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L'ANTIQUITÉ : La philosophie gréco-latine : Raison et Nature

Publié le 31/08/2014

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Avec Socrate, Platon, Aristote et les écoles épicuriennes et stoï­ciennes, nous assistons aussi à la naissance d'une sagesse et d'une éthique. Loin d'être uniquement spéculatif, le discours gréco-latin vise à la maîtrise et à la pratique de la vie. Déjà Socrate — ce patron des

philosophes qui questionnait ses interlocuteurs sur des questions d'ordre éthique — nous apparaît essentiellement comme un mora­liste, un accoucheur spirituel conduisant vers une sagesse, vers un savoir-vivre et non point vers un savoir tout court. Socrate estime qu'une vie sans examen ne mérite pas d'être vécue, que pour bien vivre, il faut accéder à la conscience claire et à la connaissance exacte du bien, qui conduit à la vertu, le mal provenant simplement de l'ignorance. Mais le Sage, détenteur de la raison, maître de lui-même, représente, bien au-delà de Socrate et prolongeant la quête de ce der­nier, la grande figure spirituelle de l'Antiquité gréco-latine. Avec Épi­cure, Épictète et Marc Aurèle, c'est une conduite de la vie morale qui s'affirme. Épicure veut apporter une doctrine susceptible de donner à l'homme la pleine maîtrise de lui-même. Plus tard, avec Épictète (50-130 ap. J.-C.) et Marc Aurèle (121-180 ap. J.-C.), la sagesse stoï­cienne se dessine comme un accès à une citadelle intérieure, inac­cessible aux troubles des passions, accès rendu possible par des exercices spirituels permettant d'annuler toute représentation génératrice de troubles.

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« 1 NTRODUCTION La philosophie antique représente, avec le judéo-christianisme, le socle majeur sur lequel s'est formée la pensée occidentale .

Son contenu est essentiellement grec et les penseurs latins ne font que prolonger et expliciter l'enseignement hellénique.

Cette philosophie naît aux VIe et ve siècles av.

J.-C.

et se déploie sur une très longue période qui va, approximativement , de l'école de Milet (VIe siècle av.

J.-C.) jusqu 'au me siècle ap.

J.-C.

et même jusqu'auve siècle, avec la philosophie néoplatonicienne.

La cité démocratique et rtnvendon de la raison Quel changement historique décisif va permettre la naissance d 'une philosophie rigoureuse? C'est, au VIe siècle av.

J.-C. , en Grèce , l 'apparition de la polis (cité) , communauté politique organisée, maintenue par des lois souvent écrites et non plus coutumières.

Cette forme politique souveraine va se lier, à Athènes, à la fin du VIe siècle et auve siècle, à la démocratie politique.

La cité démocrati­ que sera ainsi à l'origine de genres universels: la philosophie, l'his­ toire, la médecine , etc.

D 'où l'invention d'une raison , noyau commun de la culture gréco -latine.

Une dimension rationnelle structure alors le discours philosophique et la recherche.

Avec les penseurs présocratiques (Thalès, Anaximandre, Anaximène), au VIe siècle av.

J. -C., nous assistons à l 'émergence d' un type de raison vouée à la pensée théo­ rique et laïcisée, raison dégagée de l'ordre du mythe.

La pensée grecque s'affranchit lentement de la conscience religieuse pour créer la raison humaine : le logos, en grec.

C'est en Asie Mineure, en Ionie, sur les rives de la mer Égée, en un lieu où fusionnent l'Orient et l'hellénisme , que naît cette raison quasi laïque , quand l'école de Milet explique toutes choses par le jeu d'un principe unique, l'eau (Thalès), l'infini (Anaximandre) et l'air (Anaximène).

Apparaît ici le premier schéma explicatif indépendant de la religion, faisant appel à des forces mécaniques ou à un principe philosophique et excluant le recours aux dieux pour éclairer l'ordre du monde et en faire connaître la cause .

Ainsi se forgent les premiers savoirs rationnels, fondés sur l'idée qu' un principe naturel doit être pris en compte.. »

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