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Les doctrines médicales au XVIIIe siècle par Paul Delaunay Membre du Comité international d'histoire des sciences, Le Mans Deux doctrines : le dualisme le monisme, prétendent expliquer les phénomènes vitaux.

Publié le 05/04/2015

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Les doctrines médicales au XVIIIe siècle par Paul Delaunay Membre du Comité international d'histoire des sciences, Le Mans Deux doctrines : le dualisme le monisme, prétendent expliquer les phénomènes vitaux. La première, avec Descartes, reconnaît deux réalités : l'âme pensante, et l'étendue dans laquelle s'inscrit la matière. La matière se meut indépendamment de l'âme. Le corps de l'homme, qui a une âme, et celui des bêtes, qui n'en a point, sont pures machines et se comportent " selon les règles des méchaniques ". De ces principes s'inspirèrent des conceptions divergentes : l'une restituant à l'âme son emprise corporelle, et l'exagérant au point de faire de la biologie un cas particulier de la métaphysique, l'autre considérant que si les " ressorts " peuvent opérer tout seuls, il n'est pas besoin de mécanicien, et l'Homo sapiens ne sera plus, avec La Mettrie, que l'Homme-machine. La première formule est celle de la biologie animiste de Stahl. L'âme immortelle, immatérielle, active, préside au développement et aux opérations de son enveloppe périssable, grossière et passive. Bonne à tout faire, c'est elle, dira plaisamment Cabanis, qui pense dans la tête, respire dans le poumon, digère dans l'estomac, filtre la bile. Pèche-t-elle par erreur, omission. ; C'est la maladie. Son magistère est-il normal ? C'est la santé maintenue ou rétablie ! L'âme stahlienne est l'antique Natura medicatrix spiritualisée. D'aucuns pourtant, malgré la caution de Boissier de Sauvages, répugnent à attribuer à cette âme raisonnante la commande de fonctions dont elle n'a pas conscience, et lui adjoignent un certain principe d'entretien vital. Cette " puissance motrice directrice ", Quesnay l'identifie avec l'âme végétative, legs de la scolastique, et dès lors un peu démodée au siècle des lumières. Encore ne faut-il point se brouiller avec la faculté de théologie. L'animisme duo-dynamiste maintient l'âme pensante, mais la relègue respectueusement au magasin des accessoires et prépose aux fonctions organiques, ad usum medicorum, une âme de seconde majesté, une force animale, comme dit Brieude dans l'Encyclopédie, une puissance (pour ne plus dire âme) que l'école de Montpellier appelle avec Bordeu l'animalité, avec Barthez le principe vital. L'animisme était une constitution monarchique. Le vitalisme de Bordeu et de son inspirateur Lacaze est un fédéralisme. La vie générale est " la somme de toute les vies particulières ". Bordeu scinde les centres de commande. " Le triumvirat, le trépied de la vie " est constitué par " le cerveau, le coeur et le ventricule " qui est le siège des " forces épigastriques ". Au mécanisme à tout faire de l'iatrophysique, il substitue le consensus harmonieux des actions viscérales et particulières. Avec le principe animateur des corps organisés s'affirment la spécificité des actions physiologiques, opposées aux lois mécaniques, et leur finalité. La maladie, écrit Bordeu, est une anarchie ; c'est le principe vital qui rétablit l'ordre. Et si ce mot vous s...
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