Lord Byron par Jules Roy Écrivain S'il est vrai que tout homme porte en soi, dès sa naissance, l'origine de ses malheurs, de son néant ou de sa gloire, il n'est nécessaire de chercher ailleurs l'explication du plus grand poète romantique anglais.
Publié le 05/04/2015
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Lord Byron par Jules Roy Écrivain S'il est vrai que tout homme porte en soi, dès sa naissance, l'origine de ses malheurs, de son néant ou de sa gloire, il n'est nécessaire de chercher ailleurs l'explication du plus grand poète romantique anglais. De ses ancêtres paternels, compagnons de Guillaume le Conquérant, George Gordon Byron tient son amour de l'aventure et du faste, son mépris des lois établies et peut-être son penchant immodéré pour la rêverie ; du côté maternel, par les Stuart, son goût des révolutions et du sang. Sans l'infirmité qui le marqua dès ses premiers pas, le sixième lord Byron fût-il cependant devenu rien d'autre qu'un coureur de mers et de cotillons ? Mais un enfant mortifié reçut des blessures dont il ne guérit jamais tout à fait et qui ouvrirent son âme à la douleur et à la méditation, et les débordements de toute cette vie ressemblent beaucoup à l'assouvissement d'une vengeance contre le ciel qui parut l'accabler, les garnements qui l'humilièrent et l'amazone qu'il aima et qui se moqua de lui. Il n'acquit son adresse au tir que pour tenir les brutes en respect, il n'accomplit ses prouesses sportives que pour faire oublier sa claudication, et l'on dirait a...
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