Ludwig Wittgenstein par Layla Raid Ludwig Josef Wittgenstein naquit à Vienne en 1889.
Publié le 05/04/2015
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Ludwig Wittgenstein par Layla Raid Ludwig Josef Wittgenstein naquit à Vienne en 1889. Issu d'une riche famille intellectuelle et raffinée de Vienne qui mit en place l'industrie métallurgique en Autriche, il eut une éducation de musicien et une formation d'ingénieur. Sa famille participait activement à la vie intellectuelle viennoise : les Wittgenstein furent des acteurs du grand renouvellement de la pensée et des arts que connut Vienne au début du XXe siècle. C'est pour poursuivre ces études, un travail sur les moteurs d'avion, qu'il vint pour la première fois en Angleterre, à Manchester, à l'âge de dix-neuf ans. Son intérêt pour la philosophie des mathématiques l'amena d'abord à la lecture de Frege, philosophe et mathématicien allemand qui fut parmi les premiers à jeter les bases des nouvelles logique et philosophie de la logique qui apparurent à la fin du XIXe siècle. Ce dernier, qu'il était allé voir à Iéna, le renvoya au grand philosophe anglais Russell, qui enseignait à Cambridge la philosophie de la logique et des mathématiques : il dirigea quelques années le travail de Wittgenstein. Quand la Première Guerre mondiale éclata, Wittgenstein s'engagea dans l'armée autrichienne et fut fait prisonnier par les Italiens en 1918 : c'est en prison qu'il achevait d'écrire sa première oeuvre, le Tractatus Logico-philosophicus, publié en 1921 en allemand, avec une préface de Russell. Dans l'entre-deux-guerres, après avoir refusé toute la fortune qui lui revenait en héritage, il tenta quelques années d'enseigner dans l'école élémentaire d'un petit village d'Autriche. L'expérience fut un échec et après un long séjour à Vienne où il entrait en contact avec les philosophes qui formaient le fameux " Cercle de Vienne ", dont entre autres Carnap, Neurath, Schlick, Hahn..., il revint enseigner en Angleterre, à Cambridge, jusqu'à sa mort en 1951. Son influence sur les divers courants de la philosophie en Autriche, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, est énorme. Le Tractatus fut lu et travaillé par les membres du Cercle de Vienne qui y trouvèrent une conception du langage propre à inspirer leur redéfinition des concepts de la philosophie des sciences. Ainsi cette oeuvre fut-elle, entre autres, à l'origine de ce qu'on a plus tard appelé la philosophie analytique. Par ailleurs, les oeuvres de sa maturité qu'on a coutume de désigner comme sa " seconde philosophie ", inspirèrent une bonne partie de la philosophie anglaise d'après-guerre. Le Tractatus Logico-philosophicus. Les philosophes qui eurent le plus d'influence sur les premiers travaux de Wittgenstein furent Frege et Russell ; et c'est à partir de leurs oeuvres sur la philosophie du langage et de la logique, ainsi que leurs Recherches sur les fondements des mathématiques, qu'il faut comprendre le Tractatus. De manière générale, c'est à la question de la relation entre monde et langage ou pensée que se consacre ce livre, d'où le caractère fondamental d'une philosophie adéquate de la logique, en tant qu'elle étudie les concepts de proposition (c'est-à-dire phrase susceptible d'être vraie ou fausse), de sens et de vérité. Dès lors on comprend que c'est à une analyse que Wittgenstein entend renvoyer, une analyse du langage en général jusqu'à ses conditions élémentaires. Un mot sur la forme du texte : c'est une suite de courtes remarques numérotées selon sept sections : " 1- Le monde est tout ce qui a lieu. " " 2- Ce qui a lieu, le fait, est l'existence d'états de choses. " " 3- L'image logique des faits est la pensée. " " 4- La pensée est la proposition pourvue de sens. " Les trois dernières sections concernent les relations entre propositions complexes et élémentaires (établies à partir de la notion de fonction de vérité), la définition de la " forme générale de la proposition ", et enfin la reconnaissance des limites de ce qui est dicible : " 7- Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence. " Dans chacune des sections suivent des séries de sous-sections qui éclaircissent les notions en jeu. Ce plan d'ensemble rend manifestes entre autres trois points centraux, auxquels nous donnerons un bref éclaircissement : d'abord l'idée que la relation entre le monde (la totalité des faits) et le langage (ou la pensée) doit être comprise selon le modèle de l'image ou du tableau (Bild) ; ensuite, que toute proposition s'analyse en propositions élémentaires selon des fonctions de vérité (" et ", " ou ", " si... alors ", etc.), c'est-à-dire les instruments de la logique propositionnelle, enfin que cette théorie de la proposition pose, en même temps qu'elle définit ce qui est dicible, les limites de ce qui peut se dire dans une proposition douée de sens, renvoyant par là au problème du statut des " pseudo-propositions " de l'éthique et de la métaphysique. 1) La théorie de la proposition comme image. Wittgenstein pose en 2.18 la condition pour toute représentation de la réalité par une image (une proposition) : " 2.18- Ce que toute image, quelle qu'en soit la forme, doit avoir en commun avec la réalité pour pouvoir proprement la représenter - correctement ou non -, c'est la forme logique, c'est-à-dire la forme de la réalité. " Entre le fait et la proposition donc, ce qui est partagé est une même forme, et ici, puisqu'il s'agit ...
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