables, il fut considéré d'emblée comme le chef de file des libéraux ottomans.

En 1872, ses partisans réussirent à l'imposer comme Premier ministre ; mais il fut destitué au bout de trois mois et, dans les années qui suivirent, il oscilla sans cesse entre la disgrâce et le pouvoir. Ministre de la Justice en 1873, il voulut profiter de sa position pour introduire une législation limitant l'arbitraire du sultan dans le domaine de l'administration et des finances publiques.

D'autre part, il se livrait en secret à des consultations pour instaurer un régime parlementaire.

Mais ses projets furent découverts par Abdül-Aziz, qui, ayant à compter avec la puissante opposition des libéraux se contenta de l'exiler à Salonique. Les circonstances, toutefois, étaient peu favorables au sultan.

Les populations balkaniques réclamaient leur indépendance.

Après la Serbie et le Monténégro, la révolte gagnait en 1876 la Bulgarie.

Les finances de l'Empire se trouvaient dans un état navrant.

Les notables ne supportaient plus les tracasseries du pouvoir autocratique.

Sentant son trône en danger, Abdül-Aziz tenta de se concilier les libéraux en rendant le ministère de la Justice à Midhat pacha.

Mais ce dernier démissionna au bout de quelque temps, en déclarant qu'il ne pouvait admettre que les affaires publiques fussent conduites de façon despotique, en dehors de tout contrôle parlementaire.

Il proclamait ouvertement ses convictions libérales et prévoyait la fin prochaine du régime.

Une manifestation des étudiants en théologie, le 10 mai 1876, précipita les événements.

Tandis qu'Abdül-Aziz, sous la pression de la rue, renvoyait certains ministres, Midhat pacha et ses amis œ uvraient à le renverser.

Ils avaient pour eux non seulement l'opinion publique, mais encore les autorités religieuses qui se montraient convaincues de la nécessité de limiter l'absolutisme par des réformes institutionnelles. Le 30 mai, Abdül-Aziz fut déposé par un décret du grand mufti d'Istanbul et remplacé par son neveu Murad V.

Pour les libéraux, c'était une grande victoire.

Dès le mois de juillet, les “ Jeunes Ottomans ” en exil, notamment Ziya pacha et le porte Namik Kemal, regagnèrent la capitale.

Midhat pacha, principal artisan de la destitution d'Abdül-Aziz, voulait profiter de la conjoncture pour imposer au nouveau souverain une constitution.

Il pensait que seule une Assemblée parlementaire pourrait faire obstacle aux désordres de l'administration.

Il espérait, d'autre part, que les garanties constitutionnelles offertes aux minorités chrétiennes constitueraient un argument de poids face aux immixtions des puissances étrangères dans les affaires intérieures de l'Empire.

Cependant, la proclamation. »

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