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Louis XI (1423-1483) par Monique-Cécile Garand Institut de recherche et d'histoire des textes Louis XI a été diversement jugé par ses contemporains et même par l'Histoire.

Publié le 05/04/2015

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Louis XI (1423-1483) par Monique-Cécile Garand Institut de recherche et d'histoire des textes Louis XI a été diversement jugé par ses contemporains et même par l'Histoire. Poussé au noir par les uns, porté aux nues par les autres, il n'a été ni si totalement fourbe ni si parfaitement habile qu'on a bien voulu le dire. L' " universelle araignée " du chroniqueur bourguignon Chastellain n'était pas ce tyran sombre et perfide que décrit un autre de ses ennemis, l'évêque de Lisieux, Thomas Basin, mais un souverain passionné pour son métier, actif, méthodique, sans cesse en chemins, voulant tout voir et tout savoir par lui-même. Sans doute, il était subtil et rusé, adorait les intrigues ; son imagination vive se montrait fertile en combinaisons de toutes sortes ; malgré son physique disgracieux (il était d'aspect débile, ayant un nez trop long avec de petits yeux perçants, des jambes grêles et une démarche embarrassée), il pouvait se montrer dans la négociation un redoutable séducteur : " Et ne se ennuyoit point, dit Commines, a estre reffusé une fois d'un homme qu'il pratiquoit a gaigner mais y continuoit en luy promectant largement et donnant par effect argent et estat qu'il congnoissoit qui luy plaisoient. " Mais il était aussi nerveux, agité, incapable d'attendre longtemps un résultat trop désiré ni de dissimuler ses haines. S'il était " le plus saige pour soy tirer d'un mauvais pas ", il lui est arrivé de s'y mettre par excès de précipitation. Sa franchise brutale dans le triomphe, la mesquinerie de certains de ses procédés quand il était le plus fort lui ont fait bien des ennemis. Aussi lorsque, le 22 juillet 1461, Charles VII s'éteignit à Mehun-sur-Yèvre, le bruit courut dans l'entourage du roi défunt que son fils l'avait fait empoisonner. Le prince vivait alors en exil auprès du duc de Bourgogne, mais il avait à la cour de France des espions qui le renseignaient sur les progrès du mal et nul n'ignorait avec quelle impatience féroce il en attendait le terme : selon l'expression de Chastellain, " il languissait dans l'expectation de l'heure promise ". Son attitude cynique donnait, certes, prise à la calomnie ; mais l'Histoire a fait justice de pareilles insinuations. Nous sommes sûrs aujourd'hui que Charles VII n'est pas mort du poison que lui aurait fait donner son fils, ni même de la peur du poison (selon certains, il aurait cessé complètement de se nourrir et serait mort de faim), mais bien d'un abcès dans la bouche après une longue maladie. Le nouveau roi ne se donna pas la peine de feindre une douleur qu'il n'éprouvait pas ; s'il veilla à ce que les obsèques de son père fussent dignes, il ne jugea pas nécessaire d'y assister. La rupture entre le père et le fils datait de loin. Le futur Louis XI avait montré très tôt son appétit de pouvoir. Dès l'adolescence, son ambition, son esprit remuant avaient inquiété les hommes sages auxquels son éducation avait été confiée : Jean Majoris, disciple de Gerson, qui prônait la clémence chez les princes et l'égalité entre les hommes, et Bernard d'Armagnac, comte de la Marche, qui tenta sans beaucoup de succès d'entraîner le dauphin à maîtriser ses passions. Ni l'un ni l'autre ne purent empêcher le jeune prince, à peine âgé de dix-sept ans, de se laisser mettre à la tête de cette coalition de grands féodaux mécontents que l'on nomma " la Praguerie " et qui secoua la France en 1440. Le but avoué en était de renverser Charles VII et de donner la régence à son fils. La révolte, à laquelle manquait, dirions-nous aujourd'hui, un " soutien de base " dans les villes du royaume, échoua ; le roi pardonna. Le dauphin parut s'assagir, mais la trêve ne dura guère. Louis se lassa vite d'être tenu à l'&...
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