LES LUMIÈRES DU XVIIIE SIÈCLE

« 1 NTRODUCTION Triomphe de la raison dans le champ scientifique, philosophique et technique, mais aussi lhnites (Kant) de cette même raison: voilà ce que manifeste ce temps,« le plus éclairé qui fût jamais» (Voltaire).

Les Lumières Dans tous les domaines, l'esprit de liberté fermente.

Les bour­ geois conquérants veulent s'assurer la suprématie politique et livrer le combat contre les privilèges traditionnels.

Tout culminera avec le superbe « lever de soleil » (Hegel) de la Révolution française.

Ce siècle est celui des« Lumières», lumières naturelles de la rai­ son guidant les hommes, leur apportant la majorité et l'autonomie.

Ce phénomène des Lumières, loin d'être national, se donne alors comme européen.

Dans toute l'Europe du XVIIIe siècle, une méta­ phore identique suggère l'idée que seul le tribunal de la raison peut guider les hommes vers le progrès.

En décembre 1784, Kant nous propose une définition (devenue célèbre) des Lumières: «Qu'est-ce que les Lumières? La sortie de l'homme de sa Mino­ rité, dont il est lui-même responsable.

Minorité, c'est-à-dire incapa­ cité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui[ ...

] Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement.

Voilà la devise des Lumières )) (Kant , Qu'est-ce que les Lumières ?, in Philosophie de l'histoire, Aubier, p.

83).

Le triomphe de l'esprit scientifique En ce temps où s'impose l'idée d'un tribunal de la raison, quoi d'étonnant à ce que triomphe l'esprit scientifique? Désormais se forge une méthode appuyée sur les faits et s'attachant davantage au comment des phénomènes qu'au pourquoi.

Newton, mort en 1727, marque tout le siècle par les règles de la méthode qu'il énonce.« Je ne forge pas d'hypothèses)), affirmait-il, exprimant ainsi sa défiance à l'égard des suppositions métaphysiques.

Observations; expérimen­ tations, expériences: avec ces maîtres-mots, nous sommes très loin de la déduction cartésienne.

Le siècle des faits et de rbistolre Le XVIIIe siècle est empiriste : il se tourne, fidèle à la méthode de Newton, vers les faits.

C'est à l'observation qu'il demande d'abord de fournir la clef du réel.

Les philosophes des Lumières, en disciples de Newton et de Locke, n'accordent leur confiance qu'à l'expérience:. »