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L'époque classique par Dr Bernhard Paumgartner Directeur du Mozarteum de Salzbourg Peu à peu, vers 1600 l'instrument s'était libéré complètement de sa situation subordonnée à l'égard du chant à plusieurs voix.

Publié le 05/04/2015

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L'époque classique par Dr Bernhard Paumgartner Directeur du Mozarteum de Salzbourg Peu à peu, vers 1600 l'instrument s'était libéré complètement de sa situation subordonnée à l'égard du chant à plusieurs voix. L'élaboration d'une " musique instrumentale " autonome, indépendante de la parole, qui découvrait ses motifs et ses formes d'après ses lois propres, est une des grandes réalisations dans l'histoire de l'esprit humain. Il fallait que ce pas fût accompli pour que le seuil du royaume illimité de l'art musical libre nous apparaisse franchi, et frayée la voie qui aboutit au superbe épanouissement de la musique moderne. Une tâche non moins importante de ce XVIIe siècle constructif, sera le façonnement d'un autre mode d'expression, le nouveau " drame musical " et l'universelle adoption de la " basse continue " qui a donné son nom à cette époque. Mais tandis que l'opéra, déjà même au cours de ce siècle, atteignait un haut degré de perfectionnement, la musique instrumentale eut encore à subir un long travail préparatoire avant de revêtir ses multiples formes particulières - la sonate avant tout - destinées à soutenir l'essor de pensées plus élevées. C'est vers la fin du siècle seulement, alors que le souffle de la phrase musicale revêtait plus d'ampleur, sa force expressive plus de souplesse et d'élan, que les grands maîtres apparurent dans les pays d'Europe où l'on exerçait la musique - en Italie, en France, en Allemagne - comme s'ils obéissaient à un décret du destin. Leur esprit allait remplir d'une vie luxuriante ces formes parvenues à maturité ; leur art forger, avec une précision durable en ses effets, ce qui n'avait été jusqu'alors que tâtonnements. Le message le plus grandiose de cette génération d'élite entre les musiciens se révéla en 1685 lorsque, séparés l'un de l'autre par un mois à peine, Georges-Frédéric Haendel et Jean-Sébastien Bach ouvrirent leurs yeux à la lumière. Tout ce que leur époque était capable de produire en intensité musicale, ils l'ont paraphrasé dans leur labeur. Ils sont les sommets radieux qui marquent la fin de cette période riche de forces, de couleurs, de passions. Leur art est la synthèse la plus grandiose de tout ce que la musique avait été jusqu'alors. Une fois encore et d'un seul coup, leur génie amalgamait les plus hautes acquisitions de l'ancien style polyphonique avec le nouvel art de composer, art nettement défini, à la fois mélodique et harmonique. Tels ils se dressent entre deux mondes, gigantesque aboutissement de ce qui avait mis tant d'années à mûrir : une fin, nullement un début. Lorsque, vers le milieu du XVIIIe siècle, Haendel créait ses grands oratorios, Bach ses inimitables modèles de tout l'art du contrepoint dans l'Offrande musicale et l'Art de la fugue, la pulsation de la vie intérieure et de la vie extérieure venait de subir une complète modifica...
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