L'Asie par Harish Kapur Professeur à l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales,
Publié le 05/04/2015
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L'Asie par Harish Kapur Professeur à l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales, Genève Entre les deux guerres, l'Asie fut le théâtre de trois événements marquants : la dislocation du schéma des relations inter-étatiques établi par les puissances coloniales européennes, la résurgence du nationalisme et la naissance du communisme. Après ces décennies de conflits et de rivalités dont le XIXe siècle donne le spectacle, les puissances européennes avaient placé sous leur domination coloniale la quasi-totalité de l'Asie. L'ère des confits " ouverts " cédait la place à une période de paix relative que les puissances européennes employèrent prioritairement à consolider leur mainmise sur leurs acquisitions. Les Britanniques, outre cette préoccupation, s'attachaient à éviter que le contrôle des passages stratégiques passe aux mains d'autres puissances, les Français à consolider leurs positions dans la péninsule indochinoise, les Hollandais à établir leur domination sur l'Indonésie, et les Portugais à intégrer leurs colonies à la métropole. En Chine terme - théoriquement indépendante mais où les Européens s'étaient livrés une guerre larvée pour s'assurer un contrôle maximal - ces puissances étaient parvenues à découper le vaste territoire en zones d'influence. Cet état de choses, que l'on pouvait qualifier de paix relative, fut troublé par une série d'événements dont les plus importants furent l'essor du Japon après la Première Guerre mondiale, l'intérêt croissant des États-Unis pour la zone du Pacifique, et l'instauration en Russie d'un régime communiste en octobre 1917. Après la remarquable et rapide industrialisation qui a suivi la renaissance de l'ère Meiji, et après avoir opté en faveur d'un régime politique où les militaires jouaient un rôle dominant, le Japon concentra ses efforts sur l'édification d'un empire. La série de guerres qu'il avait déclenchées (en 1894 contre la Chine, en 1904 contre la Russie) ou auxquelles il avait pris part (1914-1918) lui avait permis de se donner un empire qui incluait non seulement les Kouriles, la partie méridionale de l'île Sakhaline, la Corée, Formose et une partie de la Mandchourie méridionale, mais aussi les anciennes possessions allemandes du Pacifique au nord de l'Équateur. Bien que rapide, cette accession - sans exemple à bien des égards, au rang de puissance mondiale n'avait pas satisfait, à l'époque de la Première Guerre mondiale, l'appétit impérialiste du Japon, car, poussé en avant par la logique même de sa rapide croissance économique, il paraissait décidé à ne pas interrompre son déploiement impérialiste en Asie, continent que s'étaient déjà partagé les puissances européennes. Le second acteur de dislocation en Asie fut l'intérêt que lui portèrent les États-Unis. Bien que menant en théorie une politique isolationniste, ils étaient également contraints par la logique de leur système économique à rechercher le contrôle économique et politique de nouvelles régions. Inquiété par l'ascension du Japon et préoccupé par la détermination des Européens à maintenir leurs possessions hors de l'influence des nouveaux venus ; Washington prit la décision d'affirmer sa présence en Asie. La plus importante manifestation de cette préoccupation fut une vigoureuse affirmation de la politique de la " porte ouverte " envers la Chine, en vue de retirer de ce vaste pays des avantages économiques. Parallèlement à ce comportement colonialiste, une sympathie globale pour l'indépendance de ces pays était visible. Les quatorze points du président Wilson qui faisaient mention d'une provision générale à l'autodétermination des peuples firent l'effet d'un catalyseur et provoquèrent une vague de sympathie du peuple américain pour l'indépendance asiatique. Le troisième facteur de dislocation fut la Russie soviétique...
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