Le Moyen-Orient par Jacques Freymond Directeur de l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales, Genève La Première Guerre mondiale s'est achevée sur une démonstration nouvelle de la pérennité du système " copartageant ".
Publié le 05/04/2015
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Le Moyen-Orient par Jacques Freymond Directeur de l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales, Genève La Première Guerre mondiale s'est achevée sur une démonstration nouvelle de la pérennité du système " copartageant ". Victorieuses des empires centraux, l'Angleterre et la France se partagent, non sans peine d'ailleurs, les dépouilles de l'Empire ottoman. Sans doute y met-on les formes. La typologie du système colonial, dont le vocabulaire reflétait déjà la diversité des circonstances dans lesquelles s'étaient noués des rapports de dépendance s'enrichit d'un nouveau terme : au régime de protectorat, qui caractérise la position de l'Angleterre en Égypte, s'ajoute celui des mandats. L'article 22 du Pacte de la Société des Nations dit en effet : " Certaines communautés qui appartenaient autrefois à l'Empire ottoman ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nation indépendante peut être reconnue provisoirement à la condition que les conseils et l'aide d'un mandataire guident une administration jusqu'au moment où elles seront capables de se conduire seules. " Voici donc l'Angleterre et la France, puissances mandataires, promues au niveau de " conseillers " chargées, par leurs propres soins, de la responsabilité de guider des pays aussi divers que l'Irak, la Transjordanie, la Palestine, le Liban et la Syrie vers l'indépendance. Le système pourrait se concevoir, à condition que le guide soit objectif, c'est-à-dire capable de voir par d'autres yeux que les siens, et surtout désintéressé. A condition que le protégé juge lui-même que la protection qu'on lui offre est nécessaire et qu'il ait le choix du protecteur et du guide. Mais les conditions ne seront pas remplies et l'histoire du Moyen-Orient pendant l'entre-deux-guerres sera marquée par les crises successives qu'engendre le règlement bâtard de 1919. Personne, en effet, ne s'estime satisfait. Entre les deux puissances copartageantes, une rivalité persiste qui empêchera toute coordination de leurs actions, alors même que s'accroît la résistance à la politique d'expansion. La Turquie, que Mustafa Kemal (Atatürk) reconstruit sur les ruines de l'Empire ottoman, les contraint très tôt à des concessions qui, d'ailleurs, se révéleront bénéfiques. Car Mustafa Kemal saura, lui, limiter ses ambitions et se garder de la tentation de l'imp&eacut...
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