Le siècle des Lumières
Publié le 07/04/2011
Extrait du document
Introduction:
Le XVIIIème siècle en France est couramment nommé le siècle des Lumières car il désigne une période traversée par de profondes mutations intellectuelles, culturelles et scientifiques. Dans de nombreux domaines, notamment en politique, il est considéré comme une époque très progressive qui a mené toute une population à la Révolution. Il est d'usage de considérer que le siècle des lumières débute à la mort de Louis XIV en 1715 et prend fin à la mort de Louis XVI. Ce siècle à, d'une part, mis fin à une monarchie millénaire par la Révolution de 1789, il est par conséquent le témoin de la fin de l'Ancien Régime ; et d'autre part, il marque l'avènement de la première République. Du point de vue économique, il accompagne le développement de la révolution industrielle. Et, en ce qui concerne la pensée, ce siècle a connu les plus grands hommes, les plus grands penseurs, encore très présents aujourd'hui dans les analyses et critiques philosophiques contemporaines : Voltaire, Rousseau, Diderot, Montesquieu, Beaumarchais, Marivaux, Lavoisier… Découvrir ce siècle c'est aussi découvrir les raisons pour lesquelles la France était au XVIIIème siècle et après un modèle pour l'Europe entière. Dans ce dossier sera présenté, en première partie, le contexte politique, économique et social du siècle des Lumières et, en seconde partie, nous nous intéresserons d'avantage aux idées, à la littérature et aux acteurs contemporains de cette période. Nous tenterons de révéler pourquoi ce siècle à marqué un tournant capital de l'Histoire de France. Le contexte historique, politique, social et économique:
A) La régence : La régence est une période durant laquelle un monarque est dans l'incapacité de gouverner (absence, jeunesse, maladie, ...). La gestion du pays est alors prise en charge par une tierce personne. A la mort de Louis XIV en 1715, Louis XV son arrière petit fils alors âgé de 5ans, succède au trône de France. Louis XIV, qui avait prévu le très jeune âge de son successeur, avait fait apparaitre sur son testament un régent : son neveu le duc Philippe d'Orléans. La première mesure prise par le Régent lorsqu'il a pris ses fonctions fut de ramener Louis XV à la Cour de Paris. Le souvenir de la Fronde étant encore douloureux, le régent pensait que faire naître un lien entre le jeune roi et le peuple parisien pouvait peut-être éviter un risque de trouble. Après un passage par Vincennes, de septembre à décembre 1715, Louis XV s'installa donc au palais des Tuileries. Le peuple parisien s'est alors pris d'affection pour ce jeune roi. Un autre acte politique de Philippe d'Orléans fut de redonner au Parlement le droit de remontrance que Louis XIV avait réduit à néant. A ce moment le pouvoir connaissait des faiblesses politiques car les parlementaires se présentaient comme les représentants du peuple. Ils s'opposaient fréquemment au Régent, notamment par des grèves appelées à l'époque « cessations d'activité «. La situation financière catastrophique du pays laissée par louis XIV (notamment une dette de plus de 2 milliards de Livres), est certainement le plus gros problème que doit résoudre le Régent. En effet, les guerres menées ont un coût exorbitant constant. S'ajoute à cela les dépenses énormes de la Cour de Versailles, l'État atteint un déficit budgétaire sans précédent. Pour pallier ces difficultés, le régent est très séduit par les propositions d'un « financier « écossais : John Law, ce qui créa un conflit important avec les parlements. Ce dernier propose, en collaboration avec la banque générale, la création de billets de banque, beaucoup plus pratiques que la monnaie métallique. Il crée, dans le même temps, la Compagnie d'Occident sous forme d'actions. Cette compagnie obtient très vite le monopole de la mise en valeur de la Louisiane et se fait appeler la Compagnie du Mississipi, la Louisiane est alors pensée dans l'imaginaire collectif comme un véritable eldorado. La compagnie absorbe beaucoup d'autres sociétés et change de nouveau son nom pour devenir la Compagnie des Indes, elle détient alors le monopole du tabac. La Banque générale modifie aussi son appellation et devient la Banque Royale. John Law est alors nommé contrôleur général des Finances. Le public présente un véritable engouement quant à l'achat d'actions, cependant, en 1720, Law commet l'imprudence d'émettre une masse considérable de billets sans rapport avec l'encaissement de monnaie métallique. Ce choix économique implique une forte baisse de la valeur des actions ; un vent de panique financière fait alors son apparition et tous les détenteurs d'actions cherchent à revendre ces dernières. Des particuliers sont alors ruinés et la population sera très longtemps méfiante à l'égard du papier monnaie. Le Régent change également les alliances de la France. Il avait noué de solide lien avec l'Espagne des Bourbons qui était non seulement voisins géographiques mais également alliés catholiques. Mais le Régent préféra s'éloigner de l'Espagne et se rapprocher des puissances du nord de l'Europe, comme l'Angleterre et les Pays Bas pourtant protestants. En 1717 la Triple alliance de La Haye, liant la France les Pays-Bas et l'Angleterre est formée. Ce retournement d'alliance du régent ne s'arrêta pas là, en effet, en 1718 une nouvelle alliance innovante est crée avec l'Autriche des Habsbourg. Tout cela inquiète le roi Philipe V d'Espagne qui tente alors de renverser le régent par le duc de Maine. Ce « coup d'Etat « entraîne alors une courte guerre entre la France et Espagne en 1719. La Régence laisse donc au jeune roi Louis XV, lorsqu'il prend le pouvoir en 1723, un royaume à la fois héritier de la monarchie absolue de son arrière grand père et des alliances plutôt instables du Régent. Cet état de fait influença considérablement tout le règne de Louis XV. B) Règne de Louis XV
Après la mort du duc d'Orléans c'est le duc de Bourbon, prince de sang, qui devint le principal conseiller du roi. Pendant que ce dernier termine son éducation, le duc de Bourbon lui cherche une fiancée. Le roi étant réputé de santé fragile il fallait lui en trouvée une qui soit vite en âge de pouvoir lui assurer la descendance. Marie Anne Victoire de Bourbon, alors âgée de trois ans, était sa promise mais son trop jeune âge était un handicap pour l'objectif assigné, alors les fiançailles furent rompues en 1725 et c'est avec Marie Leszczvncka, fille du roi détrôné de Pologne, Stanislas Leszczynski, que furent signés les accords de mariage. À la suite de son mariage, Louis XV, pour diverses raisons écarta le duc de Bourbon du pouvoir et supprima la charge de premier ministre. Il appela alors auprès de lui le cardinal de Fleury son ancien précepteur. Celui-ci commença auprès du roi une longue carrière à la tête du royaume, de 1726 à 1743. Le renvoi du duc de Bourbon marque le début du règne personnel du roi adolescent. Mais celui ci abandonna la quasi totalité du pouvoir au cardinal de Fleury, son fidèle précepteur. Le roi, voulant accomplir au mieux sa tache, commença son règne le 16 juin 1726 en fixant les règles de son gouvernement à son "Conseil d'En Haut" et en réaffirmant sa fidélité à la politique de Louis XIV, son arrière-grand-père : « Mon intention est que tout ce qui regarde les fonctions des charges auprès de ma personne soient sur le même pied qu'elles étaient sous le feu Roi mon bisaïeul. [...] Enfin, je veux suivre en tout l'exemple du feu Roi mon bisaïeul. «. « Je leur [aux conseillers] fixerai des heures pour un travail particulier, auquel l'ancien évêque de Fréjus [le cardinal de Fleury] assistera toujours. « C'est ainsi que de 1726 jusqu'à sa mort, le cardinal Fleury dirige la France aux côtés du roi qui de son coté désire aussi le garder auprès de lui. Les deux hommes sont profondément attachés l'un à l'autre et se vouent une confiance mutuelle. Le Cardinal est alors un homme âgé mais le reste des ministres et conseillers du roi est composé d'hommes plus jeunes. Les changements de ministres sont cependant nombreux mais ils seront ensuite suivis d'une période plus stable. Fleury, qui dirige le pays avec prudence, réussit à rééquilibrer les budgets et à encourager la croissance économique du pays. Il ne parvient toutefois pas à maintenir la paix, et la France fait face à deux guerres : une continentale et une maritime. En ce qui concerne la guerre en mer : l'Angleterre et la France se partage depuis le XVIIème siècle les colonies des Antilles. Les deux pays sont présents aussi en Amérique du nord (Louisiane pour la France et cote Atlantique pour l'Angleterre) et