''Les Bourgeois et prolétaires, deux groupes sociaux antagonistes''
Publié le 16/06/2012
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Cependant l'opposition entre bourgeois et prolétaires ne se limitait pas à la différence entre leurs mode de vie respectifs. Les relations entre ces deux groupes étaient conflictuelles, faites de méfiance, de peur et même de haine. Cela débouchait sur un conflit ouvert, c'est pourquoi on peut parler d'un antagonisme entre bourgeois et prolétaires. Ainsi, pour la plus part des bourgeois, les prolétaires étaient une classe inférieure, composée de gens dénués de sensibilité et d'éducation, et bons seulement a des taches physiques. Il fallait leur apprendre à obéir à ceux qui détenaient le pouvoir et le savoir, c'est a dire les bourgeois. De l'autre côté, pour de très nombreux prolétaires, les bourgeois étaient des profiteurs, des gens qui avaient bâti leur fortune et leur domination sur l'exploitation des travailleurs, comme le montrent certaines caricature de 1919. les prolétaires ont dû d'affirmer à leur façon.
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MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTEKarl Marx, 1848
BOURGEOIS ET PROLETAIRES
Bourgeois et Prolétaires est un extrait du Manifeste du Parti Communiste, essai politico-philosophique écrit par Karl Marx avec la participation de Friedrich Engelsen 1848.S'intéressant aux grandes révolutions de son temps, et accordant notamment une grande importance à l'émergence des sociétés industrialisées et la naissanceparallèle du système capitaliste, il analyse ici leurs conséquences sociales : la bipolarisation de la société et la lutte des classes qui l'accompagne.En effet, à l'inverse de Durkheim qui plus tard verra dans la division du travail un facteur de cohésion sociale, Marx dépeint une société divisée en deux classesantagonistes, aux intérêts divergents et marquée par les conflits, l'exploitation.
Mais selon Marx, les antagonismes sociaux ne sont pas propres aux sociétés industrialisées capitalistes.
Il part du constat suivant : « l'histoire des sociétésjusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes ».
Elles ne constituent pas un phénomène récent et il distingue des premières formes de sociétéshiérarchisées et structurées en classes dès l'Antiquité (plébéiens/patriciens), puis plus concrètement à l'époque féodale.Il décrit ainsi le passage progressif des sociétés féodales aux sociétés capitalistes au cours d'une longue histoire, et tente d'expliquer comment s'est développéle capitalisme au sein de l'ancienne société féodale, et par extension, l'évolution de l'organisation de la sociétéLa société bourgeoise moderne, e comparaison avec la société féodale à laquelle a a succédé, a opéré une transformation révolutionnaire non pas sur la fond carles antagonismes sociaux existent toujours mais sur la forme : conditions d'oppression différentes, lutte différente et donc classes différentes.Il semble qu'elles se distinguent par une simplification de cette opposition car seules deux classes caractérisent les sociétés modernes, la bourgeoisie et leprolétariat.Selon Marx, cette évolution de l'organisation des sociétés (superstructure) repose sur un changement dans le mode de production (infrastructure).
En effet, lanaissance de l'industrie moderne avec les manufactures et le développement de l'économie marchande sont venus peu à peu buter sur des rapports deproduction figés (division de la société en ordres, corporations qui entravaient la liberté du commerce et du travail).
Comme le souligne Marx « les conditionsféodales de la propriété ne correspondaient plus aux forces productives déjà développées.
Elles se transformaient en autant de chaînes.
Il fallut les briser ; ellesfurent brisées ».Autrement dit, les révolutions en terme de production et d'échanges ont révolutionné l'organisation politique.
Et ces dernières n'ont fait que favorisé l'émergence de la classe bourgeoise et centralisé son pouvoir, tant dans les rapports de production que dans les rapportssociaux à travers leur position de détenteurs du capital et des moyens de production.
Elle exerce d'ailleurs son pouvoir explicitement, ce qui la différencie d'unepremière façon des classes opprimantes des sociétés antérieures.
Toute la symbolique qui entourait et masquait par la même occasion les rapportsdominants/dominés s'efface devant l'ascension de valeurs fondamentales comme le profit et la liberté de commerce.
La société est unifiée comme un grandmarché où le travail est soumis au capital, où l'individu devient une marchandise définit par sa force de travail quantifiable.Mais la suprématie économique et politique de la bourgeoisie capitaliste s'exprime aussi à l'extérieur des frontières nationales.
