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Les pratiques culturelles des étudiants : état des lieux et analyse

Publié le 23/10/2011

Extrait du document

Sociologie culturelle
 
Les étudiants sont depuis plusieurs décennies un objet d’étude privilégié en France. La définition générique des étudiants désigne tous ceux qui sont inscrits dans un établissement post-secondaire (ou au niveau « tertiaire «) mais cela concerne en France des situations très diverses : élèves des grandes écoles, adultes en reprise d’études, étudiants en BTS etc. A l’heure actuelle, les études portées sur les étudiants s’orientent de plus en plus vers l’analyse des conditions de vie de ces derniers et sur leurs manières d’occuper leur temps libre qui semble être conditionnées par un grand nombre de facteurs tels que les goûts et habitudes liés aux antécédents scolaires, l’origine sociale, les différences d’éducation, les conditions de vie etc. 

« La lecture : La lecture, même si elle a perdu au fil des années sa fonction de distinction sociale, reste une pratique culturelle qui dispose d’une légitimité sociale reconnue.

Néanmoins, encore faut-il distinguer les différents types de lecture qui disposent d’un potentiel de légitimité plus ou moins important. Les étudiants sont de faibles lecteurs de quotidiens, ils lisent plus que la moyenne des français des revues scientifiques ou des hebdomadaires d'actualité, mais aussi beaucoup de magazines de télévision.

B.

Lahire note également que la lecture d'ouvrages, en nombre, en genre et en légitimité, est fortement marquée par le cursus suivi, les appartenances disciplinaires et le sexe.

L'effet de la discipline ou du cursus est plus fort que celui de l'origine sociale.

Les étudiants en lettres entendu ici au sens large, ont un rapport au livre plus fort que ceux des autres disciplines (Matrices disciplinaires de socialisation et lectures étudiantes ). Selon une enquête menée par le ministère de la culture, il y aurait une érosion du lectorat de la presse quotidienne payante depuis environ 25 ans, érosion particulièrement marquée chez les jeunes générations.

Parmi la population étudiante, seuls 10.4% d’entre eux ont déclaré lire la presse quotidienne, c’est quasiment la même proportion qu’en 1997, en revanche, on constate parallèlement une hausse des étudiants lisant rarement ou jamais cette presse (44.4% en 1997 contre 51.7% en 2000).

Les étudiants suivant une formation demandant un suivi de l’actualité économique et politique sont plus lecteurs que dans les autres filières : 31.7% des étudiants en droit et sciences économiques déclarent lire la presse au moins 3 fois par semaine, suivis par les étudiants des classes préparatoires littéraires avec 24.5%.

Cette probabilité est la moins élevée parmi les IUT (17.1%), les formations de sciences et techniques (16.6%) et dans les filières de la santé (14.4%). La préférence des étudiants lecteurs de presse va vers les quotidiens nationaux (62.4% déclarent en lire régulièrement).

La lecture des quotidiens économique est liée au contenu des études et les quotidiens sportifs et régionaux sont principalement lus parmi les formations STS et en IUT. En 2000, 90.5% des étudiants déclaraient lire régulièrement un magazine, 59.9% de ces lecteurs réguliers lisaient des magazines TV (IUT et STS), 40.6% lisaient des hebdomadaires d’actualité, 33.3% des revues d’art, de cinéma ou de musique, 25.4% des magazines scientifiques, 24.4% des magazines féminins, 20.8% des magazines sportifs, 18.1% des magazines économiques et 7.5% des magazines littéraires. La lecture de magazines féminins est la plus répandue dans les filières les plus féminisées (STS tertiaire, lettres et sciences humaines, droit, sciences économiques -sauf dans les classes préparatoires littéraires-) et la lecture des autres magazines est là encore liée au contenu des études, la lecture est ici utilitaire. En ce qui concerne la lecture de livres, là encore la filière influe sur le degré d’investissement dans les lectures scolaires et extrasolaires.

Les étudiants inscrits dans les filières pour lesquelles l’accès aux connaissances passe beaucoup par la lecture s’investissent plus dans les lectures d’études que les autres (médecine, lettres, classes préparatoires. »

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