en Inde (dans des comptoirs concurrents). Un conflit inévitable éclate alors en 1740. Au même moment, Louis XV s'allie au roi de Prusse contre Marie-Thérèse, héritière d'Autriche qui elle est soutenue par les anglais, c'est la seconde guerre appelée continentale. Concernant cette guerre continentale liée à la succession du trône d'Autriche, le vieux cardinal Fleury n'avait plus la force de s'y opposer la France entra donc en guerre en s'alliant avec la Prusse. Cette guerre devait durer sept années. Les Français sont d'abord vainqueurs des anglais et, forts de leur victoire, envahissent les pays bas. Cependant, un traité signé en 1748 impose à la France de rendre ses conquêtes. Le peuple estimant s'être battu pour le roi de Prusse est très mécontent d'autant plus que, le coût financier d'une guerre étant important, des difficultés de cet ordre refont surface en France. Il est alors imposé au peuple un nouvel impôt pour y remédier. Cet impôt qui prélevait un vingtième des revenus concernait également les privilégiés du clergé et de la noblesse, habituellement dispensés. La réaction fut immédiate : le parlement et les diverses assemblées protestent et refusent de payer. Le roi finit par céder mais le vent de révolte ne cessa pas pour autant. À la mort du cardinal de Fleury en 1743, le roi avait 33 ans. Il avait connu des années heureuses avec sa reine polonaise qu'il adulait et lui était entièrement dévouée. Cependant, la reine finit par se fatiguer de ces grossesses à répétition, autant que le roi se lassait de l'amour inconditionnel de son épouse. En 1745, Jeanne Poisson, marquise de Pompadour devient la maîtresse du roi, il a alors 35 ans. Fille de banquier, elle est roturière, belle, cultivée et intelligente. Cependant, elle se mêle très vite de politique ce qui valu a cette favorite éclairée de nombreux pamphlets, dessins et rumeurs obscènes. En 1756, suite à diverses stratégies géopolitiques, Louis XV se trouve engagé dans une nouvelle guerre maritime contre les Anglai dans les colonies. La France est battue en Amérique du Nord et en Inde. Les français sont également battus en Europe centrale par Frédérique II. Cette guerre oppose aussi l'Autriche et la Prusse et par le jeu des alliances, la plupart des pays européens et leurs colonies se sont retrouvés en guerre. Le début de la guerre est généralement daté en 1756 mais cet affrontement a débuté plus tôt dans les colonies d'Amérique du nord. En 1758, Madame de Pompadour conseille alors Louis XV de faire appel à Choiseul en tant que secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. Choiseul est un seigneur Lorrain. Il ne réussit pas à redonner la victoire à la France mais il limite les dégâts lors des négociations du traité de Paris en 1763. Ce traité marquant la fin de la guerre de sept ans stipule que la France doit abandonner le Canada et toute la rive gauche du Mississipi à l'Angleterre (la rive droite devant être cédée aux espagnols), néanmoins, les qualités de négociateur de Choiseul permettent à la France de conserver ses iles aux Antilles. Point géographique crucial car le sucre est une source importante de revenu en France. La signature de ce traité rend toutefois Choiseul amer. Pour redorer son blason, il décide d'annexer la lorraine à la France et d'acheter la corse à la république de Gènes. Malgré une situation économique convenable, une crise politique traverse la France. Certains parlements, notamment celui de Bretagne, se révoltent contre l'autorité royale. Cette révolte se poursuit dans d'autres régions et très vite le parlement de Paris s'oppose lui aussi au roi. En 1770, dans ce contexte de contestation, Louis XV renvoie Choiseul et confit le secrétariat d'Etat aux affaires étrangères à l'abbé Terray. Ce dernier instigue une profonde réforme de la justice. Cette réforme, imposée par l'Edit de février 1771, consiste à démembrer le parlement de Paris au profit de six conseils supérieurs ; ce qui implique que les magistrats ne dépendent plus du parlement (émanation du peuple) mais sont dorénavant nommés par le roi. Et cette réforme s'applique à tous les parlements de province qui ont pris fait et cause pour le parlement de Paris lors de son « insurrection «. Dans le même temps, Terray tente de réduire le déficit budgétaire (impôts supplémentaires, réduction des rentes, emprunts forcés…) ce qui le rend lui et la royauté, très impopulaire. Cependant, la révolte parlementaire semble contenue. C'est dans ce contexte de crise politique latente où l'opposition parlementaire est en apparence vaincue que meurt de la variole Louis XV en 1774. Cependant, les guerres perdues, la crise politique, les difficultés financières du pays impliquent que l'institution monarchique est discréditée et critiquée. C) L'avènement de Louis XVI C'est à 19 ans que Louis Auguste devient roi de France. Il est marié à Marie-Antoinette, fille de l'impératrice Marie-Thérèse, souvent surnommée « l'Autrichienne « (puis « l'Autruchienne «) elle est particulièrement impopulaire. La tâche de résoudre la crise financière pèse sur le jeune Louis XVI, peu préparé pour le pouvoir. Le roi fait d'abord appel à Turgot pour tenter de redresser la situation financière du royaume. Ce dernier décide de mener une politique d'économie budgétaire sans augmenter les impôts. En 1776, il présente au Conseil royal son projet d'abolir la corvée, les monopoles commerciaux et l'imposition de la noblesse, mais le désaccord des privilégiés le pousse à renoncer et à démissionner. Jacques Necker est alors engagé pour s'occuper de l'économie du pays mais il est à son tour écarté du gouvernement à cause de la publication de son Compte-rendu. Ce document révèle la description financière du royaume et déplait fortement aux représentants. Necker est remplacé par Joly de Fleury puis par Ormesson et enfin par Calonne qui lui aussi est remplacé par Loménie de Brienne après avoir présenté au roi son projet de réforme des finances. Pour rétablir la position Française, après la perte des colonies, et soucieux de prendre la revanche de la France suite au désastreux traité de Paris de 1763, le roi constitue une armée marine qui rivalise pour la première fois depuis la guerre de Succession d'Autriche (quarante ans auparavant) avec celle de l'Angleterre, notamment lors de la guerre d'Indépendance des États-Unis. Louis XVI joue un rôle important dans la modernisation de la Marine française. Il signe notamment un traité d'amitié avec Benjamin Franklin pendant que des aristocrates, comme Lafayette ou Rochambeau, s'engagent dans des mouvements de libération. Les français apportent une aide cruciale à Gorges Washington. D'ailleurs, selon l'historien de la mer André Zysberg : « C'est un roi géographe qui se passionne pour la mer ; il lit avec passion les récits de voyage, s'informe sur les techniques nouvelles de navigation. Il développe un programme de construction, augmente les crédits de la flotte de guerre, améliore les conditions de vie des matelots, sujet crucial à l'époque ; il promeut au mérite, contre la tradition, les chefs d'escadre issus de la guerre d'Amérique. « Mais cette politique menée également aux Indes et en Europe crée une nouvelle fois un gros déficit budgétaire. Et cette crise financière n'est pas malheureusement pas isolée car une crise morale la suit de près. En effet, les débordements de la Cour, la baisse des revenus agricoles et le problème des réformes financières accentuent le mécontentement populaire. Ces mécontentements sont d'ailleurs illustrés dans des oeuvres comme Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Le roi mal préparé à supporter les problèmes sociaux et économiques ne sut pas faire face aux colères du peuple et à cette montée révolutionnaire. Brienne fut renvoyé et Necker rappelé. Le 17 juin 1989, les communes se transforment en Assemblée Nationale, la révolution est en marche. Un mois plus tard Louis XVI décide de renvoyer une seconde fois Necker et de s'entourer du baron de Breteuil, un contre révolutionnaire. Les parisiens se sentent alors provoqués, ce qui entraina les événements révolutionnaires de juillet notamment la célèbre prise de la Bastille. Après la prise de la Bastille, le roi rencontre le maire de la nouvelle municipalité et accepte la cocarde bleue et rouge. Par cette visite et ce geste, le roi montre sa volonté de faire la paix avec le peuple. Dès lors, l'abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen sont adoptée. Mais ce n'est que deux mois après avoir pris ces décisions que le roi signe les décrets suite à une foule parisienne exigeant le transfert de la famille royal à