LES CIVILISATIONS PRÉHISTORIQUES : Le Paléolithique inférieur
Publié le 26/10/2011
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Les spécialistes continuent à discuter au sujet de l'identité de l'homme de cette période. Peut-on parler à son propos d'Homo Sapiens, ou d'un ancêtre de celui- ci, ou même encore d'un préhominien ? En Europe, les trouvailles correspondant à cette période se limitent à quelques restes, comme, par exemple, la mâchoire de Mauer, trouvée à la base des alluvions du Neckar, et qui date d'avant la troisième glaciation, ou comme le fameaux crâne de Swanscombe.
«
Biface acheuléen.
!Cliché Musée de l' Homme Photo J.
Osterl.
d'un Gravettien, d'un Proto-Solutr éen, d'un Solutréen, d'un Proto-Magdaléni en ou Badegoulien , d'un Inter Solutr éen-Magdal énien, d'un Magdalénien moy~n et
récent et enfin d'un Epimagdalénien dit aussi Epipa léolithique.
Si on songe que l'âge de l'humanité est actuellement
évalué à quelque trois millions d'années, qui est aussi
l'âge des plus anciens outils retrouvés à présent,
on mesure la difficulté d'une nomenclature tout entière
basée sur l'étude d'un outillage dont l'évolution est
particulièrement lente et dont les progrès ne s'enregis trent que sur des centaines de millénaires .
Ce qui
n'empêche que, au cours des temps, on assiste à une
incontestable augmentation de
la complexité des tech niques et des moyens d'action dont l'homme disposait et que, seule, l'étude de ces transformations permet
d 'établir un profil probable de l'histoire humaine de puis ses débuts jusqu 'à la fin des grandes glaciations.
Encore faut-il prendre garde qu'aucune évolution ne
peut être de type linéaire et que deux sociétés connais sant un même niveau technique ne sont pas nécessaire ment contemporaines.
Encore moins si elles sont éloi gnées de longues distances l'une de l' autre .
La multiplication des cultures est en effet un fait
es sentiel de l'évolution de la civilisation, et la diversifica tion des faciès est un phénomène qui s'est produit très tôt, d'où la difficulté de pouvoir cerner avec une préci sion suffisante ce qui a dO se passer .
Le progrès n'est sensible
qu'à l'échelle
des millénaires ; au niveau des
gisements découverts, il n'apparaît pas toujours, d'au tant plus que des cultures disparates ont probablement
existé concurremment, vivant parfois à une relative
proximité les unes des autres , sans pour
autant profiter
des mêmes techniques .
C'est ce qui a continué à se produire au cours des âges et qui continue d'ailleurs
à se vérifier de nos jours , même si les décalages sont
parfois moins sensibles.
Il serait donc vain de se laisser
aller à l'idée d'un progrès continu dont on pourrait,
à la lumière des découvertes de silex, retracer avec mi nutie les différents moments.
DES PRIMITIFS
AU TEMPS DE L'ATOME
ET DES FUS!:ES
Les études préhistoriques , du moins à leurs débuts,
ont surtout été une discipline française.
C' est pourquoi
ce sont les sites français qui ont servi à définir les
grands stades du Paléolithique .
Des confusions en ont
résulté .
Pensant que les systèmes culturels du monde
entier av aient suivi la même évolution que celle qu'on
avait pu étudier en France , dans le sud-ouest du pays
en particulier , on a longtemps voulu faire
entrer dan s
un cadre chronologique qui ne peut guère leur conve nir les cultures préhistoriques de continents qui ont commencé à franchir les diver s es étapes de l'évolution
beaucoup plus tardivement que l'Europe , comme ce fut le cas , par exemple , du continent américain, et sur tout du continent australien qui restèrent is olés jus qu'aux temps modernes et eurent une préhistoire parti culièrement originale.
L'Afrique et l'Eurasie, au
contraire , par leur situation géographique, et par l'ef fet des conditions géologiques du Paléolithique ont
constamment été en contact.
Il a dO y avoir , très pré cocement, un brassage dont l'influence a pu être sensi ble, en certains cas, sur leurs transformations culturel les.
Mais on aurait tort de penser que celles-ci furent
toujours parallèles, quelles que fussent les régions .
Au jourd'hui encore, des populations vivent à un stade
particulièrement primitif dans certaines zones difficiles
d'accès, comme la forêt amazonienne .
Elles sont
pour tant les contemporaines de l'atome et des fusées cosmi ques.
Inversement , c'est se condamner au contresens
que de vouloir se représenter l'existence et le niveau
culturel des hommes du Paléolithique comparables à
ceux des primitifs actuels ou récents, comme les abori gènes australiens ou les chasseurs indiens de la prairie
américaine .
Comment situer chronologiquement des découverte s
en rapport avec les périodes les plus anciennes
de l'his toire de l'art ? Alors que les gisements archéologiques
plus récents sont souvent retrouvés dans des grottes et
offrent à la fouille une stratigraphie continue, des plus
vieux dépôts aux plus récents, les trouvailles se.
rappor tant au contraire aux temps les plus anciens du Paléo lithique inférieur sont, très souvent, faites dan s des gi sements de plein air.
On les fait dans des dépôts rema niés, ou dans des dépôts érodés de terrasses ou de pla teaux qui ne permettent aucune étude stratigraphique ..
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