L'Amérique du sud par Pierre et Juliette Monbeig Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine de l'Université de Paris Étrangère au monde depuis des millénaires, l'Amérique va, au début du XVIe siècle, s'y trouver soudainement et brutalement incorporée.
Publié le 05/04/2015
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L'Amérique du sud par Pierre et Juliette Monbeig Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine de l'Université de Paris Étrangère au monde depuis des millénaires, l'Amérique va, au début du XVIe siècle, s'y trouver soudainement et brutalement incorporée. Les découvertes, puis les conquêtes des Espagnols et des Portugais sont à l'origine d'immenses empires qui deviendront plus tard les nations de l'Amérique latine. D'étonnantes richesses surgissent, des sociétés nouvelles s'élaborent, d'autres paysages s'organisent. Les populations aborigènes, ces Indiens ainsi appelés parce qu'on les prit d'abord pour les habitants de l'Inde orientale, sont soumises sans beaucoup de résistance par une poignée d'envahisseurs qui, tout en imposant leur religion, le catholicisme, se servent d'eux pour exploiter les ressources des terres conquises. Des esclaves noirs amenés d'Afrique viendront très tôt renforcer la masse de cette main-d'oeuvre indigène. Devenus colons, Espagnols et Portugais seront sans cesse aux prises avec d'autres Européens. Des liens d'opposition et d'interpénétration se créeront qui parfois se déferont pour en faire naître d'autres. XVIe, XVIIe, XVIIIe, trois siècles de domination ibérique au cours desquels surgit parfois la figure d'un homme d'État. Mais préparer plus ou moins consciemment à la formation d'États, c'était préparer aussi la chute des empires coloniaux et l'indépendance des colonies. L'Amérique découverte était celle des indiens. Mais les peuples éparpillés dans le vaste continent américain ne présentaient pas tous le même degré ni la même forme de civilisation. Dans les régions les plus chaudes, humides et boisées, comme par exemple dans la majeure partie de l'actuel Brésil, les Européens n'ont trouvé que des tribus politiquement peu structurées, formant des groupements bien modestes par rapport à l'immensité des territoires. Nus, ornés de plumes, ils vivaient dans la nature, de cueillette, de chasse, de pêche et d'une agriculture primitive mal fixée au sol. Par contre, sur les hauts plateaux des Andes et sur ceux du Mexique central, la population indigène, beaucoup plus nombreuse et plus dense, était organisée à l'intérieur de véritables empires : celui des Incas au Pérou et au Mexique, après la période Maya, celui des Aztèques avec leur roi tout-puissant Moctezuma II. Une civilisation originale s'y épanouissait, déconcertante sans doute mais témoignant d'un indiscutable niveau artistique et culturel que perpétuent des ruines et maints objets artisanaux. Mais partout, au moment où les Indiens se trouvaient face aux envahisseurs venus du Vieux Monde, leur infériorité d'outillage était considérable : ils ne connaissaient ni le cheval, ni l'usage de la roue, ni d'autre métallurgie que celle de l'or. Aux armes à feu et à la cavalerie des conquérants ils ne pouvaient opposer que leurs flèches, leurs javelots et leurs masses à pointe d'obsidienne ; la force apparente des empires inca et aztèque allait très vite s'effondrer, des rivalités internes s'ajoutant à toutes les autres causes. Très rapidement, après les premiers voyages de Christophe Colomb débarqué aux Antilles en 1492, les " découvreurs " avancent le long du continent. Expansion foudroyante, à propos de laquelle on peut se demander jusqu'à quel point Espagnols et Portugais furent ou non déconcertés par la géographie des terres qu'ils découvra...
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