Paris au Palais des Tuileries. Le roi accepte la constitution de 3 septembre 1791, il n'est donc plus le roi par la grâce de Dieu mais devient le roi des français, il n'est plus souverain de droit divin mais en quelque sorte une sorte de chef, il devient le premier représentant du peuple de France. En avril 1791, une grande manifestation bloque l'entrée du Château. Le roi se décide alors de quitter la ville de Paris avec sa femme, sa soeur et ses deux enfants, mais il est arrêté à Varennes-en-Argonne le lendemain. Il a été reconnu par le tenancier de l'auberge dans laquelle toute la famille se reposait du voyage. Louis XVI avait rédigée une déclaration à tous les Français dans le but d'expliquer ce départ, et l'avait laissé aux Tuileries, mais Lafayette et l'Assemblée ont bloquée sa diffusion. Dans cette déclaration Louis XVI accuse les Jacobins et leur emprise croissante sur la société française, il y explique également sa volonté d'une monarchie constitutionnelle avec un exécutif puissant, il commente son sentiment sur la révolution et la critique mais ne rejette pas les réformes importantes comme l'abolition des ordres et l'égalité civile. L'épisode de la fuite à Varennes renforce l'idée d'en finir avec la monarchie surtout lors de l'épisode de la fusillade du Champ-de-Mars (petite guerre entre les forces de l'ordre et le peuple). Un mouvement important parmi les révolutionnaires commence à réclamer le départ du roi. Les Cordeliers rédigent plusieurs pétitions contre lui, les Jacobins décident de les suivre. Une partie de leurs membres créent le club des Feuillants (opposant au renversement du roi). Le jeu politique complexe des années qui suivent conduisent à la dégradation des rôles du roi. Le pays subit de très fortes tensions. Les récoltes sont bonnes, mais la politique libérale conduite par l'Assemblée entraîne une pénurie alimentaire et de nombreuses émeutes éclatent. Et tout cela se met en place malgré des réserves souvent excédentaires. En plus de ces tensions, la guerre est le principal facteur des difficultés de la monarchie. Cette guerre voulue par tous les partis et acceptée par le Roi envisage la défaite des Girondins comme l'occasion de rétablir un régime moins révolutionnaire. Les défaites de l'armée française entraînent le vote de décrets plus radicaux auxquels le roi impose son désaccord ce qui engendra débats et menaces des armées étrangères. La suspension du roi est donc décrétée par l'Assemblée législative le 10 aout 1792. « La royauté est abolie en France « et « l'An I de la République française « commence en septembre 1792 décrétée par la Convention nationale. Louis XVI perd alors tous ses titres, il est appelé Louis Capet. Considéré maintenant comme un citoyen ordinaire, il est jugé et déclaré coupable, par une grande majorité des votants, de « conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l'Etat « Puis, cette fois ci avec une petite majorité, il est condamné à mort au manège du château des Tuileries. Louis XVI écrit alors à la Convention pour réclamer un délai de 3 jours (afin de se préparer à la mort), et la permission de communiquer librement avec sa famille. Ce délai lui est refusé, mais il peut faire ses adieux à sa famille et se confesser auprès d'un prêtre assermenté, l'abbé Henry Edgeworth de Firmont. Louis XVI est guillotiné le lundi 21 janvier 1793 à Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). L'acte de décès de Louis XVI est rédigé le 18 mars 1793. Voici ce que dit le texte : « Du lundi 18 mars 1793, l'an Second de la République française. Acte de décès de Louis CAPET, du 21 janvier dernier, dix heures vingt-deux minutes du matin ; profession, dernier Roy des Français, âgé de trente-neuf ans, natif de Versailles, paroisse Notre-Dame, domicilié à Paris, tour du Temple ; marié à Marie-Antoinette d'Autriche, ledit Louis Capet exécuté sur la Place de la Révolution en vertu des décrets de la Convention nationale des quinze, seize et dix-neuf dudit mois de janvier, en présence 1° de Jean-Antoine Lefèvre, suppléant du procureur général sindic du département de Paris, et d'Antoine Momoro, tous deux membres du directoire dudit département et commissaires en cette partie du conseil général du même département ; 2° de François-Pierre Salais et de François-Germain Isabeau, commissaires nommés par le conseil exécutif provisoire, à l'effet d'assister à ladite exécution et d'en dresser procès-verbal, ce qu'ils ont fait ; et 3° de Jacques-Claude Bernard et de Jacques Roux, tous deux commissaires de la municipalité de Paris, nommés par elle pour assister à cette exécution ; vu le procès-verbal de ladite exécution dudit jour 21 janvier dernier, signé Grouville, secrétaire du conseil exécutif provisoire, envoyé aux officiers publics de la municipalité de Paris cejourd'huy, sur la demande qu'ils en avaient précédemment faite au ministère de la justice, ledit procès-verbal déposé aux Archives de l'état civil ; Pierre-Jacques Legrand, officier public (signé) « Contexte économique:
Ce siècle est une époque de croissance économique. Les guerres, les famines, les maladies, comme la peste entre autres, et les rendements agricoles augmentent. Le commerce et l'économie coloniale, fondé « grâce « à l'esclavage des nègres, enrichissent la métropole. Le corps des Ponts et Chaussées, créé en 1733, donne à la France le meilleur réseau routier d'Europe. La marine marchande compte plus de 3 000 navires qui assurent un commerce avec l'Afrique, l'Amérique et les Indes. La population du royaume passe de 21 millions en 1700 à 28 millions d'habitants, de plus l'industrie française occupe la deuxième place en Europe pendant la même période. Cependant, le XVIIIème siècle voit s'accroître l'écart considérable entre les paysans, restés dans la misère, et les rentiers, avantagé par la des hausses des prix et dont les revenus sont plus orientés vers la consommation de produits de luxe ou la spéculation que vers l'investissement. Dans un contexte de forte inflation, les ouvriers agricoles et les artisans arrivent difficilement à survivre. La majorité des paysans, soumit aux impôts, taxes etc., essaye de survivre. De plus la noblesse ne paye pas, entre autres, d'impôts sur les terres ce qui n'encourage pas les performances économiques du pays. Au milieu du siècle, plusieurs ministres tentent d'établir une égalité plus juste au niveau des impôts, en particulier sur les terres, mais en vain : les privilégiés s'y oppose et le roi cède à ces oppositions. Sous Louis XV, la Régence, sur le plan économique, est une période de vitalité et d'expérimentations. Mais l'échec du système Law et les réticences qui suivent concernant le crédit et l'investissement ralentissent la modernisation de l'économie. Comme nous avons vu dans la partie précédente à la mort de Louis XIX, les caisses de l'Etat sont vide et John Law propose donc de créer une banque qui met en circulation du papier-monnaie. Malgré une banqueroute retentissante favorise les échanges et les fortunes nouvelles. Avec l'aide des contrôleurs généraux des finances Michel Robert et surtout Philibert Orry parvint à stabiliser la monnaie française et finit par équilibrer le budget du royaume. L'expansion économique était au coeur des préoccupations du gouvernement, les voies de communications furent améliorées. Au milieu du XVIIIème siècle, la France s'était dotée de l'infrastructure routière la plus moderne et la plus étendue du monde. Ce qui permit au commerce d'être stimulé, avec l'aide du Conseil du Commerce. Le commerce maritime extérieur de la France grimpa de 80 à 308 millions de livres entre 1716 et 1748. Cependant, Colbert avais émises des lois qui ne permirent pas à l'industrie de profiter pleinement de ce progrès économique. Sous Louis XVI quelques années plus tard, le blocage systématique des réformes par la noblesse et le haut-clergé est le problème politique majeur mais le déficit croissant en est le problème économique principal. Le coût de la cour, celui des travaux publics de modernisations (des routes par exemple) et l'endettement lié à la Guerre (soutien aux Etats Unis) rendent cruciale la question de la Dette. Les évolutions culturelles: arts, littérature et philosophie Les salons parisiens sont les centres culturels de la France. Ils sont souvent tenus par des femmes comme la Duchesse du Maine, Mme de Lambert où encore Mme Geoffrin. C'est là que se réunissent les “beaux esprits”, tel que Fontenelle, d'Alembert et Condorcet. Les salons étaient gouvernés par des personnes qui invitaient les savants chez elles en fonction des sujets abordés, mais aussi en fonction de la personnalité