L'atome et l'énergie nucléaire par John A.
Publié le 05/04/2015
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L'atome et l'énergie nucléaire par John A. Wheeler Professeur à l'Université de Princeton Le premier grand pas dans la connaissance de l'atome fut fait en 1913 avec le modèle de Rutherford et Bohr, qui comprend un noyau très lourd et très petit entouré par des orbites électroniques analogues à celles des planètes. Il apparut ensuite que les électrons extra-nucléaires sont presque insensibles à la structure interne du noyau ; le noyau lui-même est encore moins perturbé par les électrons. Par conséquent l'on peut faire une séparation assez bien définie entre la physique du noyau et celle des électrons. Celle-ci progressa de succès en succès : lois de l'émission de la lumière, principes de la mécanique quantique, explication de la stabilité des atomes et des molécules, et interprétation des propriétés chimiques et physiques de la matière. Mais le noyau, qui contient de beaucoup la plus grande part de l'énergie de l'atome, gardait tout son mystère. Les moyens qui transformaient l'atome ne purent rien sur le noyau - ni la chaleur, ni les oxydants, ni la lumière, ni l'électricité. La première indication d'une possibilité de transformation fut la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel en février 1896 Plus tard, on réussit à trouver les caractéristiques les plus remarquables de ce phénomène : 1.- Les atomes des substances radioactives, l'uranium, le thorium, et ainsi de suite, se transforment en corps nouveaux par un mécanisme discontinu dans le temps et dans l'espace, ça et là ; c'est un processus vraiment atomique qui suit des lois statistiques. 2.- La libération d'énergie dans la transformation radioactive d'un seul noyau est à peu près un million de fois plus grande que l'énergie chimique de la liaison de deux atomes. 3.- Chaque noyau d'espèce radioactive a une probabilité caractéristique de se transformer, dans la seconde qui suit un instant donné, comme le montrèrent Rutherford et Soddy en 1903. Cette probabilité de désintégration varie de substance à substance, mais elle est constante pour une espèce donnée, indépendante de la température, de la nature des atomes voisins, et de l'âge du noyau en question. Par exemple, un atome de polonium qui existe à midi aujourd'hui a une chance sur 200 d'être transformé en un atome de plomb d'ici demain midi, que le noyau de polonium ait été créé aujourd'hui ou il y a six mois. Ce n'est que quelques années plus tard que l'on comprit que les lois des transformations radioactives sont en contradiction avec l'esprit de la mécanique classique. L'instant de la transformation n'est-il pas complètement déterminé par les coordonnées et les vitesses des particules nucléaires au moment de la création ? Donc, des instants de désintégration différents pour les divers noyaux d'une même espèce ne devraient-ils pas indiquer des conditions initiales internes différentes ? Mais l'existence d'une telle distinction est niée par toutes les expériences...
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par John A.
Wheeler
Professeur à l'Université de Princeton.
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