Leon Battista Alberti par Paul-Henri Michel " Si, dans la théorie, il a surpassé les autres modernes, il a été surpassé, dans la pratique, par un grand nombre d'entre eux.

Leon Battista Alberti par Paul-Henri Michel " Si, dans la théorie, il a surpassé les autres modernes, il a été surpassé, dans la pratique, par un grand nombre d'entre eux. " Ce jugement de Vasari reste valable. Nous pouvons nous associer aux éloges dont il est la conclusion, et aussi aux réserves qu'il implique et qu'il introduit, à condition de les nuancer. Avec Alberti, et grâce à lui, l'esprit de l'humanisme ne se manifeste pas seulement dans la théorie de l'architecture, mais dans l'architecture elle-même. Après Brunelleschi et Michelozzo, mais dès la première moitié du siècle (entre 1440 et 1450), il travaille à Florence. S'il admire les Florentins, auxquels le rattachent ses origines, il leur apporte la nouveauté d'un classicisme " romain " ; et s'il admire son siècle, il se détourne délibérément du passé plus lointain et de formes qui, à ses yeux, ne témoignent que d'un mauvais état social. " Il y a deux cents ans, dit-il, on eut la maladie d'élever des tours " (morbus turrium astruendarum). Il engage enfin l'avenir par ses écrits, par son style justement qualifié de " pictural ", et par quelques anticipations géniales comme les volutes de Sainte-Marie-Nouvelle, conçues et réalisées en 1470, date qui surprend. Alberti fut un grand dessinateur de plans. Vasari lui reconnaît ce mérite : Mostrava assai bene, disegnando, il suo concetto. Mais il ne fut pas un maître d'oeuvre. Ce qu'il conçoit, d'autres l'exécutent : Matteo de Pastis construit pour lui le temple de Rimini ; Bernardo Rossellino le palais Ruccellai. Lui reste étranger à ces t&aci...