des hôtesses : par exemple, chez Madame Geoffrin, on ne recevait que des célébrités littéraires et philosophiques, tels que Diderot et Marivaux… Ce sont des salons où l'on aime discuter et débattre des idées souvent défendues dans des ouvrages. Finalement, le véritable objet de ces rencontres est de trouver les moyens de contribuer au bonheur de l'homme, grâce au progrès et au nouvel humanisme naissant. On sait aujourd'hui que la Révolution française a commencé grâce et dans ces salons car les discussions ont beaucoup influencé l'opinion publique: les ministres aussi écoutaient les discours éclairés des philosophes sur la politique et la culture. La fréquentation des salons était plus ou moins abondante en fonction des sujets exposés. D'autres cafés-salons littéraires existaient également, par exemple Montesquieu fréquentait le Café Laurent, qu'il cite d'ailleurs dans les Lettres persanes. Les cafés littéraires sont des lieux de rencontre où l'on parle de littérature et où l'on échange des idées. Le rôle des cafés à cette époque était d'avoir une meilleure réputation et c'est à cette fin que l'on invitait l'élite des philosophes et des écrivains. Les personnes présentes pouvaient alors s'instruire et en plus donner leurs opinions sur la vie politiques, sociale et économique du pays. Le café Procope fut probablement le premier endroit public de ce genre. Créé en 1686 par Francesco Procopio Dei Coltelli, ce lieu, d'un genre nouveau, fut fréquenté par Voltaire, Rousseau et Diderot, pour ne citer que ceux-là. Pour d'autres, le premier café littéraire a été le café de la Place du Palais-Royal, fondé en 1681, et qui deviendra en 1715 le café de la Régence. A la mort de Louis XIV, l'esprit critique se développe dans tous les domaines de la société comme dans le champ de la religion, la science, la politique… Cette liberté dans la philosophie des Lumières donne place à une sensibilité nouvelle qui envahit les arts : « plus de grâce, et moins de majesté. « La « querelle des Bouffons « oppose à la musique classique française, la vivacité de l'opéra italien. L'architecture rococo, issue du style baroque, profuse ses courbes et ornements. Ce style touche principalement la peinture et l'architecture. C'est le style dominant sous Louis XV, et il aura des conséquences sociales, l'élégance et les beaux objets deviennent plus accessible. Boucher, Watteau et Fragonard, sont les peintres les plus représentatifs du mouvement rococo. Le style néoclassique apparait peu de temps après, il nait à Rome lors de la redécouverte d'oeuvre après la reconstruction de Pompéi. Il recommande le retour aux valeurs riches et simples de l'Antiquité. David, Gros et Vien sont les artistes-peintres les plus célèbres de ce style. Les tableaux de Watteau, Boucher et Vernet parlent au coeur au sens de sensibilité. Et cette sensibilité nouvelle lance un élan de plaisir et bonheur. La question du bonheur et de l'amour se développe chez les auteurs et/ou philosophes des Lumières. « Le bonheur est une idée neuve en Europe « nous affirme le critique Paul Hazard, pour Voltaire le bonheur est le fruit du travail tandis que pour Rousseau, il coïncide avec le sentiment et la vertu. Enfin pour d'autres, plus libertins, le bonheur réside dans le plaisir sensuel. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un bonheur sur cette terre et non plus un bonheur au "ciel"; la morale devient un sujet primordial que les philosophes prétendent retirer à l'exclusive autorité de la religion. Lors de ce siècle, il s'agit aussi de réconcilier la passion et la raison, le coeur et l'esprit. « On déclame sans fin contre les passions ; on leur impute toutes les peines de l'homme et l'on oublie qu'elles sont aussi la source de tous les plaisirs « se plaint Diderot dans ses Pensées philosophiques. Mais cela parait difficile Les Egarements du coeur et de l'esprit de Crébillon et le héros de La Nouvelle Héloïse affirme « que c'est un fatal présent qu'une âme sensible [pour un homme car] son coeur et sa raison lui seront incessamment en guerre, et ses désirs sans bornes lui prépareront d'éternelles privations «. En outre, l'amour reste souvent une passion fatale. Au théâtre cependant, l'amour parait plus souriant et plus heureux. C'est le sujet principal des comédies de Marivaux. Ce dramaturge révèle les hasards et les jeux du sentiment. En 1720 il se retrouve ruiné par la banqueroute de Law et se lance dans une brillante carrière théâtrale. Il fait alors jouer au Théâtre Italien entre autre Arlequin poli par l'Amour, La double Inconstance, L'Ile des Esclaves et Le Jeu de l'amour et du hasard. Marivaux s'attache à peindre l'amour, sa naissance, ses surprises, ses obstacles avec finesse. Il énètre les coeurs et les esprits, et il joue du langage. Le Jeu de l'amour et du hasard est une comédie en prose en trois actes. Elle remporte un franc succès au Théâtre Italien et a même l'honneur d'être présentée au roi à Versailles. L'amour, ses effets et ses origines sont le sujets de la pièce mais ils sont transfigurés pas la magie de théâtre. Des masques cachent des visages et révèlent les coeurs. Entre mensonge et vérité, le double jeu, qui multiplie les doubles sen, trouve un langage secret, celui du sentiment. Le théâtre de Beaumarchais, lui aussi, met en scène les efforts de l'amour contrarié comme dans Le Mariage de Figaro. Beaumarchais fut horloger, maître de musique, homme d'affaires, diplomate, agent secret et enfin dramaturge et dans son oeuvre, il combine allégrement billets, mensonges, déguisements, fuites, cachettes, soufflets, baisers et quiproquos, c'est véritablement une comédie d'intrigue. Mais c'est également une comédie satirique. La justice est ridiculisée, la condition des femmes y est évoquée "traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes". Les injustes privilèges de la société féodale sont dénoncés : "vous vous êtes donné la peine de naître rien de plus "Le Mariage de Figaro n'est certes pas une pièce révolutionnaire, mais elle justifie sans doute le mot de Beaumarchais : "qui dit auteur dit oseur". Le siècle des Lumières, de culture raffinée se découvre une passion pour la nature. Pas une nature abstraite ou philosophique mais une nature vivante, de lumière et de forêts. Certes, les naturalistes comme Buffon ou le philosophes Hollandais Spinoza étudient la nature mais il s'agit maintenant de l'aimer, de s'y plaire, de s'y abandonner. Les natures mortes, celles du peintre Chardin par exemple, mais surtout les paysages animés, parfois tourmentés de Vernet, Robert, Valenciennes sont beaucoup plus qu'un mode éphémère, ils sont un signe des temps, une transformation du sentiment qui unit l'homme au monde qui l'entoure. La nature est sans aucun doute le thème dominant de Rousseau. Surtout dans Les Rêveries du promeneur solitaire, la nature est un lieu privilégié où l'homme coïncide avec son âme, son repos et son bonheur et dans La Nouvelle Héloïse où il peint les charmes des montagnes et des lacs. Il s'agit de lettres de deux amants, "Le style rebutera les gens de gout ; la matière alarmera les gens sévères ; tous les sentiments seront hors de la nature pour ceux qui ne croient pas à la vert. Il doit déplaire aux dévots, aux libertins, aux philosophes ; il doit choquer les femmes galantes, et scandaliser les honnêtes femmes. A qui plaira-t-il donc ? Peut être à moi seul." Nous prévient Rousseau en sa préface. Mais certes non, ce roman épistolaire connut, au contraire un franc succès. Cette oeuvre réunit curieusement une manière philosophique, autobiographique et romanesque à la fois. En effet les dissertations morales sur la nature et la culture sont nombreuses, et elles révèlent la pensée de l'auteur du parlement de Paris. En même temps, le récit évoque bien son amour profond pour Sophie d'Houdetot, "le premier et l'unique de toute ma vie" confie Rousseau, un amour qu'il sublime sans doute par l'écriture. Mais c'est surtout le roman romanesque par excellence : tendresse, désir, exaltation sont le climat général du roman. Ce siècle offre aussi des sensations nouvelles. La renaissance de la poésie vers la fin du siècle, qui cultive souvent le goût de la nature, accorde une place importante à un sentiment plus rare en ce siècle : la mélancolie. "Viens, je me livre à toi, tendre mélancolie", soupire l'abbé Delille dans Les Jardins ou l'art d'embellir les paysages, Mme de Rolland en fait également l'apologie dans son essai De la mélancolie : "La douce mélancolie que je défends n'est jamais triste." Quant à Diderot, il évoque "le spleen ou les vapeurs anglaises", une sorte de tristesse "originale", appelée