Les trois formes de l'intervention sociologique

« le test.

Ce qui n'était jusque-là qu'une pratique de laboratoire, un instrument de vérification, devient un moyen d'intervention du psychologue dans les proces­ sus de formation (par l'orientation) et dans les processus de la production (par la sélection).

Un peu plus tard, on l'a dit déjà, la découverte des relations humaines dans l'industrie est encore le fait des psychologues.

Lewin, théoricien de la recherche active, est également un psychologue de formation et de vocation.

· Ainsi la notion d'intervention, par ses origines, ses hypothèses, ses méthodes et ses techniques est liée d'abord au métier de psychologue.

Cette proposition reste vraie aujourd'hui.

Ceux qui pratiquent l'intervention, telle qu'on va la définir, dans les organisations sociales sont généralement des psycho­ logues qui sont devenus des psychosociologues.

Que font-ils ? Disons, à titre provisoire que leur travail ressemble à une thérapeutique sociale : à la demande d'un « client :.

collectif, on mettra en œuvre des techni­ ques qui vont faciliter un certain changement, en levant certaines difficultés (dans les communications, les rela­ tions humaines, etc.).

Les psychologues ont inventé la technique de l'inter­ vention comme ils ont inventé la technique du question­ naire.

Les sociologues ont adopté la pratique de l'en­ quête ; mais ils restent réticents, ou simplement indiffé­ rents, et parfois même hostiles, devant les techniques d'intervention.

Et ces réserves, ces résistances, exige­ raient déjà une analyse.

Un psychologue, Max Pagès, a proposé une analyse : il montre que les sociologues retiennent la notion de recherche « pure :.

qu'ils oppo­ sent à la recherche appliquée, et que déjà ce tabou, qui protège la pureté de l'acte, est lié à la peur sociolo­ gique de la société.

C'est là une réduction psychologique.

La faiblesse effective du courant interventionniste dans la sociologie, son isolement, sont également liés à l'am­ biguïté du projet.. »