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Louis XV par Michel Antoine Conservateur aux Archives Nationales Louis consacra beaucoup de

Publié le 05/04/2015

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Louis XV par Michel Antoine Conservateur aux Archives Nationales Louis consacra beaucoup de son temps et de son énergie à préserver son intimité et comme il s'abstint de susciter et d'organiser la moindre propagande autour de sa personne, il fut longtemps un des hommes d'État les plus mal connus et les plus décriés. Ce mauvais renom ne s'attacha à lui qu'après sa mort, sous un double effet. D'une part, la haute magistrature, matée par lui en 1771, le prit en exécration et déversa sur lui un flot de calomnies. D'autre part, les pamphlétaires de la fin du régime et de la Révolution, incapables de trouver dans les moeurs de Louis XVI de quoi éclabousser la monarchie et la dynastie, se rabattirent sur la vie privée de Louis XV et, non contents de rappeler ses fautes, inventèrent à son sujet des récits abjects. Les historiens romantiques se régalèrent de ces légendes graveleuses et de ces rancoeurs parlementaires. Depuis, les progrès de la recherche, en histoire comme en psychologie, ont permis d'approcher le vrai Louis XV. Né à Versailles le 15 février 1710, il perdit sa mère le 12 février 1712, son père le 18 et son frère aîné le 8 mars suivant : à l'âge de deux ans, il n'avait plus ni parents ni frère ou soeur. Son grand-père, le Grand Dauphin, veuf depuis 1690, était décédé en 1711. Parmi ses oncles, l'un était roi d'Espagne, éloigné à jamais ; l'autre, le duc de Berry, mourut en 1714. A la mort de Louis XIV, Louis XV n'avait d'autre famille proche que le Régent et deux grands-oncles légitimés, et tous étaient des hommes mûrs. Quel effrayant poids de tristesse et de solitude représentent son enfance et son adolescence ! Jamais Louis XV n'a connu les douceurs de l'amour filial. Son père et sa mère disparurent trop tôt pour que le moindre souvenir d'eux se pût graver dans sa mémoire. " J'ai le malheur, confia-t-il un jour, de n'avoir jamais su ce que c'est que de perdre une mère. " Pendant ses premières années, la seule affection qu'il rencontra fut celle du vieux Roi-Soleil, mais c'était là un aïeul bien imposant et austère. A cinq ans, l'enfant devient roi. Si le Régent gouverne, le souverain mineur, cependant, est déjà à la tête de l'État le plus puissant et de la cour la plus brillante d'Europe. La constitution et l'étiquette aggravent l'isolement né de sa condition d'orphelin. Au sein de la foule et du faste de la cour, il grandit seul, sevré de tendresse et même de simple chaleur humaine. Dans de telles conditions, il ne pouvait qu'être porté à l'introversion, à la dissimulation, à la neurasthénie. Très attaché à sa gouvernante, qu'il appelait " maman ", il en fut séparé à sept ans, pour être confié à un gouverneur, le duc de Villeroy. Celui-ci fut un admirable professeur de maintien, et rien d'autre : s'il donna à son élève cet air royal et cette majestueuse prestance que les contemporains admiraient, il l'accabla de corvées protocolaires et lui inspira l'horreur de la foule et des visages inconnus. Il favorisa ainsi, sous les apparences d'une aisance et d'une supériorité parfaites de manières, le développement d'une timidité redoutable. Villeroy ennuyait le jeune roi. Celui qui, finalement, sut gagner son coeur fut son précepteur, Fleury ancien évêque de Fréjus. En 1726, il en fit son Premier ministre et lui accorda une confiance absolue. Certes, après sa majorité légale à quatorze ans, le souverain avait encore besoin d'être guidé, mais la longévité du prélat fit trop durer cette situation : habitué à s'incliner devant lui comme devant le dépositaire de toute science, le roi demeura pratiquement en tutelle jusqu'à l'âge de trente-deux ans. Quand mourut Fleury au début de 1743, Louis XV était dans la force de l'âge. Délicate dans l'enfance, sa complexion s'était fortifiée. Le sport était indispensable à l'équilibre de cette robuste santé : plusieurs fois par semaine, Louis partait à la chasse et galopait pendant des heures. Le roi était beau : un visage fin et régulier par de grands yeux, une allure imposante et vraiment souveraine lui donnaient un charme très racé. Il avait une belle intelligence, servie par beaucoup de clairvoyance, de lucidité et de jugement, par une mémoire sûre et par une excellente connaissance de l'Europe. Il était animé d'un désir très sincère de bien faire.

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