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Le XIXe siècle avant Claude Bernard et Pasteur par Jean Fauvet Médecin assistant des hôpitaux, Paris Pour l'historien de la médecine, le XIXe siècle est le grand siècle, le siècle des auteurs classiques.

Publié le 05/04/2015

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Le XIXe siècle avant Claude Bernard et Pasteur par Jean Fauvet Médecin assistant des hôpitaux, Paris Pour l'historien de la médecine, le XIXe siècle est le grand siècle, le siècle des auteurs classiques. En quelques années, une transformation totale a eu lieu et Chançard, utilisant le vocabulaire de la biologie, a pu dire qu'il s'agissait d'une " mutation brusque ". Certes, les dernières années du XVIIIe siècle avaient connu l'aube de cette renaissance médicale : Morgagni avait posé les principes et donné les premiers exemples de la méthode anatomo-clinique ; Auenbrügger avait, au milieu de l'indifférence de ses contemporains, découvert l'examen par la percussion du thorax ; Bichat avait débarrassé les sciences de la vie du carcan des systèmes philosophiques. Mais il a fallu toute une génération pour établir une science nouvelle et rebâtir sur les ruines du passé. Jamais sans doute, dans l'histoire de la médecine, autant de grands hommes ne menèrent ensemble le combat pour la vérité. L'énumération la plus restrictive est déjà longue. En France, ce sont : Corvisart, Bayle, Laennec, Louis, Bretonneau, Andral, Cruveilhier, Bouillaud, Ricord, Pinel, Magendie, Flourens, Larrey, Dupuytren ; en Angleterre : Garrod, Bence-Jones, Corrigan, Parkinson, Hodgkin, Bright, Hutchinson, Addison ; en Allemagne : Frank, Schönlein, Trame, Ludwig ; en Autriche : Semmelweiss et Rokitansky. Il n'est que d'ouvrir un moderne traité de médecine pour retrouver toutes ces grands noms : cirrhose de Laennec, fracture de Dupuytren, albumose de Bence-Jones, mal de Bright, espace de Trombe, etc. Nous disons tous les jours : un parkinsonien, un addisonien. Comment expliquer des progrès aussi étendus dans toutes les branches de la médecine et une telle réunion " d'hommes représentatifs " ? La valeur personnelle des hommes ne suffit pas à expliquer ce changement ; il a fallu aussi une modification absolue des méthodes. C'est d'abord l'abandon définitif des systèmes médico-philosophiques, animisme, vitalisme, humoralisme, dont Bichat disait : "...théories plus souvent nées dans le cabinet qu'auprès du lit du malade, moins fidèles images de la nature que fruits brillants de l'imagination ". La maladie n'est plus liée à d'hypothétiques troubles d'hypothétiques humeurs à fine dyscrasie ; c'est une entité précise due à une lésion bien définie d'un organe ; cette maladie est spécifique, bien délimitée et on commence à en chercher la cause. Les méthodes d'examen se sont transformées : on ne se contente plus d'apprécier le pouls et de mirer les urines ; la percussion est perfectionnée par Corvisart ; Laennec invente l'auscultation et, grâce à la profondeur de son génie, découvre à peu prè...
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