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Léon XIII 1810-1903 Léon XIII s'est acquis dans l'Histoire la réputation d'avoir été le premier pape du XIXe siècle à essayer de comprendre son époque.

Publié le 05/04/2015

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Léon XIII 1810-1903 Léon XIII s'est acquis dans l'Histoire la réputation d'avoir été le premier pape du XIXe siècle à essayer de comprendre son époque. Son pontificat ne peut pas se résumer à un simple contre-pied de celui de Pie IX. Mais deux tempéraments différents et deux cultures dissemblables donnèrent le sentiment que l'Église passait brusquement de la résistance au mouvement. Or le génie de Léon XIII consista dans une alliance subtile de la souplesse et de l'intransigeance. Favori des modérés et en particulier des Français au conclave, le cardinal Pecci, camerlingue depuis 1877, fut élu au troisième tour. Il n'était pas une figure notable des milieux romains. Né en 1810 dans une famille de petite noblesse du Latium, Vincenzo Gioacchino Pecci entra en 1824 au collège romain de l'Académie des nobles et fut ordonné prêtre en 1837. Jeune clerc de la maison de Grégoire XVI, il se montra soucieux, comme il convenait, de fare una carriera et fut mis à l'épreuve dès 1838 par une nomination comme délogat à Bénévent, puis en 1841 à Pérouse. Dans l'exercice de fonctions administratives et judiciaires délicates en un temps où les aspirations libérales de l'opinion étaient étouffées par le parti des Zelanti (Intransigeants), Joachim Pecci réussit à concilier l'accomplissement de sa tâche avec la démonstration de qualités humaines qui lui valurent une rare sympathie. Son esprit de finesse trouva l'occasion de s'employer avec plus d'ampleur dans la charge de nonce à Bruxelles pour laquelle il fut désigné en 1842. Dans un jeune État dirigé par un prince protestant et que Grégoire XVI avait désiré ignorer pendant longtemps, le nonce Pecci parvint à s'imposer au roi et à affirmer l'autorité de Rome. Toutefois, son habileté se refusa à éviter un conflit sur la question scolaire et il fut rappelé à la demande du roi. Le pape le désigna comme év...
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« dorénavant un intermédiaire capital entre le Souverain Pontife et les pouvoirs publics, la hiérarchie, les fidèles.

Léon XIII, par le canal de leur influence, mit la main sur les esprits et les volontés des catholiques et n'hésita pas à sacrifier le Zentrum à la fin du Kulturkampf en Allemagne, à empêcher Albert de Mun de fonder en France un parti catholique en 1885, à remplacer en Suisse des évêques difficiles aux autorités.

Cette volonté de conciliation dépassa le cadre étroit de l'Europe à l'ouest de l'Elbe.

Une ouverture fut cherchée vers le monde slave par l'envoi d'un représentant au couronnement d'Alexandre III en 1882 et des manifestations d'intérêt pour les Églises chrétiennes d'Orient.

La Grande-Bretagne fut honorée par l'élévation à la pourpre de Mgr Manning en 1879, un rapprochement fut esquissé avec l'Église anglicane et des liens d'estime furent établis avec les Etats-Unis.

Intraitable sur la question romaine, la papauté se donnait à l'extérieur de l'Italie une autorité destinée vraisemblablement, dans l'esprit de Léon XIII, à impressionner celle-ci et à la conduire à trouver les voies d'une entente. Mais la diplomatie subtile de Bismarck et les jeux d'intérêts après sa disgrâce firent pièce au plan du pape : la signature de la Triple Alliance en 1882 et son renforcement dans la Triplice posèrent la monarchie italienne en rivale heureuse auprès des puissances d'Europe centrale. En France, le Ralliement proposé le 12 novembre 1890 par le cardinal Lavigerie suscita beaucoup de trouble dans les consciences et n'amena qu'un apaisement de courte durée. L'affaire Dreyfus relança la lutte anticléricale avec violence. Si le rôle de la papauté sur la scène internationale ne fut pas toujours à la mesure des espérances de Léon XIII, son influence fut considérable dans le domaine doctrinal.

L'apport de Léon XIII consista à instaurer un équilibre entre les refus traditionnels et les adaptations nécessaires.

Plus qu'on ne le vit à l'époque, sur bien des points, il confirma les enseignements de Pie IX.

Il s'éleva contre le libéralisme laïciste et anathémisa la franc-maçonnerie.

Il insista sur le rôle éminent de la dévotion dans la foi et notamment de la dévotion à la Vierge par neuf encycliques successives.

En 1899, il consacra le monde entier au Sacré-C œ ur.

Mais, à considérer les choses plus profondément, on peut dire que Léon XIII, avec un sens rare de l'opportunité, élabora la somme positive du Syllabus. Ainsi, dans le domaine politique, il prit position sur le fondement de la souveraineté (Enc. Diuturnum Illud, 1881), sur le libéralisme (Enc. Immortale Dei, 1885), sur les libertés civiles et politiques (Enc. Libertas Praestantissimum, 1888), sur les devoirs du citoyen envers l'État (Enc. Sapientiae Christianae, 1890).

Sans renier le fond de la doctrine constituce, Léon XIII parvint à “ faire preuve d'hospitalité à l'égard de toutes les légitimes conquêtes de l'esprit humain ” (G.

Goyau).

De même, dans le domaine théologique et intellectuel, il remit l'enseignement et la démarche de saint Thomas à l'honneur.

Il marqua, devant les exigences du rationalisme, que l'Église n'avait rien à craindre de l'Histoire, qu'elle avait le devoir de remonter aux sources de son origine et que Dieu “ n'a pas besoin de nos mensonges ” (Enc. Aeterni Patris, 1879, et Providentissimus, 1893).

Il institua à cet effet, en 1902, une commission biblique et ouvrit aux chercheurs les archives du Vatican. Rien ne reflète mieux la position d'entre-deux propre à l'enseignement de Léon XIII que l'encyclique Rerum Novarum, promulguée le 15 mai 1891.

Le climat social des années quatre-vingts, le développement de l'anarchisme, l'influence croissante du socialisme amenèrent le pape à réagir à la fois en traditionaliste et en novateur.

Il se déclara adversaire du socialisme et de la lutte des classes (Enc. Quod Apostolici, 1878) et réaffirma la vigueur de la. »

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