Les pratiques culturelles des étudiants : état des lieux et analyse
Publié le 23/10/2011
Extrait du document
«
La lecture :
La lecture, même si elle a perdu au fil des années sa fonction de distinction sociale,
reste une pratique culturelle qui dispose d’une légitimité sociale reconnue.
Néanmoins, encore
faut-il distinguer les différents types de lecture qui disposent d’un potentiel de légitimité plus
ou moins important.
Les étudiants sont de faibles lecteurs de quotidiens, ils lisent plus que la moyenne des français
des revues scientifiques ou des hebdomadaires d'actualité, mais aussi beaucoup de magazines
de télévision.
B.
Lahire note également que la lecture d'ouvrages, en nombre, en genre et en
légitimité, est fortement marquée par le cursus suivi, les appartenances disciplinaires et le
sexe.
L'effet de la discipline ou du cursus est plus fort que celui de l'origine sociale.
Les
étudiants en lettres entendu ici au sens large, ont un rapport au livre plus fort que ceux des
autres disciplines (Matrices disciplinaires de socialisation et lectures étudiantes ).
Selon une enquête menée par le ministère de la culture, il y aurait une érosion du lectorat de la
presse quotidienne payante depuis environ 25 ans, érosion particulièrement marquée chez les
jeunes générations.
Parmi la population étudiante, seuls 10.4% d’entre eux ont déclaré lire la
presse quotidienne, c’est quasiment la même proportion qu’en 1997, en revanche, on constate
parallèlement une hausse des étudiants lisant rarement ou jamais cette presse (44.4% en 1997
contre 51.7% en 2000).
Les étudiants suivant une formation demandant un suivi de l’actualité
économique et politique sont plus lecteurs que dans les autres filières : 31.7% des étudiants en
droit et sciences économiques déclarent lire la presse au moins 3 fois par semaine, suivis par
les étudiants des classes préparatoires littéraires avec 24.5%.
Cette probabilité est la moins
élevée parmi les IUT (17.1%), les formations de sciences et techniques (16.6%) et dans les
filières de la santé (14.4%).
La préférence des étudiants lecteurs de presse va vers les quotidiens nationaux (62.4%
déclarent en lire régulièrement).
La lecture des quotidiens économique est liée au contenu des
études et les quotidiens sportifs et régionaux sont principalement lus parmi les formations
STS et en IUT.
En 2000, 90.5% des étudiants déclaraient lire régulièrement un magazine, 59.9% de ces
lecteurs réguliers lisaient des magazines TV (IUT et STS), 40.6% lisaient des hebdomadaires
d’actualité, 33.3% des revues d’art, de cinéma ou de musique, 25.4% des magazines
scientifiques, 24.4% des magazines féminins, 20.8% des magazines sportifs, 18.1% des
magazines économiques et 7.5% des magazines littéraires.
La lecture de magazines féminins est la plus répandue dans les filières les plus féminisées
(STS tertiaire, lettres et sciences humaines, droit, sciences économiques -sauf dans les classes
préparatoires littéraires-) et la lecture des autres magazines est là encore liée au contenu des
études, la lecture est ici utilitaire.
En ce qui concerne la lecture de livres, là encore la filière influe sur le degré
d’investissement dans les lectures scolaires et extrasolaires.
Les étudiants inscrits dans les
filières pour lesquelles l’accès aux connaissances passe beaucoup par la lecture s’investissent
plus dans les lectures d’études que les autres (médecine, lettres, classes préparatoires.
»
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