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le socialisme de senghor et Nyéréré

Publié le 06/12/2013

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR 234505515875FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES (FSJP) *********** DEPARTEMENT : DROIT PUBLIC - SCIENCE POLITIQUE POLITIQUE AFRICAINE Master I Sciences Politiques Le Socialisme africain selon Senghor et Nyerere Chargé du cours Docteur Abdou Rahmane THIAM Maitre Assistant Présenté par : Khadidiatou Senghor et collégue ANNEE ACADEMIQUE 2012 - 2013 INTRODUCTION  Au lendemain de leurs indépendances respectives, encore sous l'influence des anciennes métropoles, et en même temps séduits par l'expérience de la Russie dont les apologistes avaient positivement contribué à les débarrasser du joug colonial, les états africains trouvèrent sur leur chemin une Europe socialiste et une Europe capitaliste. Le socialisme exerça sur bon nombre de leurs dirigeants un attrait bien compréhensible ; ou plutôt, le capitalisme sembla, à beaucoup d'entre eux, inapte à résoudre convenablement leurs problèmes, et cela pour des motifs fondamentaux. - « Deux choses essentielles manquent pour un capitalisme africain, avait affirmé Mamadou Dia : l'abondance du capital et une classe bourgeoise désirant prendre des risques ». Mais l'Europe de leur choix se partageait entre le socialisme dit démocratique et le socialisme qualifie de totalitaire. Se rappelant l'enseignement de Gide, pour qui choisir apparaissait non pas comme élire, mais rejeter ce qu'on n'élisait pas, l'Afrique a préféré suivre sa propre voie : la voie africaine du socialisme. Le terme de socialisme africain désigne un ensemble de doctrines et de politiques suivies au XXe siècle par plusieurs dirigeants d'Afrique subsaharienne ayant visé, dans des contextes et dans des optiques très divers, de définir une forme de socialisme spécifique au continent africain. L'expression peut désigner, selon le contexte, les tentatives de théorisation d'un socialisme africain, ou l'ensemble des pratiques politiques, de divers dirigeants politiques et chefs d'État africains, notamment les présidents Léopold Sédar Senghor au Sénégal, Julius Nyerere en Tanzanie, Ahmed Sékou Touré en Guinée,   Kenneth Kaunda en Zambie, et HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Kwame_Nkrumah" \o "Kwame Nkrumah"Kwame Nkrumah au Ghana, ainsi que le leader indépendantiste HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%ADlcar_Cabral" \o "Amílcar Cabral"Amílcar Cabral en Guinée-Bissau. Les modèles des deux premiers cités font l'objet de notre étude. Mêlant les concepts tirés de Marx à une spiritualité inspirée des travaux de Pierre Teilhard de Chardin, Senghor refuse l'athéisme ainsi que la notion de lutte des classes qu'il juge contraire à la tradition africaine d'unanimité et de conciliation. Le président sénégalais théorise un « socialisme existentiel » qui commencerait par assurer aux Africains l'abondance en développant les forces productives. Le socialisme vu par Senghor se marie avec le concept de négritude, qu'il envisage comme étant l'ensemble des valeurs culturelles du monde noir ; pour lui, la victoire de la négritude est celle du socialisme. Pour sa part, s'inspirant des expériences de coopératives agricoles chinoises, Julius Nyerere souhaite favoriser à la fois l'égalité sociale et l'autosuffisance. Il publia en 1967 son plan de développement intitulé la Déclaration d'Arusha, dans lequel il souligne la nécessité d'un modèle africain de développement et qui a constitué la base du socialisme africain tanzanien. Ce modèle fonde la politique de développement social et économique de la Tanzanie sur le concept Ujamaa c'est-à-dire la réorganisation de la société rurale tanzanienne en communautés de base autonomes et autogérées.  Nous avons ainsi deux variantes du Socialisme africain d'inspirations diverses. En effet, pour le juge Kéba Mbaye, Marx en aurait sûrement voulu à ceux de ses disciples qui se seraient refusés à refaire l'analyse à laquelle il s'était lui-même livre, il y a plus d'un siècle et qui prétendraient garder pour la société africaine des années 60, les principes, les lois et les règles qu'il avait découverts. C'est parce qu'en dépit de son génie, explique-t-il, Marx était parti des données géographiques, historiques et sociologiques de son époque pour élaborer sa théorie du Socialisme. C'est ce qu'ont essayé légitimement de refaire quelques doctrinaires africains pour tracer la voie d'un socialisme répondant à la situation et aux besoins de leur pays et de leur continent.  Dés lors, il est important de se demander : quels sont les fondements théoriques du socialisme africain de Senghor et Nyerere ? Ces derniers ont-ils réussi par leur vision socialiste à amener le continent vers la voie du développement politique, sociale et économique ? Répondre à ces interrogations nous amènera à voir d'une part, les voies africaines du socialisme chez Senghor et Nyerere(I), avant de montrer de l'autre, l'originalité et les difficultés de ces aspects du socialisme africain(II). I/ LES VOIES AFRICAINES DU SOCIALISME CHEZ SENGHOR ET NYERERE Elaboré au moment de l'indépendance, le socialisme africain a connu différentes formules dont le socialisme senghorien (A) et le socialisme tanzanien de Nyerere (B). A / Le socialisme négritude, démocratique et spirituel de Senghor  Un des promoteurs de l'unité africaine, Léopold Sédar Senghor élabora une doctrine du socialisme africain. Pour le leader de la décolonisation du Sénégal, le socialisme africain n'était ni le socialisme de l'occident ni celui de l'Est, il tire ses sources des valeurs de la négritude et de l'héritage corrigé du socialisme en Occident. Le socialisme doit être fidèle aux principes du pluralisme et de la diversité. Le socialisme n'est ni fixe ni dogmatique. Il est mouvement et pluralisme. Ce principe, Léopold S. Senghor l'a bien compris, parce qu'il appelle les intellectuels et les hommes politiques africains à « une relecture africaine » du socialisme à partir de leurs propres réalités nationales. En ce sens il  revient à Senghor le mérite d'avoir approfondi et développé le concept de Négritude, d'en avoir tiré une variante du socialisme : le socialisme africain démocratique. En effet le socialisme senghorien combinait deux éléments clef : la démocratie économique et la liberté spirituelle. Par ailleurs Léopold S. Senghor a toujours assumé ses « sympathies marxistes », tout en gardant une certaine distance et méfiance. Le marxisme n'est, pour lui, ni la Bible ni le Coran. Le mot d'ordre est donc de penser en Africains et pour les Africains à partir des réalités africaines. Cette volonté de retour à l'organisation économique et des fraternités d'âges des sociétés africaines traditionnelles témoigne que le socialisme africain est une triple solidarité : « une solidarité sociale », « une solidarité économique » et « une solidarité démocratique ». Les apports positifs de Marx à Senghor sont les points qui apparaissent dans le marxisme com...
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« sur leur chemin une Europe socialiste et une Europe capitaliste.

