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Mahomet II par Constantin Marinesco Ancien professeur à l'Université de Bucarest, Roumanie Le

Publié le 05/04/2015

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Mahomet II par Constantin Marinesco Ancien professeur à l'Université de Bucarest, Roumanie Le 29 mai 1453, après un siège de huit semaines, le jeune sultan Mahomet II (Mehmed II), qui n'avait que vingt et un ans, entrait dans Constantinople, mettant ainsi fin à un prestigieux empire millénaire. Qui était ce jeune conquérant ? Son père Mourad II était, au dire du voyageur français Bertrandon de la Broquière, une " doulce personne, bénigne et large de donner seignourie et argent ". Il avait auprès de lui des renégats chrétiens et s'était montré constructeur intrépide ; surtout il s'était penché sur l'organisation de son armée, sans doute une des meilleures de l'époque, préparant ainsi le terrain pour l'étonnante carrière militaire de son successeur, Mahomet II. Lorsque Mourad, en proie à une crise mystique, abdiqua, Mahomet n'avait que treize ans. A un certain moment, pour parer à une crise intérieure, Mourad avait été rappelé de sa résidence anatolienne pour reprendre les rênes du pouvoir. Aussi bien, lorsque en 1451, terrassé par une apoplexie, il laissa comme successeur ce jeune homme de dix-neuf ans, personne parmi les ennemis des Turcs ne considéra ce prince capable de maintenir les conquêtes européennes de son père et de ses devanciers. L'humaniste italien Filelfo essaya de persuader Charles VII de France de se mettre à la tête de la chrétienté pour chasser les Turcs des Balkans et pour les écraser, même en Anatolie... Le savant italien était loin de se douter que, dans peu de temps, ce jeune sultan, qui n'était aimé ni de son entourage immédiat ni de l'armée (il méprisait la popularité) allait s'emparer de la capitale byzantine et allait semer l'effroi dans le monde chrétien pendant des dizaines d'années. La mère du jeune sultan était d'origine inconnue, ce qui ne saurait nous surprendre, étant donné le nombre des épouses que comportait le harem du sultan. Était-ce une Turque ? Plus probablement une chrétienne (peut-être une Grecque, ou une esclave d'origine slave, ou, plus probablement, une Italienne). Élevé tout d'abord à Andrinople par sa mère et une gouvernante, Mahomet fut confié par Mourad à un maître d'origine kurde qui tenta d'assagir, voire à coups de férule, cet enfant rebelle et à lui inculquer une bonne orientation dans la littérature islamique et grecque. Le jeune héritier turc ne tarda pas à apprendre le grec, l'arabe, le persan, le latin. Il put avoir connaissance des exploits d'Alexandre le Grand, grâce aux traditions consignées en persan et en turc. Dans sa bibliothèque figurait l'histoire des campagnes du conquérant macédonien rédigée par Flavius Arrianus. Il n'ignorait pas la carrière de César. Le jeune sultan se proposa de surpasser la gloire de ces deux modèles de l'Antiquité. Entouré d'humanistes italiens, il s'intéressa aux souvenirs de Troie et ne tarda pas à visiter et admirer les vestiges classiques d'Athènes. Protecteur des érudits et des lettrés, s'intéressant à la philosophie, ce conquérant s'adonna lui-même à la poésie. Cependant, quelque quatre-vingts poèmes rédigés en turc ne sauraient être comparés, même de très loin, à ses exploits militaires... C'est grâce à son penchant accusé pour l'activité culturelle qu'il fit venir à sa cour Gentile Bellini. Le portrait que le grand peintre vénitien fit du sultan est conservé à Londres ; il nous permet de nous rendre compte de l'aspect maladif du conquérant de Constantinople, v...
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