L'exploration océane par André Reussner de l'Académie de marine, Paris Du siècle de
Publié le 05/04/2015
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L'exploration océane par André Reussner de l'Académie de marine, Paris Du siècle de Colomb à celui de Cook, les deux époques culminantes de la navigation océanique, l'exploration des mers a subi une éclipse dont l'importance, pour avoir été exagérée par certains auteurs, ne laisse pas de frapper l'attention de l'historien par sa singularité. En effet, si vers 1600 l'on commençait à bien connaître la configuration de l'Atlantique et de l'océan Indien avec ses mers bordières, combien de blancs attendaient, sur la carte du Pacifique, d'être remplis par les découvreurs ! A peine une poignée d'archipels (Les Mariannes, les Carolines, les Santa Cruz) avaient-ils été visités par les Espagnols ; la localisation de tels d'entre eux, comme les Salomon relevées par Mendana en 1567, demeurait si fantaisiste, par suite des erreurs de la navigation à l'estime, qu'ils ne devaient être définitivement identifiés que deux siècles après. Combien de mystères géographiques manquaient aussi d'une solution, depuis la physionomie du Pacifique septentrional, dont on ignorait à la lettre tout, jusqu'à la croyance, léguée par l'Antiquité, à une gigantesque " terra incognita " qui faisait, pensait-on, contrepoids dans le monde austral aux masses continentales de l'hémisphère nord ! N'est-ce pas elle que Quiros et Torres crurent avoir rencontrée quand ils abordèrent en 1606 aux Nouvelles-Hébrides ? N'est-ce pas en la cherchant vainement en 1642 que Tasman démontra que l'Australie, dont il avait fait le tour, ne lui était pas rattachée et prit pour la première fois contact avec la Nouvelle-Zélande ? Que quatre-vingts ans plus tard Roggeveen reconnut l'énigmatique île de Pâques ? Néanmoins, si le " vide du Pacifique " appelait marins et savants, bien des obstacles s'opposaient aussi à ce qu'il fût d'ores et déjà exploré avec méthode. Parmi eux, une place non négligeable doit être faite au soin jaloux avec lequel l'Espagne conservait secrètes ses découvertes et les routes qui menaient vers elles, aux guerres qui ensanglantaient l'Europe et détournaient les gouvernements vers des entreprises d'un intérêt plus pressant. Tenons compte également de l'imperfection des sciences nautiques et de l'hygiène navale, plus gênante dans le Pacifique, où il se pouvait qu'on eut à naviguer des mois hors de vue de la terre, que dans les autres océans. Mais la raison profonde du discrédit où l'exploration maritime semble être tombée au XVIIe siècle réside dans l'ampleur même de ses succès antérieurs. L'extraordinaire élan qui avait jeté les navigateurs sur le chemin de l'aventure avait comblé toutes les ambitions, satisfait les appétits les plus aiguisés, en ouvrant trois continents à l'Europe. Pour les hommes de ce temps, moins avides de résoudre des problèmes scientifiques que de rechercher les métaux précieux et l...
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