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La poésie italienne par Marco Forti Milan La fin de la Seconde Guerre mondiale constitue dans l'histoire de la poésie italienne contemporaine un jalon qui n'est pas uniquement d'ordre chronologique.

Publié le 05/04/2015

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histoire
La poésie italienne par Marco Forti Milan La fin de la Seconde Guerre mondiale constitue dans l'histoire de la poésie italienne contemporaine un jalon qui n'est pas uniquement d'ordre chronologique. C'est surtout une ligne de démarcation, à la fois morale, morphologique et technique, qu'ont du franchir, plus ou moins consciemment, tous les poètes qui s'étaient déjà exprimés antérieurement à cette époque. D'aucuns ont cru devoir, durant les années qui suivirent la guerre, écarter purement et simplement du tableau certains poètes sous le seul prétexte qu'ils avaient déjà dit pratiquement tout ce qu'ils avaient à dire au cours de la décennie précédente. Nous ne sommes, bien entendu, nullement partisans d'une simplification aussi abusive. En retrouvant parmi les grands noms de la poésie des vingt ou trente premières années du siècle ceux-là mêmes chez qui leurs successeurs ont puisé leur inspiration et qui se trouvaient toujours en lice au moment de l'après-guerre - voire encore plus tard - nous estimons au contraire qu'il convient avant toute chose de souligner l'importance de cette accumulation de motifs historiques et individuels, de variations idéologiques et personnelles que ces poètes ont dû surmonter avant de franchir le seuil de la guerre et des années qui ont suivi. En dressant le tableau général de la situation de la poésie italienne aux alentours de 1945, on constatera que sa figure centrale est toujours celle de Giuseppe Ungaretti, dont tous s'accordent désormais à reconnaître l'importance. Après avoir rompu avec le lyrisme facile des poètes du début du siècle, la virtuosité verbale et le titanisme oratoire d'un D'Annunzio, Ungaretti avait progressivement été amené, avec L'Allegria, puis le Sentimento del Tempo, à redécouvrir un langage poétique essentiel et une inspiration très " éthérée ", héritages de la plus haute tradition lyrique, de Pétrarque à Leopardi. Durant les années de la guerre et de l'après-guerre, on assiste à une seconde renaissance de l'art d'Ungaretti. Et son propre renouvellement, énergique et courageux, a puissamment contribué à celui de la poésie italienne, même si l'on se place à un point de vue purement technique. L'inspiration d'ouvrages tels que Il Dolore et Un grido e Paesaggi est chargée de résonances plus spécifiquement humaines, et leur forme est plus discursive et plus libre ; cependant que, dans d'autres recueils parfois plus récents (La terra promessa, Taccuino del Vecchio par exemple), Ungaretti continue sur son ancienne lancée dans un contexte poético-culturel en évolution de plus en plus rapide, par suite de l'usure accélérée des thèmes et des formes dont notre turbulente époque exige qu'ils soient constamment remplacés. Auprès de la figure centrale d'Ungaretti se situent des poètes qui lui sont proches, tout au moins historiquement : Vincenzo Cardarelli en premier lieu qui, dans ses Poésies d'avant guerre, paraissait s'être inspiré de Leopardi, et s'absorbe dans une contemplation funèbre et passionnée, et également Salvatore Quasimodo, que la parution de Ed è subito sera avait tout d'abord fait classer, avant la guerre, parmi les poètes dits " hermétiques " et qui, pour se dépasser et se renouveler soi-même, a voulu se retremper aux sources de la réalité-expérience qui a fait de lui un poète explicitement et polémiquement engagé dans une perspective humaine à la fois chorale et politique. Ses oeuvres (Giorno dopo giorno, La vita non è sogno, Il falso e vero verde, La terra impareggiabile) lui ont valu, en 1959, le Prix Nobel de littérature. Toujours dans le tableau de 1945, qui, insensiblement, et pour des raisons plus profondes que des raisons de simple commodité, devient la base d'un futur tableau de la poésie italienne de 1960 à 1970, il convient de placer, aux côtés de la figure centrale d'Ungaretti, deux autres figures-clé de notre poésie du premier demi-siècle : celles d'Umberto Saba, et surtout d'Eugenio Montale. La poésie de Saba est déjà tout entière dans le Canzoniere, qui, le poète étant d'origine israélite, n'a pu paraître dans son intégralité qu'après la guerre. Elle s'est alors brusquement trouvée au centre même du langage poétique que la nouvelle génération commençait à se forger. Au Canzoniere succèdent, après la guerre, Mediterranee et Uccelli - Quasi un racconto - sorte de biographie poétique dont le langage est celui, chaud et communicatif, de la vie courante et qui, tout en s'inspirant de la grande tradition lyrique italienne, révèle un penchant pour la poésie morale et narrative et comporte certains éléments...
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