L'Asie dans l'après-guerre par Ton That Thien Professeur à l'Université du Québec, Trois-Rivières Un des faits les plus marquants de l'après-guerre est la rentrée de l'Asie sur la scène internationale.
Publié le 05/04/2015
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L'Asie dans l'après-guerre par Ton That Thien Professeur à l'Université du Québec, Trois-Rivières Un des faits les plus marquants de l'après-guerre est la rentrée de l'Asie sur la scène internationale. Après plus d'un siècle de tutelle ou de mise à l'écart des grandes décisions mondiales, les pays d'Asie non seulement participent désormais souverainement aux conciles internationaux, mais exercent encore une influence croissante sur le cours des événements. Cette renaissance de l'Asie s'est accompagnée de remous, tant dans le monde que dans les pays d'Asie eux-mêmes. Il est utile de rappeler que l'une des principales causes de l'expansion facile de l'impérialisme occidental en Asie au XIXe siècle est la faiblesse des pays d'Asie eux-mêmes. Les patriotes asiatiques, cherchant les causes profondes des défaites et des humiliations successives subies par leurs pays, fixaient leur attention sur les structures politiques et sociales, et voyaient dans le changement radical de ces structures - c'est-à-dire dans la révolution - la première condition de l'acquisition rapide de la technique moderne, surtout de la technique militaire, en vue d'une restauration rapide de la puissance et de la dignité nationales. Comme ils ne pouvaient réaliser cette révolution sans pouvoir ultime de décision, ils concentrèrent leurs efforts et leurs énergies sur la reconquête de l'indépendance et de la souveraineté nationales immédiates et complètes, rejetant tous compromis et délais. Ceci, très visible dans l'après-guerre, était déjà apparent pendant la guerre même. Guerre est mère de bouleversements La guerre de 1939-1945 bouleversa la situation en Asie : en épuisant l'Europe, elle ébranla les bases de l'impérialisme occidental, et contribua puissamment au succès de la révolution asiatique. Le déclin de l'Europe permit la montée de l'Asie. Dans la guerre, les peuples d'Asie virent leur chance de libération et l'exploitèrent à fond : les mouvements nationalistes s'empressèrent ainsi de s'organiser, de s'étendre, de se consolider. A la fin de la guerre, ils étaient devenus des forces importantes. Pour les supprimer, ou même les neutraliser, il fallait de grands moyens militaires et financiers - dont les États coloniaux ne disposaient pas, ou que les gouvernements de ces États ne pouvaient obtenir qu'à grand-peine de leurs électeurs fatigués et hostiles à de nouvelles entreprises coloniales. En 1945 il n'était plus question pour l'Occident de subjuguer les peuples asiatiques et de maintenir le statu quo en Asie. La Grande-Bretagne comprit assez tôt cette vérité, céda sans opposition acharnée aux demandes de ses colonies, se dégagea sans choc et sans rupture, et récolta des avantages substantiels de cette politique : en accordant rapidement et loyalement l'indépendance à l'Inde (de facto : 1947, de jure : 1949), à la Birmanie (1948), à Ceylan (1948), à la Malaisie (1948-1957) elle gagna la bonne volonté de ces peuples et réussit à conserver des positions économiques, culturelles et même militaires intéressantes. L'Inde resta dans la zone sterling, conserva la langue anglaise comme langue officielle, accepta d'être membre du Commonwealth (comme Ceylan et le Pakistan), et maintint des officiers britanniques à la tête de son armée (jusqu'en 1949), de sa marine (1953) et de son aviation (1954). En Malaisie, la position de la Grande-Bretagne était encore plus forte : les intérêts économiques britanniques étaient intacts et les troupes britanniques étaient invitées à stationner dans le pays, même après la passation totale du pouvoir au gouvernement malais (1957). La Birmanie choisit de se détacher complètement de la Grande-Bretagne, mais ses relations avec celle-ci &ea...
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