Madame de La Fayette par Marie-Jeanne Durry Par le même besoin de variété qui, dans la vie, lui faisait parfois désirer d'être à la place d'autrui " quand ce ne serait que pour changer ", Mme de La Fayette, dans son oeuvre, va comme en se jouant d'un genre à un autre.
Publié le 05/04/2015
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Madame de La Fayette par Marie-Jeanne Durry Par le même besoin de variété qui, dans la vie, lui faisait parfois désirer d'être à la place d'autrui " quand ce ne serait que pour changer ", Mme de La Fayette, dans son oeuvre, va comme en se jouant d'un genre à un autre. Parfois elle revient sur ses pas. En 1622, sa Princesse de Montpensier est aussitôt, entre roman et nouvelle, le triomphe du récit bref - et six ans plus tard elle s'amuse à cette longue Zayde à tiroirs. Mais elle ne peut faire qu'un ce ces tiroirs ne contienne une nouvelle exemplaire où, par surcroît, peignant la jalousie, l'obsession par la jalousie, elle a l'audace de montrer un amoureux jaloux d'un mort. Car pour elle l'amour, peu séparable de l'inconstance, est toujours inséparable de la jalousie. Le dialogue, dans son oeuvre, est entre l'amour et la jalousie. Jaloux, M. de Montpensier et M. de Tende. M. de Clèves ne mourrait pas de n'être pas aimé. Il meurt d'imaginer les nuits que Mme de Clèves a pu passer avec un autre, il meurt de jalousie. Et la peur des tourments de la jalousie retire à jamais Mme de Clèves à M. de Nemours. On ne sait si la Comtesse de fende retrouvée dans les papiers de l'auteur, et qu'on néglige trop, a précédé ou suivi La Princesse de Clèves (1678). Mais il faut saluer dans cette vingtaine de pages un chef-d'oeuvre du raccourci et du resserrement. Une technique neuve y transpose la psychologie en actes. Au temps comme illimité qui est celui du roman en est substitué un autre rapide, violent, où des réalités physiques sont lisibles, un temps de crise ...
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