à une grande fortune au siècle suivant, avec Baudelaire. Diderot marque un tournant dans la sensibilité. Pour lui, "la poésie veut quelque chose d'énorme, de barbare et de sauvage". Une des grandes nouveautés du siècle, c'est aussi le goût des ruines, et parfois le retour à un néo-classicisme favorisé par les récentes découvertes archéologiques à Pompéi. Diderot les considère donc, Chénier se remet à l'école des Anciens, et Volney rédige un essai sur Les Ruines. Mais on demande des sensations encore plus fortes. Les doctrines occultes, le spiritisme et l'illuminisme, inspirent la grande vague du fantastique au siècle suivant, mais pour le moment, le roman de Cazotte, Le Diable amoureux. Le libertinage offre aussi des sensations extrêmes : Diderot et Sade pour les plus audacieux, savent les prodiguer. L'essentiel des oeuvres de Sade réside dans des romans ou des essais où triomphe le libertinage mais beaucoup de ces ouvrages, écrit en prison où il est incarcéré pour crime de sodomie en 1778, ont été détruits par la police de l'Empire : Les infortunes de la vertu, Les Crimes de l'amour. Sade est née sous le siècle des Lumières et vit une quinzaine d'année dans le XIXème siècle, c'est donc un héritier des Lumières, et il écrit en philosophe. Ses oeuvres afflux dialogues, démonstrations et expérimentations, qui constituent une pensée visant à définir l'homme de la cité. Reprenant les thèses de Condillac, il affirme que toutes nos idées nous viennent des sens, y compris l'idée de Dieu, car "la crainte fit les dieux, et l'espoir les soutint". Produit par la nature, et non par quelque dieu, l'homme est donc déterminé physiquement par elle, mais libre moralement vis-à-vis d'elle. La philosophie de Sade débouche sur une morale radicale, dont les conclusions choquent bien souvent. Cependant sa morale, immorale si l'on veut, est remarquablement lucide et raisonnée. "Osons arracher le voile : le besoin de foutre n'est pas d'une moins haute importance que celui de boire et de manger, et l'ont doit se permettre l'usage de l'un et de l'autre avec aussi peu de contraire." Le plaisir sexuel est tout à fait naturel pour Sade, il est débarrassé de toute nécessité psychologique, car "l'amour n'est qu'un préjugé national" et également de toute perspective génésique, d'où l'éloge de la sodomie. Les Lumières diffusent ainsi des idées nouvelles par le biais des philosophes. Ces idées se construisent en opposition aux principes de l'autorité et de la tradition, et se fondent sur la seule liberté de l'esprit critique. C'est la raison qui guide maintenant les philosophes et non plus la foi au sens de la religion catholique. Cette raison est empirique : elle s'appuie sur l'expérience, l'observation et sur des faits concrets. Elle s'intéresse à tous les domaines de la connaissance et des pratiques humaines, de la grammaire à la médecine en passant par la physique et l'histoire. Domine enfin l'entreprise que mènent ensemble Diderot et d'Alembert : l'Encyclopédie (ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et métiers, par une société de gens de lettres.) Cet ouvrage vise à rassembler toutes les connaissances et les idées d'un siècle. L'Encyclopédie est considérée comme une machine de guerre pour diffuser la pensée des philosophes et leurs savoirs notamment sur tous les sujets sensibles et stratégiques que sont la religion, la politique et l'économie. Elle mène aussi un combat scientifique et moral contre l'ignorance et l'obscurantisme. Diderot définit lui-même son projet dans l'article « encyclopédie «, il stipule : « Le but d'une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre ; d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de transmettre aux hommes qui viendront après nous ; afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succèderont ; que nos neveux devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain. « A l'origine de ce projet, il y a le libraire parisien Le Breton qui désire au départ faire traduire les deux volumes de la Cyclopedia or universal dictionary of the arts and sciences de Chambers. Le Breton s'adresse donc à Diderot puis à d'Alembert dans cet objectif et ces deux derniers lui propose l'écriture de l'encyclopédie. Diderot et d'Alembert exerce une vraie critique du religieux et dans ce cadre, malgré le privilège que le roi lui a accordé en 1748, Diderot est incarcéré à la suite de l'écriture de sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. Finalement, il sera libéré grâce à l'intervention des libraires. C'est en 1751 que le premier ouvrage de l'Encyclopédie parait en 2050 exemplaires avec le Discours préliminaire écrit par d'Alembert mais ces exemplaires sont vite supprimés par un arrêt du conseil du roi. Cependant, grâce à l'intervention de Mme de Pompadour auprès de son mari, le projet reprend discrètement. En 1757, d'Alembert est reçu à l'académie française en même temps qu'une seconde crise survient à propos de l'article sur Genève. Le pape condamne alors l'Encyclopédie et le conseil du roi, par ses décisions, ruine le projet. D'Alembert, épuisé, démissionne mais Diderot persévère. Infatigable, il continue son travail dans une quasi-clandestinité. Dernier coup dur en 1764, Diderot constate que Le Breton a de lui-même censuré de nombreux articles. C'est enfin en 1766 que sont publiés les dix derniers volumes. Denis Diderot naît en 1713, il fait ses classes chez les Jésuites et poursuit ses études au collège Louis-le-Grand. Il fréquente les cafés parisiens et rencontre Rousseau et Condillac. Il traduit des essais en anglais et se fait connaitre par la publication de ses Pensées philosophiques, en 1746 et par son roman, dit libertin, deux ans plus tard Les Bijoux indiscrets. C'est cette même année qu'il obtient le privilège nécessaire pour écrire l'Encyclopédie. Consacrant l'Encyclopédie à la plupart de ses efforts et de sa vie, il arrive cependant à publier ses Pensée sur l'interprétation de la nature, et se lance dans le théâtre avec Le fils naturel. La philosophie des Lumières fait donc son chemin dans les esprits. Voltaire publie un Dictionnaire philosophique portatif, pour mieux assurer la diffusion de sa pensée. Il publie cet ouvrage à Genève, pour échapper à la censure. Il ne le signe pas et nie plaisamment toute paternité pour éviter la prison. Il attise ainsi la curiosité, le succès et le scandale. Voltaire nous dit que c'est un compte rendu « par ordre alphabétique, de tout ce que je dois penser sur ce monde-ci et sur l'autre, le tout pour mon usage, et peut être après ma mort, pour l'usage des honnêtes gens. (…) je me suis fait un petit tribunal assez libre où je fais comparaître la superstition, le fanatisme, l'extravagance et l a tyrannie. « Les 118 articles de son dictionnaire passe du mot « Abbé « jusqu'à « Vertu « en passant par « Liberté « et « Papisme « sont donc une amusante et violente satire. Voltaire y propose une histoire critique du christianisme pour mettre en évidence l'incohérence et le ridicule des dogmes et croyances. Ces articles le conduisent à une définition critique, quoique justifiée pour un rationaliste, de la foi : « la foi consiste à croire ce que la raison ne croit pas «. Pour autant que l'on pourrait le croire, il ne nie pas l'existence de Dieu, au contraire un de ses article stipule que : « si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer «. Attention cependant à nos interprétations hâtives, Voltaire a certainement écrit cela pour fonder sa réflexion sur la morale. Au fond, Voltaire combat la tradition judéo-chrétienne au nom d'une foi profondément déiste. « Malheur aux longues dissertations « disait Voltaire. Les formes brèves lui convient à merveille et son style ironique s'y déploie avec bonheur. La variété des articles, ayant la forme d'anecdotes, de dialogues… ont pour but d'intriguer d'amuser, d'instruire et d'émouvoir, permet de lire l'ouvrage sans jamais s'ennuyer. Voltaire a dominé l'Europe et tout le siècle de sa haute stature. Son esprit curieux s'est essayé dans tous les genres, la poésie, l'histoire, le théâtre, la philosophie, le conte etc. Voltaire développe dans ses oeuvres une pensée libérale, en religion, en philosophie, en politique ou en économie. Ecraser « l'infâme «, c'est-à-dire le fanatisme religieux, tel est son programme. Attention cependant, il ne se considère et n'est pas pour autant athée. Il croit en l'existence d'un dieu juste qui aurait crée l'homme bon. Selon ses idées, le malheur voudrait que l'obscurantisme et les superstitions aient jeté la confusion et la méchanceté parmi les hommes. Au XVIIIème siècle, les philosophes ne