Les violences urbaines et la croissance de l'incivilité
Publié le 17/08/2012
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La prévention c’est plutôt l’axe éducatif des parents, des écoles, des maisons de jeunes, des associations. Les hommes politiques ont mis en place plusieurs actions ces dernières décennies pour améliorer la vie dans les cités. La dernière action mise en place s’appelle le Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) qui prend le relais du Contrat de Ville arrivé à échéance fin 2006. Ce nouveau contrat prévoit la mise en œuvre d'un projet de développement social et urbain en faveur des habitants des quartiers reconnus comme prioritaires. Les objectifs et priorités d’intervention du CUCS ont été fixés par l’Etat : • améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers prioritaires • mieux intégrer ces quartiers dans le fonctionnement de la Ville • réduire les écarts de développement entre les territoires prioritaires et le reste de la Ville et de son agglomération L'Etat a également défini ses priorités d'intervention afin de répondre aux enjeux de cohésion sociale, le CUCS veut : • transformer la ville, mettre en œuvre la mixité sociale et urbaine et développer la qualité de l’habitat • améliorer les chances d’accès à l’emploi en lien avec la Maison de l'Emploi et de la Formation • renforcer la citoyenneté et prévenir la délinquance • améliorer les chances de réussite éducative et impliquer les jeunes dans la vie des quartiers • renforcer et adapter l’accès aux soins • lutter contre les discriminations et favoriser l’intégration • construire une vision positive et partagée de chaque quartier et favoriser le réinvestissement de l’espace public par les habitants
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b.
Quelques faits historiques
La question des violences urbaines est ancienne : il y a eu des émeutes urbaines à Chicago (1919), Harlem (1935), dans diverses villes de USA (1943), à Watts etDétroit (1962), à Los Angles (1992) - pour cette dernière émeute, il faut noter que la communauté chinoise est intervenue violemment pour mettre fin aux pillagesdes bandes d'afro-américains.
En France au début des années 80, l'événement de référence demeurant, dans ce pays, les incidents de l'été 1981 aux Minguettes, un quartier de la banlieue est del'agglomération lyonnaise où près de 250 voitures seront détruites par des jeunes en l'espace de deux mois.
Par la suite, les autres incidents marquants en Franceseront ceux de Vaulx-en-Velin en 1990 et Sartrouville et Mantes-la-Jolie en 1991.
Suite à ces incidents, les violences urbaines vont finir par être perpétrées de façontrès régulière, à plus petite échelle, comme par exemple à Strasbourg ou Rouen lors des fêtes du Nouvel An, ou ailleurs, en Europe, après les matches de football : lehooliganisme ne se développe véritablement en Europe qu'à partir des années 80.
3.
Les cibles des violences urbaines
La violence urbaine vise les équipements et les institutions publiques, et à travers eux, l'Etat et ses représentants.
Les tags ne visent que peu les véhicules privés.
Outre les vitrines des commerces, les trois cibles principales sont :- L'école, il y a énormément de cas de violences scolaires recensés.
Pour éviter ces violences, les académies américaines utilisent des détecteurs de métaux à l'entréede l'établissement- Les transports urbains, dont les fauteuils sont lacérés, les vitres gravées, les portes recouvertes de tags.
La SNCF consacre 5 millions d'euros annuellement aunettoyage de ces tags.- La police et les pompiers souvent pris à partie ou caillassés, déplorant tous les jours des outrages à agent.
Certains ne se sentent pas concernés par le « vivre ensemble », se sentent peut-être rejetés de la société.
L'agression des pompiers est elle une attaque des valeurs lesplus fondamentales de l'organisation sociale.Une poignée de jeunes s'en prennent même aux médecins, aux infirmières : les symboles de l'entraide sociale.II.
Incivilité : une notion difficile à définir1.
Définitions :
a.
étymologiqueL'incivilité s'oppose à la civilité, c'est-à-dire à la politesse.
Le mot de civilité, issu de la « civilitas », désigne l'attitude de ceux qui ont appris à vivre ensemble dans laville et les convenances en usage chez les habitants.