Le socialisme exerça sur bon nombre de leurs dirigeants un attrait bien compréhensible ; ou plutôt, le capitalisme sembla, à beaucoup d’entre eux, inapte à résoudre convenablement leurs problèmes, et cela pour des motifs fondamentaux.

- « Deux choses essentielles manquent pour un capitalisme africain, avait affirmé Mamadou Dia : l’abondance du capital et une classe bourgeoise désirant prendre des risques ».

Mais l’Europe de leur choix se partageait entre le socialisme dit démocratique et le socialisme qualifie de totalitaire.

Se rappelant l’enseignement de Gide, pour qui choisir apparaissait non pas comme élire, mais rejeter ce qu’on n’élisait pas, l’Afrique a préféré suivre sa propre voie : la voie africaine du socialisme. Le terme de socialisme africain désigne un ensemble de doctrines et de politiques suivies au XX e siècle par plusieurs dirigeants d' Afrique subsaharienne ayant visé, dans des contextes et dans des optiques très divers, de définir une forme de socialisme spécifique au continent africain.

L'expression peut désigner, selon le contexte, les tentatives de théorisation d'un socialisme africain, ou l'ensemble des pratiques politiques, de divers dirigeants politiques et chefs d'État africains, notamment les présidents Léopold Sédar Senghor au Sénégal , Julius Nyerere en Tanzanie , Ahmed Sékou Touré en Guinée , Kenneth Kaunda en Zambie , et Kwame Nkrumah au Ghana , ainsi que le leader indépendantiste Amílcar Cabral en Guinée- Bissau .

Les modèles des deux premiers cités font l’objet de notre étude. Mêlant les concepts tirés de Marx à une spiritualité inspirée des travaux de Pierre Teilhard de Chardin , Senghor refuse l' athéisme ainsi que la notion de lutte des classes qu’il juge contraire à la tradition africaine d'unanimité et de conciliation.

Le président sénégalais théorise un « socialisme existentiel » qui commencerait par assurer aux Africains l'abondance en développant les forces productives.

Le socialisme vu par Senghor se marie avec le concept de négritude , qu'il envisage comme étant l'ensemble des valeurs culturelles du monde noir ; pour lui, la victoire de la négritude est celle du socialisme 1 .

Pour sa part, s'inspirant des expériences de coopératives agricoles chinoises, Julius Nyerere souhaite favoriser à la fois l' égalité sociale et l' autosuffisance .

Il publia en 1967 son plan de développement intitulé la Déclaration d'Arusha , dans lequel il souligne la nécessité d'un modèle africain de 11 Jacques Droz (directeur), Histoire générale du socialisme, tome 4 : de 1945 à nos jours , Presses universitaires de France, 1978, pages 321-346 ; Bernard Charles , Le Socialisme africain, mythes et réalités , in Revue française de science politique , 1965, volume 15, numéro 5 2. »

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