se contentent pas de penser et/ou d'écrire, ils s'engagent véritablement dans leur siècle. Leur combat principal certainement de lutter contre la religion, l'obscurantisme et les superstitions qui asservissent le peuple. Les récits de voyage de certains d'entre eux, comme Diderot, proposent à la curiosité du public l'exemple de religions dites exotiques toutes aussi dignes que le christianisme. Leurs idées novatrices en arrivent même à faire douter certains de la Bible. Les philosophes s'engagent aussi sur le terrain politique. Montesquieu jette les bases de ces critiques dans De l'esprit des lois, son ouvrage majeur. Dans cet ouvrage Montesquieu prend en compte, de plus que Platon ou Hobbes qui s'intéressée á l'Etat ou á la société de manière général, les données particulières, naturelles ou culturelles, et fonde son raisonnement sur l'observation. Dans cet ouvrage Montesquieu ordonne les gouvernements : le républicain, le monarchique, le despotique, qui se fondent sur la vertu ou la modération, l'honneur et la crainte. Il montre comment tous ces gouvernements peuvent tomber en ruine. Il explique la nécessité pour préserver la liberté de séparer comme en Angleterre les trois pouvoirs : l'exécutif, le législatif, le judiciaire. Il compare le droit romain au droit français et aux lois féodales. De nombreux points ont frappé les contemporains, et notamment la réflexion sur l'Etat et sur la liberté. Dans un passage célèbre, Montesquieu prend position contre l'esclavage des nègres en proposant une ironique apologie de cette pratique barbare. Mais cette liberté dont parle Montesquieu a suscité des interprétations différentes. Pour les uns l'auteur, et l'ouvrage, défend surtout les libertés particulières de la classe féodale, dont les pouvoirs on été en effet supprimé pas le roi. D'autres, au contraire on vu le précurseur de la pensée socialiste. Réformiste ou réactionnaire, il a inspiré des penseurs divers. A la fin du siècle, les blocages du système politique amènent une révolution, que les Lumières ont préparée sans le savoir. Conclusion: Au XVIIIème siècle lors du règne de Louis XV et XVI, dans un contexte de dégradation social du pays, des philosophes, savants ou écrivains, dont les plus célèbres : D'Alembert, Diderot, Montesquieu, Rousseau et Voltaire réfléchissent sur les individus et la société qui les entourent et dans laquelle ils vivent. Ils rédigent des oeuvres majeurs comme l'Encyclopédie, ouvrage de connaissances générales, ils critiquent le pouvoir royale et manifeste leurs oppositions par diverses manières. En politique, les philosophes veulent la séparation des 3 pouvoirs pour qu'il y ait un système moins autoritaire et absolu. Ils veulent une monarchie tempérée, une monarchie contrôlée par des lois où le parlement aurait plus de pouvoir. D'un point de vue social, tous ces philosophes ont de nouvelles idées qui influencent le peuple et l'encourage à se révolter. Les philosophes, penseurs et écrivains portent un regard critique sur la religion et la société. Mais ils ont également pour but de diffuser leurs savoirs progressistes et de défendre les valeurs humaines. Les artistes littéraires quant à eux cherchent la voie du bonheur et de l'amour. C'est le siècle de l'essai, du dictionnaire, de l'épistolaire, du roman et du conte philosophique. Le siècle des Lumières est par conséquent un mouvement intellectuel très important qui renouvelle toute la pensée européenne. Politiquement, il marque un tournant essentiel dans l'Histoire de France car il met un terme à l'Ancien Régime et rend possible la Première République par la Révolution de tout un peuple.
«
Yawata
Francois
Mahe Arouet,
dit Voltaire (1694-1778), fait
dans ses Lefties
philosophiques (1734) rapologie
du regime
politique anglais,
qui a mis a bas le pouvoir inconteste
du roi grace au rale joue par
le Parlement, et qui garantit la libre
expression des idees.
ROUSSEAU Dans son
Contrat social
(1762),
Jean-Jacques
Rousseau (1712-1778)
cherche a definir la legitimite
dune autorite politique qui
harmoniserait le corps social.
Scion lui, les hommes sont egaux
par nature.
Si lui prone la democratic,
d'autres philosophes ne rejettent pas
le prindpe de la monarchie.
L'ENCYCLOPEDIE Diderot
(1713-1784),
aide par
d'Alembert
(1717-1783)
et soutenu
par Rousseau
et Voltaire,
entreprend
la redaction
de l'Eacydapidle, overage
monumental destine a rassembler
les connaissances generates de
repoque.
Son contenu, organise en articles
classes
ordre
P
."14116,
alphabetique,
-'1guide le
I .
lecteur
- .10r1-*JAVEI'L- par des
.
renvois
transversaux
pew qui favonsen
la reflexion.
De 1750 a 1775, 150 collaborateurs et
plus de 1000 ouvriers du Iivre redigent
et editent ce dictionnaire raisonne
des sciences, des arts et des metiers
que financent les 4000 souscripteurs
francais et strangers.
Le premier volume paralt le 28 juin
1751.
En 1752, Ia publication est
suspendue et Diderot dolt se cacher un
temps.
En 1753, le Conseil du roi
condamne le tome III, man les tomes IV,
Vet VI sont Mites jusqu'en 1756.
A partir de 1757, des querelles
entre les redadeurs degenerent
En 1759, i'autorisation de publication
de I'ouvrage est revoquee, assortie
d'un ordre de remboursement des
sousaipteurs.
Decourages, d'Alembert,
Dudos at Marmontel laissent Diderot
continuer seul.
Celui-d reussit a faire
paraltre les dix demieis volumes
en 1766.
Mais a son insu, rediteur
Le Breton en censure le contenu
a partir du tome VIII.
L'Encydopedie restera le seul projet
ayant eu pour ambition de rassembler
l'integralite des savoirs techniques aussi
bien que philosophiques de son temps.
CONDORCET
Les valeurs defendues par les Lumieres
sont resolument philanthropes:
tolerance, liberte...
Ala fin du siede,
Condorcet (1743-1794) soutiendra
que les hommes se causent du tort
parce qu'ils sont matheureux Si on
leur apporte le bien-etre materiel
at la connaissance intellectuelle,
ils pourront employer Ieur energie
A ameliorer leur existence commune.
LA QUESTION REIJGIEUSE
LES CONFLM DANE dcusi La question religieuse traverse tout
le siede avec le jansenisme, qui relance
des querelles theologiques.
Apparu
au siecle precedent a Port-Royal, celui-
d perdure malgrk les condamnations
royales et de Rome.
La tension
au sein de ltglise est la plus vive
dans les annees 1730 avec l'affaire des
convulsionnaires de Saint-Medard (1732).
La critique de ltglise est aussi celle
du nape et de rordre qui lui est le plus
attaché : la Compagnie de Jesus at
ses membres, les jesuites, qui relevent
directement de lui.
Cette allegeance se
heurte a Ia tradition gallicane, tres forte
en France.
En 1762, le Parlement de
Paris ordonne Ia suppression de l'ordre.
LA CRMQUE DE L'EGUSE L'apologie de la raison recuse de fait
rautorite religieuse en etablissant
la vafidite du jugement individuel.
Negligeant reducation traditionnelle qui
imposait retude preliminaire d'Aristote
at de la Bible, les philosophes font
tomber les barrieres entre disciplines
et ne craignent pas de melanger
physique mecanique et magnetisme,
ou de questionner revolution sociale.
Meme sits critiquent ('institution
de rEglise et le rale du pape, la plupart
des philosophes ne sont pas &hies.
Its sont plutot deistes, debarrasses
des codes, symboles et rites chretiens.
LA RIMISION RES WES,
DMUSION ET CENSURE Les idees se diffusent par le biais de
pamphlets distribues dans la rue ou
d'articles paraissant dans les nombreux
journaux et revues qui voient le jour.
Cette propagation est entravee
par la censure de l'EtaL que subissent
De resprit d'Helvetius (1758), ('Emile
de Rousseau (1762) ou le Dictionnaire
philosophique de Voltaire (1764), et par la censure de Itglise
qui condamne l'Encydopedie.
CLUBS ET LOGES L'effervescence des idees favorise
les echanges au sein des dasses
instruites.
Les espaces de sociabilite
comme les cafes ou les clubs se
multiplient.
Apparus au xvir siede,
les salons litteraires sont les lieu
privilegies de diffusion des idees.
C'est aussi a cette epoque que
de nombreux nobles - certains
meme dans ('entourage de Louis XV - ENLIGH7ENMENT, AUFKLARUNG, ILLUMINISMO...
LES LUMIERES EN EUROPE
UN mouvement eoropeen Le mouvement d'eveil
sdentifique et philosophique
connu sous ('appellation de
a siede des Lumieres » embrase
('Europe entiere au see 'siede.
Enlightenment en Angleterre,
Aufkldrung en Allemagne,
illuminism° en Italie..., la
reference a une c illumination c
n'a rien de religieux.
Au contraire,
it s'agit d'une prise de conscience
conduisant a liberer rhumanite de
Ia voie tracee jusque -Ia par Itglise.
L'esprit des Lumieres &lake
jusqu'au Nouveau Monde it inspire la genre
fludipeoduace americabte.
