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Les Écoles nationales par Constantin Brailoiu Professeur à l'Académie de Musique de Bucarest L'usage peu à peu, a fait de ces deux vocables accouplés un terme musicologique courant.

Publié le 05/04/2015

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Les Écoles nationales par Constantin Brailoiu Professeur à l'Académie de Musique de Bucarest L'usage peu à peu, a fait de ces deux vocables accouplés un terme musicologique courant. " École " y garde son sens figuré ordinaire ; mais " national " prend là une acception précise, en quelque sorte technique : il désigne, à la fois, une tendance - sinon une doctrine - artistique et l'époque où elle a régné. Il s'agira de définir la tendance. Quant à l'époque, on la circonscrira sommairement en disant qu'elle va du début du siècle précédent au début du nôtre. Les phénomènes précurseurs la prolongent dans le passé, les soubresauts de l'agonie dans le présent, et peut-être vers l'avenir. En une période si longue, la conception du " national " devait nécessairement évoluer et n'y a pas manqué. Vue dans la perspective de l'histoire, elle nous apparaît, à son état de maturité, comme la volonté de certains créateurs de se manifester comme mandataires d'une communauté ethnique : dans la mesure où cette volonté est collective, il est licite de parler " d'écoles ". " J'ai essayé ", proclame Grieg, " en puisant dans la mine des chansons populaires de mon pays, de créer un art national ". Mais avant lui, Glinka bornait son ambition à écrire " une musique où mes chers compatriotes se sentent comme chez eux " ; et après lui, on verra, par exemple, les successeurs de deux grands Tchèques se détourner de l'idéal qui avait enflammé leurs devanciers. Ces trois étapes jalonnent l'évolution dont nous parlions. Pour les deux premières, la musicologie allemande a forgé les définitions " Heimatkunst " (art de la patrie) et " nationale Weltsprache " (langage national universel) ; on pourrait appeler la troisième : le stade de l'abandon ; l'ouvrage parait achevé, des doutes et des scrupules surgissent, la foi chancelle. Le bien-fondé de ces restrictions mentales doit être pesé attentivement. Notons, en attendant, que pour toute nation dont est issue une école dite " nationale ", il s'agit d'une naissance spirituelle ou, pour le moins, d'une résurrection. Russie, Norvège, Finlande, Hongrie, Espagne commencent ou recommencent, dans l'oeuvre de leurs porte-parole, une vie musicale nouvelle. Elles naissent littéralement à la musique de l'Europe moderne, soit que cette Europe, sur le tard, découvre leur art, à l'origine destiné " aux chers compatriotes " seuls, soit que délibérément elles prétendent y conquérir une place. En maints pays avaient déjà fleuri maintes écoles : italienne de violon, allemande d'orgue, etc. Sont-elles " nationales ", à la manière du XIXe, ou imagine-t-on seulement qu'elles puissent l'êtr...

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