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Marie-Thérèse par Victor-L.

Publié le 05/04/2015

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Marie-Thérèse par Victor-L. Tapié Membre de l'Institut Lorsque le 20 octobre 1740, Marie-Thérèse de Habsbourg, femme du grand-duc de Toscane François de Lorraine, fut appelée à la succession de son père l'empereur Charles VI, roi de Hongrie et de Bohême, archiduc d'Autriche, il semblait que l'héritage dût lui revenir sans contestation possible. Car non seulement les diètes des différents États de la monarchie, mais les puissances européennes avaient reconnu valable la Pragmatique Sanction par laquelle Charles VI avait prescrit que tous ses États reviendraient indivisiblement à son plus proche héritier en ligne féminine ou masculine. La couronne impériale n'étant pas accessible aux femmes, Marie-Thérèse pouvait espérer qu'elle serait attribuée à son mari. Mais, en dépit des engagements pris, les chicanes commencèrent. Le roi de Prusse espéra qu'il pourrait arrondir ses États de la Silésie voisine en promettant sa voix d'électeur ; un parti français crut l'heure venue d'enlever aux Habsbourg la couronne impériale, en la faisant attribuer à l'électeur de Bavière. Celui-ci, pour s'assurer à lui-même la voix électorale de la Bohême, revendiqua ce royaume, en vertu des droits d'une aïeule. Les prétextes juridiques couvrirent les ambitions. Convaincue de son bon droit, Marie-Thérèse, presque encore inconnue de ses sujets, se trouve engagée dans une guerre. Très vite, la Bohême fut conquise par l'électeur de Bavière et les armées françaises. Le nouveau roi fut ensuite élu empereur sous le nom de Charles VII. Dans l'extrême péril où elle se trouvait, Marie-Thérèse se tourna vers la Hongrie. Non seulement elle y fut reconnue et couronnée " roi ", mais contre la promesse de maintenir tous les privilèges politiques des Hongrois, elle obtint le droit de disposer, hors des frontières, de la cavalerie hongroise. Grâce à cet appoint et aux subsides de l'Angleterre, son alliée, elle put occuper la Bavière, reprendre la Bohême, puis, la guerre avec la France ayant été déclarée, faire avancer des troupes en Alsace et jusqu'à Metz. La mort de Charles VII, en 1745, lui permit de se réconcilier avec la Bavière et de faire élire empereur son mari. De la paix générale d'Aix-la-Chapelle en 1748, on a dit qu'elle était relativement avantageuse à Marie-Thérèse, dans la mesure où elle lui restituait les Pays-Bas, à peu près conquis par la France, et rétablissait son autorité dans les États de son père. Mais il lui avait fallu, par deux traités successifs, céder à Frédéric II la plus grande partie de la Silésie, l'une des plus riches provinces du royaume de Bohême. On peut, à cette date, presque au milieu de sa vie, ressaisir les traits d'une personnalité et d'un caractère, formés par l'épreuve et l'expérience. Marie-Thérèse dépassait de peu la trentaine. Belle, saine, avec de jolis traits et une expression très affable, elle possédait une robuste santé ; presque chaque année, elle mettait au monde un enfant. Entre 1737 et 1756, elle en eut seize et qui, sauf une petite fille morte à sa naissance en 1748, paraissaient vigoureux. Plusieurs succombèrent, dans la première enfance ou l'adolescence, aux épidémies de variole, véritable fléau de l'Autriche à cette époque. La jeune impératrice avait l'intelligence vive et solide, le jugement ferme. Chrétienne convaincue et catholique fidèle, attentive à la pratique, encline aux dévotions et pèlerinages, elle se montrait volontiers aumônière et indulgente aux faiblesses d'autrui. Douce de beaucoup de coeur, elle éprouvait les sentiments les plus tendres envers les siens, mais, consubstantiel à son existence même, le devoir de souveraine imprégnait toute sa conduite. Aussi sa journée était-elle partagée entre les affaires d'État et la famille. Les soirées étaient réservées à la musique, soit qu'elle entendît un opéra ou un concert de chambre, soit que, dans le cercle intime, elle chantât en s'accompagnant elle-même, ou bien aux représentations théâtrales qu'elle suivait avec plaisir, ou encore aux fêtes de cour, réglées par une minutieuse étiquette. Elle y tenait son rôle royal, aussi à l'aise dans l'éclat des parures et des toilettes que dans la simplicité de son train quotidien. Il convenait à sa nature généreuse de se préoccuper de ses peuple...

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