Exemple reussi de rapplication
des idees edairLses, celled,
en retour, impressionne beaucoup
les Europeens.
Le male anglais L'Angleterre fait figure d'exemple
a suivre pour les contemporains
des Lumieres.
Pays de monarchic
parlementaire, elle initie egalernent
les revolutions agricole et industrielle.
Ses agronomes preconisent
la rotation des cultures de facon
a eviter repuisement des terres cultivees et A limiter le temps
de jachere.
On y introduit ('usage
des engrais et on y ameliore
le materiel agricole.
L'application
des techniques scientifiques
pour relevage des betes, count& A la culture de piantes
fourrageres (trefle, luzeme, sainfoin), permet aux proprietaires
terriens anglais d'accroltre leurs revenus.
Parallelement, de nombreuses
decouvertes scientifiques sont
A ('origin de la naissance de
rindusbie.
La machine a vapour
des Anglais Newcomen (1712)
puis Watt (1769) permet Ia
substitution des machines-outils
a la force de travail humaine.
I:application de ces decouvertes
dessine un nouveau portage
geographique de la societe.
Aux campagnes, la production
alimentaire; aux cities, Ia
production industrielle.
Les usines
et manufactures qui simplantent
A la lisiere du tissu urbain
provoquent I'exode de milliers
de paysans qui se transforment
en ouvriers, augmentant fortement
la proportion de la population
urbaine au cours du siede.
Le despotism.
eclair.
Le mouvement des Lumieres
a fortement influence certains
souverains europeens qui ant etc
instruits par des professeurs
attentifs a revolution des esprits.
Ces souverains aspirent
moderniser leurs royaumes,
que ce soil Frederic II de Prusse,
dit le Grand (1740-1786),
ou Catherine II de Russie
(1762-1796) ou bien encore Joseph II d'Autrkbe (1765-1790),
qui attendra la most de sa mere
rimperatrice Mahe-Therese pour
appliquer sa propre politique.
D'autres souverains, s'appuyant
sur des ministres efficaces et
competents, s'engagent sur la vole
des reformes.
II en est ainsi du roi
Joseph I" du Portugal, aide de son
ministre, le marquis de Pombal,
ou du duc de Savoie.
Ces souverains adoptent des
mesures de liberalisation; abolition
du savage (Prusse, Savoie), Worm
du systeme judidaire (Autriche),
miss en place de !instruction
populaire (Prusse), ouverture
commerciale (Russie), amelioration
de ('administration (Autriche) et
limitation du rale des institutions
religieuses (expulsion des jesuites
au Portugal et en Autriche).
Le plus souvent francophones
- Frederic II est un des plus prolixes
ecrivains de langue francaise
ces roil ont chew* Ia frequentation
des philosophes at des scientifiques
francais.
Le sejour de Voltaire
A la cour de Potsdam (1750-1753)
equivaut au voyage de Diderot
a Saint-Petersbourg.
Ces reformes venues d'en haul
ont contribue a Ia modernisation
de ces pays, mais n'ont pas garanli
un developpement de Ia societe
aussi efficace que le modele anglais.
adherent a Ia franc-asocoatterie,
introduite par un Jacobite anglais en
1726.
Le Grand Orient est fond.
en 1773.
LA VULGARISATION
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
Inspires par les decouvertes
sdentifiques, les philosophes estiment
que l'homme acquiert la connaissance
par ('experience.
L'observation atle
raisonnement doivent ainsi preceder
renonce de normes universelles.
Les savants francais contribuent
au progres des sciences dans tous
les domaines.
En chimie, Lavoisier
decouvre la composition de fair;
en mathematiques, Lagrange, Monge
et Fourier font progresser la geometric
et le calcul analytique; en geologic,
Buffon tente de determiner rage
de la Terre; en botanique, Jussieu
entreprend
la dassification
des vegetaux
A la suite
du Suedois
Liana ;
en 1783,
les freres
Montgolfier
font voler
le premier
ballon.
Illealinill"rtiNRA I
'IT
N.4.41 .....U R dl
tEGNA 11111A N1TVIE CIlailtet err 011.111Yri
.....
ate Les publications scientifiques et
techniques sont tres lues, mais le public
ne distingue pas toujours le serieux
du charlatanisme.
Si Benjamin Franklin
(1706-1790), physiden at pone- parole
des insurgents americains, est recu
avec les honneurs a Versailles (1778),
la theorie du c magnetisme animal c
de Franz Anton Mesmer (1734-1815),
pourtant plus contestable, connalt
egalement un grand succes.
De meme, le developpement
de la franc-maconnerie favorise
celui de I'occultisme.
LA FRANCE ALA VEILLE
DE LA REVOLUTION
UN PAYS EN ESSOR Les progres agricoles, qui enlrafnent
le recut de la famine et des grandes
epidemies, expliquent l'accroissement
de la population.
La France compte
26 millions d'habilants en 1789.
Entre
le debut et la fin du siede, les Francais
ont gagne dix annees d'esperance
de vie.
La France est egalement
le premier pays au monde a connaitre
une revolution demographique :
la baisse sensible des naissances,
dans les villes, est le signe d'une
evolution profonde des mentalites.
Le developpement du commerce
exterieur, notamment du commerce triangulaire (Europe, Afrique, Amerique),
entraine I'essor des villes portuaires
comme Nantes, Bordeaux ou Rouen.
La stabilisation de la monnaie et
la construction d'un veritable reseau
routier contribuent au developpement
du commerce interieur eta celui
de Ia presse.
La difusion de publications
de toutes sortes favorise la circulation
de (information et des idees.
LE MIRAGE Musurm A la fin du xviii` siecle, des troubles
revolutionnaires inspires par la guerre
d'Independance des Etats-Unis
d'Amerique (1775-1783) &latent
dans tous les pays europeens qui
n'ont pas vu Ieur systeme politique
evoluer: en Suisse, en Belgique,
aux Pays-Bas, puis en France oil
ils connaissent leur apogee en 1789.
La tenue des .tats generaux
de 1789 a Versailles cristallise
les dysfonctionnements de la societe
et annonce la Revolution francaise.
jg
S
I
a
S
2
·François Marie Arouet, dit v.lœil'e {1694- ms), fait dans ses Lettres
(1734) l'apologie du régime politique anglais, qui a mis à bas le powoir incontesté du roi grace au rôle joué par le Parlement, et qui garantit la libre expression des idées.
Dans son Contrat social (1762), lefln·lllcques ROIISSellll (1112-1778) cherche à définir la légitimité d'une autorité politique qui harmoniserait le corps social.
Selon lui, les hommes sont égaux par nature.
Si lui prône la démocratie, d'autres philosophes ne rejettent pas le principe de la monarchie.
CoNDOIŒT • Les valeurs défendues par les Lumières sont résolument philanthropes: tolérance, liberté ...
A la fin du siècle, Condorcet (1743-1794) soutiendra que les hommes se causent du tort parce qu'ils sont malheureux.
Si on leur apporte le bien-être matériel et la connaissance intellectuelle, ils pourront employer leur énergie à améliorer leur existence commune.
LA QUIES'IION IEUGIEUSE
lEs CONRm DANS dGUSE • La question religieuse traverse tout le siècle avec le jansénisme, qui relance des querelles théologiques.
Apparu au siècle précédent à Port-Royal, celui ci perdure malgré les condamnations royales et de Rome.
La tension au sein de l'Église est la plus vive dans les années 1730 avec l'affaire des convulsionnaires de Saint-Médard (1732).
• La critique de l'Église est aussi celle du pape et de l'ordre qui lui est le plus attaché : la Compagnie de Jésus et ses membres, les jésuites, qui relèvent directement de lui.
Cette allégeance se heurte à la tradition gallicane, très forte
1-----------~ en France.
En 1762, le Parlement de Paris ordonne la suppression de l'ordre.
I:ENCYCLDNDIE
• llltlerlll (1113-1784}, aidé par d'Alembert (1717-1783) et soutenu par Rousseau et Voltaire, entreprend la rédaction de I',_.,.,M'e, OlMëtge monumental destiné à rassembler les connaissances générales de l'époque.
Son contenu, organisé en artides classés
~~~~!!ill renvois transversaux qui favorisent ~; la réftexion.
• De 1750 à lm, 150 collaborateurs et plus de 1 000 owriers du livre récfagent et éditent ce • dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers • que financent les 4 000 souscripteurs français et étrangers.
• Le premier volume parait le 28 juin 1751.
En 1752, la publication est suspendue et Diderot doit se cacher un temps.
