LES ORIENTATIONS POLITIQUES AU XXe SIÈCLE
Publié le 01/03/2011
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LES NATIONALISMES en france. Le mot et la doctrine sont mis à la mode par Maurice Barrés (1862-1923), patriote chauvin, antisémite, anti-allemand, protectionniste et régionaliste. C'est cependant Charles Maurras (1868-1952) qui fonde le nationalisme « positiviste « par opposition au sentimentalisme de Barrés. Retrouvant les thèmes et les imprécations des contre-révolutionnaires du XIXe siècle (Burke, Maistre, Taine), Maurras condamne la démocratie égalitaire comme anti-naturelle, et prône une monarchie antiparlementaire, anticapitaliste et décentralisée. Son influence fut grande sur la pensée politique française en face du courant marxiste-léniniste grossissant, et d'un radicalisme républicain tenant le milieu (et le pouvoir). L'Action française a trouvé en Maurras un maître à penser particulièrement enthousiasmant mais le mouvement a subi au moins deux crises qui l'ont pratiquement tué : d'une part la condamnation de Maurras par le pape (ce qui a ébranlé la droite catholique), d'autre part le ralliement de Maurras à Pétain et à l'idéologie nationale-socialiste après 1940. Maurras applaudissait par là à la défaite de la République, mais les nationalistes préférèrent la Résistance à ce ralliement. Les principes maurrassiens se retrouvent dans la théorie de certains chefs d'Etat européens, particulièrement Salazar (mort en 1970).
«
l'armée (populaire), la police (populaire), la justice (populaire).
»
Les arguments invoqués officiellement sont la permanence de l'environnement capitaliste (l'Etat disparaîtra quandl'univers sera socialiste, ce qui est aussi une thèse nouvelle) ou l'existence continue d'ennemis intérieurs (explicationdonnée par Mao).
Cependant une nouvelle conception de l'Etat est édifiée parallèlement : l'Etat n'est plus «l'instrument de l'oppression de classe », il est maintenant réhabilité : il est créateur, protecteur, éducateur, il a desfonctions sociales et politiques.
D'autre part il semble admis que « les voies vers le socialisme » sont nombreuses et que toutes ne passent pas parla révolution.
Au XXe congrès (1956) Khrouchtchev admit que la guerre civile n'est pas indispensable, dans les payscapitalistes, pour arriver au socialisme ; il parle de la conquête du pouvoir « par une solide majorité parlementaire ».
De là devait partir un révisionnisme sévèrement stoppé en 1958, comme devait être stoppées les tentatives delibéralisation, ainsi à Prague en 1968.
Pourtant cette nouveauté doctrinale concernant l'avènement du socialisme par les voies légales et parlementairesvenait de la déception de ce que la révolution de 1917 en Russie n'avait pas — comme cela était « prévu » par lathéorie — déclenché des révolutions en chaîne dans tous les pays (théorie de la révolution ininterrompue, enextension et dans un temps assez bref).
Lénine dut donc différer la poursuite de la révolution planétaire et seconsacrer à la consolidation du régime en U.R.S.S.
C'est sur ce point que Trotsky manifesta son désaccord, ce qui le fit d'abord traiter de gauchiste, avant son exil etson assassinat en 1940.
Trotsky (cf.
La révolution trahie) voulait immédiatement et par la subversion réaliser dans lemonde entier la révolution, parce que, disait-il, 1) se limiter à un seul pays, c'est se livrer au risque del'encerclement par les pays capitalistes et d'une reconstruction forcée d'un Etat bureaucratique et militaire, doncd'un retour à l'aliénation politique, 2) renoncer à la révolution internationale, c'est revenir à un impérialisme défensifet à des accords de puissance à puissance avec les Etats capitalistes.
Son espérance en la révolution subversive internationale est actuellement reprise avec des moyens psychologiquespratiques par Mao Tsé-Toung ; c'est la thèse de la révolution permanente et de l'internationalisme révolutionnaire.
LES SOCIALISMES NON LÉNINISTES
D'autres, moins marxistes que rattachés aux socialismes du XIXe siècle, pourraient être assez bien classés commesociaux-démocrates.
Ceux-ci durent faire face à la propagande de la IIIe Internationale dirigée contre eux, etpartout prennent de plus en plus leurs distances envers le communisme soviétique.
Les positions idéologiques sontfloues car ils se veulent marxistes mais ne veulent pas des méthodes et des doctrines du marxisme-léniniste (afortiori du trotskysme).
Les partis socialistes européens participèrent à plusieurs reprises au gouvernement de leursEtats respectifs.
Un néo-socialisme, répudiant officiellement le marxisme (après l'exemple belge, avec Henri de Man et P.H.
Spaak),cherche encore à sortir du vocabulaire marxiste et à repenser sérieusement une réalité sociale et politique qui n'estplus celle de 1850 (Jules Moch, André Philip, en France ; Richard Crossman et les travaillistes en Angleterre, lesocialisme suédois).
Parallèlement les critiques se font plus dures à l'égard des régimes des « démocraties populaires » accusées decacher sous ce titre de propagande, un totalitarisme exactement assimilable aux dictatures de type fasciste (thèselancée par Cari J.
Friedrich).
LE CATHOLICISME « SOCIAL »
Héritière de Frédéric Le Play (1806-1882), auteur de La réforme sociale (1864) et fondateur de la Sociétéd'économie sociale, cette tendance connut bien des nuances (le marquis de La Tour du Pin, Albert de Mun, LéonHarmel, Charles Péguy, Marc Sangnier) et se retrouva dans les nombreux visages de la démocratie chrétienne, aprèssa fondation en 1918 par l'Italien Don Sturzo.
La fondation d'une centrale syndicale chrétienne (la C.F.T.C.
comptaiten 1939, 500 000 adhérents en France) fit apparaître la démocratie chrétienne comme une nouvelle force.
Elle eutbientôt ses penseurs politiques (Maritain, Mounier) et son parti parlementaire (le M.R.P.
en France).
Mais cemouvement fut à la fois attaqué par les chrétiens conservateurs (Bernanos, Mauriac) et noyauté par les extrémistesde gauche (naissance des « chrétiens progressistes » s'apparentant aux' trotskystes).
LES TECHNOCRATES
Dès 1933, avec l'ouvrage de Howard Scott Introduction to technocracy, publié en pleine crise monétaire, l'idée serépand que la politique est affaire de technique.
En 1940, dans The Managerial Révolution l'Américain J.
Burnhaminsiste sur l'avènement d'une ère nouvelle, l'ère des managers, techniciens-dirigeants, responsables réels del'économie.
Une nouvelle science est possible, domaine d'une technique, capable d'organiser et de féconder lamachine politique.
De là l'idée d'un Etat administrateur qu'il s'agit de concilier avec une démocratie authentique, etqui exige d'abord la planification..
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