Léovigied régna de 568 à 586 Roi wisigothique de l'Espagne.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
royauté d'attributs qui la différenciaient des nobles et des citoyens.
Il se présenta à son
peuple, revêtu du manteau royal et assis sur son trône.
Une autre innovation qui déplut
profondément à l'aristocratie fut de mettre à la tête d'importants territoires ses deux fils
Hermenegild et Reccared.
Il ne s'agissait pas d'une division du pays, mais d'une
association au pouvoir qui préparait la succession.
Cette initiative, prise en l'année 573, fut
la cause de plusieurs soulèvements sévèrement réprimés.
À l'ordre politique administratif,
appartient aussi la réforme du code d'Euric.
“ Pour ce qui se rattache à la législation, nous
dit saint Isidore, il corrigea tout ce qui n'était pas bien établi par ses devanciers, ajoutant
un grand nombre de lois nécessaires et éliminant les inutiles.
” On a appelé cette correction
le Codex Revissas. Nous n'en avons conservé aucun manuscrit, mais plusieurs de ses lois
figurent dans le Liber Judiciorum avec la note Antigua et quelques-unes nous ont été
transmises par les manuscrits de la Vulgate. Il n'est pas encore un Code pour les Wisigoths
et les Hispano-Romains, comme l'ont pensé quelques-uns, mais nous pouvons y déceler la
tendance à effacer les différences entre nationalités.
La “ prisca d'Euric ”, qui interdisait le
mariage entre Goths et Romains, était abrogée par l'Antiqua : Sollicita Cura .Suivant cette
même tendance, Léovigild unifie la procédure judiciaire et romanise le droit des héritages.
Une autre loi faisait disparaître la différence de juges et de juridictions entre les deux
peuples qui, d'autre part, continuaient à avoir leur propre droit.
L'idée de l'unité hantait le roi de Tolède.
C'est elle qui le poussa à réaliser l'unification de
son royaume, même dans les pratiques religieuses.
Comme il était arien, ainsi que tout son
peuple d'origine germanique, il décida d'imposer ses croyances sur les trois personnes de
la Trinité à tous ses sujets, ce qui provoqua une opposition générale de la part des
catholiques.
Le roi, alors, convoqua à Tolède un concile d'évêques catholiques et ariens
dans lequel il fit approuver une formule conciliatrice mais au fond hétérodoxe sur la
doctrine de la Trinité.
En même temps, pour donner des facilités à tous ceux qui
voudraient passer du catholicisme à l'arianisme, on décida qu'il n'était pas nécessaire de
renouveler le baptême.
Ce fut un échec complet.
Seul Vincent de Saragosse accepta
l'accord conciliaire ; tous les autres affirmèrent vaillamment leur foi catholique, et les plus
décidés furent envoyés en exil.
Parmi eux se trouvait l'évêque de Mérida, Massona, un
noble wisigoth qui était entré dans l'Église catholique, vrai génie organisateur, fondateur
d'églises, d'hôpitaux, d'ateliers, de caisses économico-sociales, et qui exerçait une véritable
principauté dans son diocèse.
Léovigild eut un intérêt spécial à le gagner.
Trois fois, il lui
envoya ses messagers.
Enfin, il le fit venir en sa présence et se vit obligé de l'enfermer dans
un monastère.
La contradiction éclata même dans la famille royale.
De son premier mariage avec une
femme qui, selon quelques historiens, appartenait à la famille même de saint Léandre et
saint Isidore, Léovigild avait eu deux fils, Hermenegild et Reccared, qui étaient déjà
“ consortes regni ” ou “ duces ” de deux provinces importantes.
Il s'était marié ensuite
avec Gosvinde, veuve de son prédécesseur Atanagild, qui était arienne fervente.
C'est elle
qui maria Hermenegild, le premier des fils de son mari, avec Ingonde, fille du roi franc
Sigebert et de Bruneguilde, fille de son côté d'Atanagild et de Gosvinde.
Comme on le voit,
Ingonde était à la fois petite-fille et belle-fille de Gosvinde, deux raisons pour qu'elle
abandonnât le catholicisme de sa maison d'origine pour embrasser la croyance de sa
grand-mère et de sa belle-mère.
Mais Ingonde ne se laissa point convaincre, ce qui lui attira
la rancune et les mauvais traitements de la reine.
Voyant se répéter l'histoire d'Amalaric et.
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