En 1753, le Conseil du roi condamne le tome Il~ mais les tomes IV, V et VI sont édités jusqu'en 1756.
• A partir de 1757, des querelles entre les rédacteurs dégénèrent En 1759, l'autorisation de publication de I'OlMëlge est révoquée, assortie d'un ordre de remboursement des souscripteurs.
Découragés, d'Alembert, Duclos et Marmontel laissent Diderot continuer seul.
Celui-ci réussit à faire paraltre les dix derniers volumes en 1766.
Mais à son insu, l'éditeur Le Breton en censure le contenu à partir du tome VIII.
• l'Encyclopédie restera le seul projet ayant eu peu ambition de rassembler !"Intégralité des savoirs techniques aussi bien que philosophiques de son temps.
LA CIIIIQUE DE L1ciUSE • l'apologie de la raison récuse de fait l'autorité religieuse en établissant la validité du jugement individuel.
Négligeant l'éducation traditionnelle qui imposait l'étude préliminaire d'Aristote et de la Bible, les philosophes font tomber les barrières entre disciplines et ne craignent pas de mélanger physique mécanique et magnétisme, ou de questionner l'évolution sociale.
• Même s~ls critiquent l'institution de l'Église et le rôle du pape, la plupart des philosophes ne sont pas athées.
Ils sont plutôt déistes, débarrassés des codes, symboles et rites chrétiens.
DIFFUSION D CENSUIE • Les idées se diffusent par le biais de pamphlets distribués dans la rue ou d'articles paraissant dans les nombreux journaux et revues qui voient le jour.
• Cette propagation est entravée par la censure de l'État que subissent De l'esprit d'Helvétius (1758), l'Émile de Rousseau (1762) ou le Dictionnaire philosophique de Voltaire {1764), et par la censure de l'Église qui condamne l'Encyclopédie.
CWISDLOGES •l'effervescence des idées favorise les échanges au sein des classes instruites.
Les espaces de sociabilité comme les cafés ou les clubs se multiplient Apparus au XVIt• siècle, les salons littéraires sont les lieux privilégiés de diffusion des idées.
• C'est aussi à cette époque que de nombreux nobles -certains même dans l'entourage de Louis 'IN-
ENUGHTENMENT, AUFKIAIIUNG, IUUMINISMO ••• LES WMIÈRES EN EUROPE
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• Le mouvement d'éveil scientifique et philosophique connu sous l'appellation de • sièEI& des Lumières • embrase l'Europe entière au XVIU" siècle.
Enlightenment en Angleterre, AufkltJrung en Allemagne, 11/uminismo en Italie ...
, la référence à une • illumination • n'a rien de religieux.
Au contraire, il s'agit d'une prise de conscience conduisant à libérer l'humanité de la voie tracée jusque-là par ltglise.
•l'esprit des Lumières éclaire jusqu'au Nouveau Monde où il inspire la ..,.e ftM,e••œ ...,__,
Exemple réussi de l'application des idées éclairées, celle-d, en retour, impressionne beaucoup les Européens.
couplée à la culture de plantes fourragères (trèfle, luzerne, sainfoin), permet aux propriétaires terriens anglais d'acaoltre leurs revenus.
..,.,,~ (1765-1790), qui attendra la mort de sa mère • Parallèlement de nombreuses l"nnpératriœ Marie-Thérèse pour découvertes scientifiques sont appliquer sa propre politique.
à l'origine de la naissance de D'autres souverains, s'appuyant l~ndustrie.
La _....
• ,.ew sur des ministres efficaces et des Anglais Newcomen (m2) compétents, s'engagent sur la voie puis Watt (1769) permet la des réformes.
Il en est ainsi du roi substitution des machines-outils Joseph 1• du Portugal, aidé de son à la force de travail humaine.
ministre, le marquis de Pombal, • l'application de ces découvertes ou du duc de Savoie.
dessine un nouveau partage • Ces souverains adoptent des géographique de la société.
mesures de libéralisation; abolition Aux campagnes, la production du servage (PruR.
Savoie), réfonne alimentaire; aux villes, la du système judiciaire (Autriche), production industrielle.
Les usines mise en place de l~nstruction et manufactures qui s'"nnplantent populaire (Prusse), ouverture à la lisière du tissu urbain commerciale (Russie), amélioration provoquent l'exode de milliers de l'administration (Autriche) et de paysans qui se transforment limitation du rôle des institutions en ouvriers, augmentant fortement religieuses (expulsion des jésuites Le ......_ .....
la proportion de la population au Portugal et en Autriche}.
• l'Angleterre fait figure d'exemple urbaine au cours du siècle.
• Le plus souvent francophones à suivre pour les contemporains -Frédéric Il est un des plus prolixes des Lumières.
Pays de monarchie Le •1!511 11sow MWré écrivains de langue française-, parlementaire, elle initie également • Le mouvement des Lumières ces rois ont cherché la fréquentation
•
les révolutions agricole et industrielle.
a fortement influencé certains des philosophes et des scientifiques • Ses agronomes préconisent sotNerains européens qui ont été français.
Le séioor de Voltaire • la rotation des cultures de façon instruits par des professeurs à la cour de Potsdam (1150-1753) à éviter l'épuisement des terres attentifs à l'évolution des esprits.
équivaut au voyage de Diderot ~ ...
:! cultivées et à limiter le temps Ces souverains aspirent à à Saint-Pétersbourg.
8 de jachère.
On y introduit l'usage moderniser leurs royaumes, • Ces réformes venues d'en haut f: j des engrais et on y améliore que ce soit Frédéric Il de Prusse, ont contribué à la modernisation ~ l le matériel agricole.
l'application dit le Grand (1740-1786), de ces pays, mais n'ont pas garanti ~ • des techniques scientifiques ou catherine Il de Russie un développement de la société i ~ pour l'élevage des bêtes, (1162-1796) ou bien encore aussi efficace que le modèle anglais.
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adhèrent à la fnlnc·8111f01111erle, introduite par un jacobite anglais en 1n6.
Le Grand Orient est fondé en 1m.
LA VULGARISATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
• Inspirés par les décowertes scientifiques, les philosophes estiment que l'homme acquiert la connaissance par l'expérience.
l'observation et le raisonnement doivent ainsi précéder l'énoncé de normes universelles.
• Les savants français contribuent au progrès des sciences dans tous les domaines.
En chimie, Lavoisier décowre la composition de l'air; en mathématiques, Lagrange, Monge et Fourier font progresser la géométrie et le calcul analytique; en géologie, Buffon tente de déterminer l'age de la Terre; en botanique, Jussieu
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du Suédois '"""'':';·:.; : LÏIIIIé ; en 1783, les frères Montgolfier font voler ..
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le premier
-ballon.
• Les publications scientifiques et techniques sont très lues, mais le public ne distingue pas toujours le sérieux du charlatanisme.
Si Benjamin Franklin (1706-1790), physicien et porte-parole des insurgents américains, est reçu avec les honneurs à Versailles (1778), la théorie du • magnétisme animal • de Franz Anton Mesmer {1734-1815), pourtant plus contestable, connait également un grand succès.
De même, le développement de la franc-maçonnerie favorise celui de l'occultisme.
LA FRANCE À LA VEIILLE DE LA RÉVOLUTION
UN PAYS EN ESSOI • Les progrès agricoles, qui entrainent le recul de la famine et des grandes épidémies, expliquent l'accroissement de la population.
La France compte 26 millions d'habitants en 1789.
Entre le début et la fin du siècle, les Français ont gagné dix années d'espérance de vie.
La France est également le premier pays au monde à connaître une révolution démographique : la baisse sensible des naissances, dans les villes, est le signe d'une évolution profonde des mentalités.
• Le développement du commerce extérieur, notamment du commerce
triangulaire (Europe, Afrique, Amérique), entraine l'essor des villes portuaires comme Nantes, BonleiiiiX ou Rouen.
La stabilisation de la monnaie et la construction d'un véritable réseau routier contribuent au développement du commerce intérieur et à celui de la presse.
La difusion de publications de toutes sortes favorise la circulation de l~nformation et des idées.
I.E MIIAGE ldPuiUCAIN • A la fin du XVIII• siècle, des troubles révolutionnaires inspirés par la guerre d1ndépendance des États-unis d'Amérique (m5-1783) éclatent dans tous les pays européens qui n'ont pas w leur système politique évoluer: en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, puis en France où ils connaissent leur apogée en 1789.
• La tenue des états généraux de 1789 à Versailles cristallise les dysfonctionnements de la société et annonce la Révolution française.
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