Le siècle des lumières par Pierre Trahard Professeur à la Faculté des Lettres de Dijon Siècle des Lumières, Age of Enlightenment, Aufklärungzeit.
Publié le 05/04/2015
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Le siècle des lumières par Pierre Trahard Professeur à la Faculté des Lettres de Dijon Siècle des Lumières, Age of Enlightenment, Aufklärungzeit..., est-ce un hasard si ce beau nom se répercute comme un écho à travers l'Europe pensante ? On l'a raillé parfois, bien à tort, car il recouvre une réalité, il explique une époque et son rayonnement. Dès le XVIIIe siècle, il est un vivant symbole : " A quoi nous servent nos lumières, si nous conservons toujours nos abus ? " demande Voltaire, qui déclare : " je vois avec plaisir qu'il se forme dans l'Europe une république immense d'esprits cultivés ; la lumière se communique de tous côtés. " Michelet lui fait écho : " Les couches supérieures, au XVIIIe siècle, sont civilisées, éclairées, inondées de lumière. " Le despotisme même d'un Frédéric II, d'un Joseph II, d'une Marie-Thérèse, d'une Catherine de Russie est éclairé. Eclairés, les savants et les philosophes du " Grand Siècle " le sont ; et comme tous prétendent également à la philosophie et à la science, tous le sont également Lumière, " mot-clef ", dit V.-L. Saulaier, puisque " le XVIIIe siècle oppose sa lumière au dogmatisme classique ". Les récents travaux de D. Mornet, de P. Hazard, entre tant d'autres, le confirment avec éclat. Mais le mot ne s'applique ni au domaine littéraire ni au domaine artistique. Sans doute le XVIIIe siècle prétend rénover le roman, le théâtre et la critique, sinon la poésie, et il apporte en pein-ture, en sculpture, en architecture et en musique des conceptions neuves. Toutefois, il ne parle pas des lumières d'un Richardson ou d'un Goldoni, d'un Lesage ou d'un Prévost, non plus que des lumières d'un Marivaux ou d'un Beaumarchais, moins encore d'un Watteau ou d'un Couperin. Tel chef-d'oeuvre, Manon Lescaut, le Neveu de Rameau, le Jeu de l'Amour et du Hasard, ne pose que des problèmes d'esthétique. Sans doute tel autre, Candide, le Mariage de Figaro... est une arme. La littérature, agressive, tantôt se livre à un travail de taupe, tantôt tire ses griffes. Mais le pouvoir central la surveille, la contrôle, la réprime, sans lui faire trop de mal, gentiment parfois. Lutte ouverte ou sournoise, à qui perd gagne. L'édifice social, vermoulu, résiste. Ce ne sont pas les écrivains, même quand Jean-Jacques s'en mêle, qui le jettent bas. Les foyers lumineux et brûlants sont ailleurs. Des Lettres Philosophiques à l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, en passant par l'Encyclopédie et le Contrat Social, ils s'échelonnent comme les feux des bergers au sommet des collines. Car ce qu'on appelle le Siècle des Lumières, c'est d'abord, et presque exclusivement, celui de la philosophie et de la science. Siècle des Lumières, Siècle des Philosophes, c'est tout un ; les deux expressions se confondent au point de rendre le même son. Et comme la science a partie liée avec la philosophie, la lumière...
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