Mais, si on a choisi le terme « incivilité » plutôt que celui d'impolitesse, c'est pour marquer le caractère spécifiquede cette conduite, et aussi de souligner son refus des règles de sociétés.
Ces deux mots renvoient étymologiquement à la même idée : les contraintes culturelles decommunication qu'imposent la vie ensemble, en ville, puisque cette ville, polis (grec) ou civitas (latin), est à l'origine des deux mots.b.
du dictionnaire (Larousse)- Non-respect des bienséances, des paroles de politesse et des compliments d'usage- Insultes, dégradations de lieux publics, violence etc...
Elles s'opposent à la civilité.
Elles perturbent le fonctionnement de la société et peuvent dissuader les individusde s'engager dans la vie de leur cité.2.
HistoriqueCe mot vient du latin "incivilitas" dont la première utilisation remonte à 1426, et est apparu dans la langue française au XVIIème siècle.
Ce terme exprime unmanque de civilité, c'est-à-dire un manque de courtoisie et / ou de politesse, soit en acte, soit en parole.L'apparition du terme incivilities remonte au début des années 1970 aux États-Unis.
Mais, c'est en 1982 que deux chercheurs, Kelling et Wilson, développent, à lasuite du sociologue Erving Goffman, les implications de la notion, en se fondant sur la théorie dite de "la vitre brisée".
En 1993, un chercheur français, SebastianRoché s'intéresse à cette notion au regard de la situation de la délinquance en France.La théorie de la "vitre brisée" :Développée au début des années 1980, cette théorie est fondée sur une image très parlante : si on laisse une vitre brisée dans un quartier, sans réagir, (recherche del'auteur de la dégradation, réparation de ladite vitre...), très rapidement, les actes d'incivilité se multiplient.
Les règles les plus élémentaires de la vie en communsemblent alors pouvoir être ignorées sans conséquence pour ceux qui les bafouent.
Cette "vitre brisée" est donc le préalable à un délabrement du quartier concerné età une montée de la délinquance.3.
Définition juridiqueLes incivilités n'ont pas de définition juridique précise.
Il s'agit d'une notion sociologique avant tout, qui renvoie aux perceptions et aux représentations des gens.La difficulté principale est que cette notion sociologique englobe à la fois des comportements gênants, mais qui ne sont pas pénalement sanctionnés, et d'autres quiconstituent de vraies infractions.
Elles sont à la limite des infractions qui, quant à elles, peuvent vous mener tout droit devant un tribunal.Pour bien comprendre cela, il nous faut d'abord définir les types de peines prévues par la loi :a.
les crimes- Les faits les plus graves que nous pouvons commettre en France sont qualifiés CRIMES et sont punis en règle générale d'une peine d'emprisonnement supérieure ouégale à 10 ans et d'une peine d'amende supérieure ou égale à 10 000 francs.
C'est le cas des meurtres, vols à mains armées, des viols, des attentats, des enlèvements…b.
les délits- Les faits graves que nous pouvons commettre en France sont qualifiés DELITS et sont punis en règle générale d'une peine d'emprisonnement inférieure ou égale à10 ans et d'une peine d'amende supérieure ou égale à 10 000 francs.
C'est le cas des vols de véhicules, des violences volontaires, des vols commis dans deshabitations, de la consommation de produits stupéfiants…c.
les contraventions- Et enfin, les derniers faits sanctionnés par la loi pénale sont qualifiés CONTRAVENTIONS et ne sont punis en règle général que d'une peine d'amende inférieureou égale à 10 000 francs.
C'est le cas du non port de la ceinture de sécurité, d'un excès de vitesse n'excédant pas 40 km/h, des infractions relatives au stationnement…d.
Exemples de peines pour incivilitésDestructions, dégradations ou détériorations :Qualification juridique : DélitPeine : Deux ans d'emprisonnement ou 30 000 € d'amende
- Idem, avec dommage légerQualification juridique : ContraventionPeine : 1 500 € d'amende.
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