Louis Sullivan 1856-1924 La vie de Louis H.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
premier, entre 1870 et 1880, avait introduit au Trocadéro le schéma du plafond parabolique
appliqué à un théâtre capable de contenir cinq mille personnes.
L'Auditorium était, il y a
quelques années déjà, condamné à être démoli, comme fut détruit, par exemple, le Walker de
Sullivan.
Mais il fut heureusement transformé en un collège, ce qui l'a sauvé, du moins pour
le moment.
Lorsqu'en 1895, Louis Sullivan et Dankmar Adler rompirent leur association, ce fut un
désastre pour leurs deux destinées.
Ils eurent auparavant l'occasion de travailler encore
ensemble au Wainwright Building de Saint-Louis.
Celui-ci fut construit pour un collectionneur
de tableaux, ami intime de Louis Sullivan.
L'édifice est courageusement conçu en altières
verticales.
On le considère comme la solution type du problème des gratte-ciel jusqu'à Mies
van der Rohe.
Sullivan lui-même en avait senti l'importance ; il écrivait en 1903, à Claude
Bargdon : “ Pour ce qui est de mes constructions, ce qui m'intéresse remonte au Wainwright
Building de Saint-Louis.
Le tournant est là.
Le projet fut soudain et volcanique (fait
littéralement en trois minutes) et il marque le début d'une expression logique et poétique
dans la construction des charpentes métalliques.
Le Prudential Building (Buffalo, 1895) est le
“ frère ” du Wainwright.
Tous mes édifices commerciaux à partir du Wainwright sont conçus
dans le même esprit ; et je crois que mon dernier, le nouveau Grand Magasin de Schlesinger
et Mayer à Chicago, t'intéressera.
Les constructions qui précèdent le Wainwright sont de ma
“ période maçonnerie ”. L'Auditorium et le Walker Building de Chicago sont les meilleurs
parmi les grands édifices — le Ryerson, le Getty et le Wainwright comptent parmi les petits...
”
Il est encore plus explicite dans un article publié sous le titre : l'Esthétique des gratte-ciel :
“ Quelle est la caractéristique principale des hauts édifices ? C'est la hauteur.
C'est la hauteur
qui pour l'âme d'un artiste est leur aspect le plus excitant.
Il faut qu'ils soient hauts, que
chaque pouce en soit haut.
Il faut qu'ils contiennent la force et la puissance de l'altitude.
Que
chacune de leurs parcelles soit une chose fière et élancée, s'élevant dans une pure allégresse ;
qu'une unité sans dissonance règle tout, de la tête aux pieds — voilà la neuve, l'inattendue,
l'éloquente conclusion des conditions de vie les plus hardies, les plus sinistres, les plus
repoussantes.
Il faut que l'homme qui fait des projets dans cet esprit et qui a le sens de sa
responsabilité vis-à-vis de la génération ne soit ni un lâche, ni un renégat, ni un rat de
bibliothèque, ni un dilettante...
Il est (cet édifice) le produit conjoint du spéculateur, de
l'ingénieur, de l'architecte...
Ainsi la conception du haut édifice prend-elle sa place parmi les
autres types architecturaux nés aux rares moments où l'architecture est un art vivant. Témoins
— le temple grec, la cathédrale gothique, la forteresse médiévale.
”
Dans sa lettre à Claude Bragdon, Sullivan mentionne le Grand Magasin Schlesinger et Mayer
à Chicago, connu aujourd'hui sous le nom de Carson, Pirie et Scott.
En dépit de sa complexité,
l'édifice de Sullivan demeure inégalé dans sa forme expressive.
L'intérieur se présente encore
comme un type d'entrepôt avec des étages continus, comme il était d'usage en Amérique,
mais la façade est dessinée en vue de remplir sa fonction indispensable qui est l'admission de
la lumière.
Son élément de base est constitué par les “ fenêtres de Chicago ” horizontalement
allongées, admirablement homogènes et traitées en accord avec le squelette.
Le tout est.
»
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