Le Satiricon Pétrone La matrone d'Éphèse Il y avait à Éphèse une dame si renommée pour sa vertu que les femmes mêmes des pays voisins accouraient pour contempler cette merveille.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
comme devant un fantôme ou quelque apparition infernale.
Mais bientôt ce
cadavre qu'il aperçoit gisant, ces larmes qu'il voit couler, ce visage déchirer à
coups d'ongles le convainquent, comme c'était du reste la vérité, qu'il a sous les
yeux une veuve inconsolable dans ses regrets.
Il apporte dans le caveau sa
maigre pitance, et commence par exhorter l'affligée à ne point s'obstiner dans
une douleur superflue, à ne pas se rompre le c œ ur en vains gémissements :
tous, dit-il, nous avons même fin et même suprême demeure ; bref il épuise
tous les arguments qu'on peut employer pour guérir un c œ ur ulcéré.
Mais ces
consolations qu'elle ne veut point entendre ne font qu'exaspérer la douleur de
la dame : elle se déchire le sein plus furieusement encore, et s'arrache à
poignées les cheveux pour les déposer sur le cadavre.
Néanmoins, le soldat ne
battit pas en retraite, mais redoublant d'instances, il essaya faire prendre à la
pauvre femme un peu de nourriture ; tant qu'enfin la servante, séduite sans
doute par le bouquet du vin, succomba la première et tendit d'elle-même à
l'offre charitable du tentateur une main qui s'évanouit vaincue.
Puis,
réconfortée par la boisson et la nourriture elle entreprit de battre en brèche
l'obstination de sa maîtresse : “ Que te servira, lui dit-elle, de te laisser
consumer par la faim, de t'enterrer vivante, d'exhaler une âme innocente avant
le temps marqué par les destins ?
“ Crois-tu qu'une cendre froide, que les Mânes du tombeau y soient
sensibles ? ”
“ Ah ! reviens à l'existence ! Secoue ce préjugé féminin, et, pendant tout le
temps qu'il t'est permis, goûte les joies de la lumière.
Ce corps même qui gît
sous tes yeux doit t'encourager à jouir de la vie.
” Personne n'entend sans
plaisir la voix qui vous invite à manger, à vivre.
Aussi la dame, exténuée par
plusieurs jours de jeûne, laissa fléchir son obstination, et elle se restaura avec
non moins d'appétit que la servante qui s'était rendue la première.
Mais vous savez quelles tentations d'un autre genre éveille en nous un estomac
bien rempli.
Usant des mêmes cajoleries qui avaient déterminé la dame à.
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