Elle en a d'ailleurs besoin car« des anciens besoins satisfaits par les produits nationaux naissent des besoins nouveaux » ce qui engendre une globalisation des échanges (facilitée par l'essordes moyens de communication) et agrandit son influence et celle du modèle capitaliste à l'échelle mondiale.
La dépendance qui existait déjà au niveau nationalentre villes et campagnes par la concentration de la propriété des moyens de production s'étend donc en une interdépendance entre États qui et fin à leurautonomie économique.
« Elle forme un monde à son image ».La bourgeoisie n'est donc pas une classe stable et les bouleversements permanents de l'économie et des rapports sociaux qu'elle occasionne afin de satisfaireson besoin de débouchés toujours croissants ne sont pas sans conséquences.
Au contraire, ce qui fait l'essence même du système capitaliste, leréinvestissement des profits, le développement illimité de la production, se retournent contre cette classe dans la mesure où ils s'opposent au pouvoir d'achat deplus en plus limité des salariés (notamment à cause de la substitution du capital au travail).
Alors apparaissent régulièrement des crises de surproduction.
C'est d'ailleurs de ce développement incessant de la classe bourgeoise, du capitalisme et à travers les crises qu'il a suscité qu'a émergé, tant quantitativementque qualitativement, la classe opposée : le prolétariat.Et si les bourgeois sont principalement définis par leur statut de propriétaires du capital et des moyens de production, les prolétaires se définissent par le faitqu'ils ne possèdent que leur force de travail.
De cette opposition de place dans les rapports de production naissent les rapports d'exploitation.Les prolétaires « sont une marchandise ».
Pour produire, le capitaliste achète la force de travail du salarié à sa valeur d'échange, mesurée par le temps detravail nécessaire pour qu'il reproduise sa force de travail.Mais le travail dans les usines avec le machinisme ainsi que les salaires toujours plus bas et le surtravail non rémunéré rendent la condition des prolétaires,ouvriers pour la plupart, de plus en plus précaire.Leur exploitation s'exprime notamment par le système de la plus value qui correspond à la différence entre la valeur des biens créés et la rémunération dutravail que les capitalistes s'approprient dans le but de faire accroître leurs profits.
Les travailleurs sont alors dépossédés du fruit de leur travail, et perdent lamaîtrise de ce dernier : on parle d'aliénation économique.Cette exploitation s'exerce également sur le plan politique, tous les pouvoirs étant centralisés autour de la classe dirigeante et l'Etat devenant un instrumentservant ses intérêt : on parle d'aliénation politique.
Il en résulte que la masse éparse que pouvaient constituer les ouvriers vient à se former en un prolétariat unifié contre l'exploitation des capitalistes.
Au fur et àmesure qu'ils augmentent en nombre et que la pression bourgeoise s'intensifie, leurs conditions et leurs intérêts communs les rassemblent, « ils en prennentdavantage conscience » et donnent ainsi naissance a des révoltes et manifestations contre la classe dominante.Mais la portée immédiate de ces formes de rébellions est plus un renforcement de cette conscience qui transforme progressivement cette la masse prolétaire entant que classe en soi, en une classe pour soi qui prendra plus clairement conscience d'elle-même, de ses intérêts, développera une idéologie et s'organisera.Elle n'est au début pas assez forte pour contrer totalement le pouvoir bourgeois capitaliste.Et tandis que la force prolétaire peut parfois peiner à prendre forme et qu'elle doit parallèlement faire face à des conflits et à la concurrence internes à sa classe,elle ne cesse de s'agrandir en nombre.
En effet, on assiste d'un côté à l'effacement progressif des classes moyennes dont l'activité est dépréciée face àl'industrialisation et aux innovations qui l'accompagnent, et qui tendent à rejoindre la classe inférieure.
Et d'un autre côté, certaines tranches des classessupérieures, de la bourgeoisie, se rattachent à la cause prolétaire (exemple des intellectuels).Ce phénomène répond à la loi de la bipolarisation qui efface progressivement l'existence des classes intermédiaires.Il s'agit donc d'une union révolutionnaire par l'association, qui ne peut se faire que par une prise de conscience éclairée d'appartenance à une même classe etdonc à une force politique potentielle.Par cette action, la victoire du prolétariat sur les rapports de production bourgeois est selon Marx, inéluctable.Il prévoit une intensification de la lutte des classes devant nécessairement mener au triomphe du prolétariat et même à la suppression des rapports deproduction capitaliste pour laisser place au socialisme et plus tard, au communisme..
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