Michel VIII Paléologue 1230-1282 Issu d'une famille illustre depuis le XIe siècle
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
patriarche Arsénios, tuteur du jeune empereur Jean IV et garant de ses droits, s'éleva
contre Michel Paléologue quand il devint empereur, on explique l'hostilité que la
population de l'Asie Mineure, particulièrement attachée aux Lascarides, manifesta à
l'égard de la nouvelle dynastie : c'est par son attitude qu'on explique souvent le progrès
rapide des Turcomans qui commencent à ce moment leur poussée vers le littoral égéen,
prélude à leur installation définitive en Asie Mineure occidentale et à la perte irrémédiable
du territoire asiatique de l'Empire.
Mais ni la révolte paysanne en Bithynie, ni le schisme
créé au sein de l'Église par les amis d'Arsénios ne purent ébranler le pouvoir de
l'empereur : l'aristocratie puissante et prospère soutenait le trône de son favori et Michel
VIII s'appuya sur elle pour gouverner le pays et apaiser l'Empire, tandis que, lui-même,
s'adonna tout entier à la tâche nationale, à la réalisation du projet qui fut la base
idéologique de l'Empire de Nicée dès sa fondation et l'axe de sa politique : la reprise de
Constantinople.
Seul le succès de cette entreprise pouvait faire oublier les conditions de
l'avènement des Paléologue et consolider leur pouvoir : l'histoire donna cette chance à
Michel VIII et jeta dans l'oubli son passé, mais c'est à l'historien de rappeler que l'éclatante
réussite qui illustre à jamais les Paléologue est avant tout due à l' œ uvre des Lascarides.
En
effet, les jalons pour le succès de l'entreprise nationale des Grecs furent patiemment et
solidement posés avant l'avènement de Michel VIII.
À la mort de Théodore II Lascaris, les
troupes de Nicée étaient installées en Thrace et sur le rivage micrasiatique de
Constantinople.
Le royaume latin, encerclé, étouffait dans l'enceinte des murailles de la
Ville et seul l'appui naval vénitien permettait aux Latins de se maintenir à Constantinople
et d'exploiter le corridor maritime qui unissait la Méditerranée au Pont-Euxin.
C'est sur
mer que Michel VIII devait consolider les positions grecques.
En effet, Constantinople,
grâce à sa situation géographique, ne redoutait que le siège combiné par terre et par mer,
les événements de 1204 l'avaient montré et Michel VIII en avait l'expérience, à la suite de
l'expédition qu'il mena personnellement contre la Ville et qui, faute d'appui maritime, resta
infructueuse.
Ainsi, le traité de Nymphaion, conclu en mars 1261 entre Byzance et Gênes,
fut pour Michel VIII une victoire diplomatique sans égale : l'aide maritime de Gênes,
concurrente acharnée de Venise, pouvait neutraliser les forces de la Sérénissime et ouvrir
les portes de Constantinople aux Grecs : mais le sort a voulu que les événements suivent
un cours inattendu et non moins heureux pour les Grecs.
Le 25 juillet 1261, les portes de la
ville s'ouvrirent à l'armée du général Alexis Stratègopoulos, grâce à la complicité de la
population grecque, à un moment où la flotte vénitienne voguait dans le Pont-Euxin, où
l'empereur Michel VIII se reposait sans autre souci au Météorion de l'Asie Mineure et où la
flotte génoise n'avait pas encore appareillé pour le grand voyage vers le Levant.
Baudouin
II, l'empereur latin de Constantinople, s'enfuit précipitamment sur un bateau vénitien à
Negroponte et de là à Rome, où il apporta la nouvelle au pape qui de son propre aveu en
fut stupéfait.
Michel VIII, alerté par sa s œ ur, se dépêcha de gagner la ville impériale et
tandis qu'une nouvelle page glorieuse de l'histoire de la grécité s'ouvrait, au milieu de
l'enthousiasme général, le prôtoascecretis Senacherim, dit le Méchant, traduisant sans
doute les sentiments du parti micrasiatique, prononça ces mots étonnants et prophétiques :
“ Que dorénavant personne n'espère rien de bon, puisque les Romains tiennent à nouveau
la ville.
”
En effet, l'Empire, installé à nouveau à Constantinople, retrouva sa place dans le concert
international de l'époque : les affaires occidentales occuperont dorénavant le premier plan
de la politique extérieure ; l'Orient, l'Asie Mineure, était, comme à l'accoutumée, appelé à.
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